L’axe intestin-cerveau (AIC) : crucial pour l’humeur et le comportement

Dans cet article
L’axe intestin-cerveau (AIC) : crucial pour l’humeur et le comportement

dossier

L’expression « des papillons dans le ventre » le suggère déjà : notre cerveau et nos intestins sont connectés. Mieux encore, notre cerveau aurait un impact sur la santé de nos intestins et vice-versa. Ce système de communication ingénieux est appelé l’axe intestin-cerveau. Les scientifiques ne savent pas encore exactement comment ce système fonctionne mais ils avancent des hypothèses sur les mécanismes possibles.

Voir aussi l'article : D'un ventre sain à un cerveau sain

Comment l’intestin et le cerveau sont-ils connectés ?

Getty_hersendarmas_nervusvagus_2023.jpg

© Getty Images

Le cerveau humain compte environ 100 milliards de neurones. Les neurones sont les cellules du cerveau et du système nerveux central qui disent au corps comment se comporter. Les intestins comportent quelque 500 millions de neurones reliés au cerveau par les nerfs. Le nerf vague est un des plus grands nerfs assurant la communication entre les viscères et le cerveau. Il envoie des signaux dans les deux directions. 

Voir aussi l'article : Le stress néfaste à la mémoire : ces conseils peuvent vous aider

De plus, l'intestin et le cerveau sont reliés par des neurotransmetteurs, des substances chimiques produites dans le cerveau pour réguler vos émotions. La sérotonine, aussi appelée l’hormone du bonheur, est un de ces neurotransmetteurs. Elle est fabriquée par les cellules intestinales et les trillions de microbes qui y vivent. Jane Foster, professeur de psychiatre à l’UT Southwestern du Texas, estime qu’il existe probablement un lien entre le microbiote et la santé mentale d’une personne. « Le microbiote d’un patient présentant des problèmes de santé mentale est différent de celui d’un individu en bonne santé. La maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson sont associées à un profil différent de bactéries intestinales. »

Voir aussi l'article : Le microbiote intestinal, la «powerhouse» de notre santé

Durant la digestion des fibres, les microbes intestinaux produisent aussi des acides gras à chaîne courte, comme le butyrate, le propionate et l’acétate. Ces acides gras ont plusieurs impacts sur la fonction cérébrale. Par exemple, ils diminuent l’appétit et constituent un maillon important de la barrière entre le cerveau et le sang.  

L’axe intestin-cerveau est aussi étroitement lié au système immunitaire. Les microbes intestinaux déterminent ce que le corps absorbe ou élimine. Si cette barrière connaît des fuites, certaines bactéries et substances toxiques peuvent pénétrer dans le sang, déclencher des inflammations et augmenter le risque de problèmes cérébraux tels que la dépression, la démence et la schizophrénie.

Voir aussi l'article : Une bonne alimentation peut-elle réduire le risque de démence ?

L’importance des prébiotiques, des probiotiques et de l’alimentation

Puisque certaines bactéries intestinales ont une influence sur le cerveau, modifier la flore intestinale peut avoir un effet positif sur la santé mentale. Les probiotiques - micro-organismes vivants - peuvent remplir ce rôle. Il a été démontré que certains probiotiques améliorent les symptômes du stress, de l'anxiété et de la dépression. C’est également le cas des prébiotiques, des fibres fermentées par les bactéries intestinales. Une alimentation riche en tryptophanes, un acide aminé, peut aussi améliorer l’humeur. Le tryptophane est en effet une matière première indispensable à la production de sérotonine.

Voir aussi l'article : Après les pré- et les probiotiques : que sont les postbiotiques ?

Voir aussi l'article : Les postbiotiques comme arme contre le cancer du côlon et autres maladies de civilisation

Certains aliments sont particulièrement bénéfiques au fonctionnement de l'axe intestin-cerveau.

Les Oméga-3 : on trouve ces lipides dans les poissons gras. Ils sont présents en grande quantité dans le cerveau humain. Des études révèlent que les oméga-3 peuvent augmenter le nombre de bonnes bactéries intestinales et diminuer le risque de maladies mentales.

Aliments fermentés : yaourt, kéfir, choucroute et fromage contiennent des microbes sains comme les lactobacilles. On sait qu’une alimentation fermentée modifie l’activité cérébrale.

Aliments riches en fibres : céréales complètes, noix, graines, fruits et légumes sont des sources importantes de fibres prébiotiques, bonnes pour les bactéries intestinales. Les prébiotiques peuvent faire baisser le taux de cortisol, l’hormone du stress.

Aliments riches en polyphénols : cacao, thé vert, huile d’olive et café contiennent des polyphénols, des composés végétaux digérés par le microbiote. Les polyphénols peuvent améliorer les fonctions cognitives.

Produits riches en tryptophanes : le tryptophane est un acide aminé impliqué dans la production de sérotonine. La dinde, les œufs et le fromage figurent parmi les nutriments riches en tryptophanes.

Voir aussi l'article : Quelle est la différence entre probiotiques et postbiotiques ?

Sources :
https://www.nature.com
https://www.livescience.com
https://www.nemokennislink.nl
https://www.healthline.com


auteur : Sara Claessens - journaliste santé

Dernière mise à jour: juin 2023

Vous voulez recevoir nos articles dans votre boîte e-mail ?

Inscrivez-vous ici à notre newsletter.

vous pourrez vous désinscrire quand vous le souhaiterez
Nous traitons vos données personnelles conformément à la politique de confidentialité de Roularta Media Group NV.
volgopfacebook

volgopinstagram