Cancer colorectal : tous les patients d’un essai clinique sont en rémission

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Une petite étude menée sur 12 patients atteints d’un cancer colorectal localement avancé créé la surprise : tous les patients sont en rémission, sans autre traitement, plus de deux ans après l’essai.

"Je crois que c'est la première fois que cela se produit dans l'histoire du cancer", a déclaré le Dr Luis A. Diaz, auteur d’un article qui vient tout juste d’être publié dans le New England Journal of Medecine. Et en effet, les résultats de cette toute petite étude américaine ont de quoi secouer le monde de la santé.

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L’immunothérapie comme seul et unique traitement

Pendant 6 mois, les scientifiques ont administré toutes les trois semaines du dostarlimab, un médicament d’immunothérapie, à 12 patients atteints d’un sous-groupe de cancer du rectum. Ce médicament, plus connu en Belgique et en France sous le nom de Jemperli, est un anticorps monoclonal, ou inhibiteur de point de contrôle, généralement prescrit pour le cancer de l’endomètre. Il agit en quelque sorte comme des anticorps de substitution, qui identifient les cellules cancéreuses et les détruisent.  

Les patients s’attendaient à se voir ensuite prescrire un ou plusieurs autres traitements traditionnels tels qu’une radiothérapie, une chimiothérapie ou une chirurgie. Sauf qu’aucun de ces traitements n’a été nécessaire. À la grande surprise des chercheurs eux-mêmes, tous les patients de l’étude qui avaient terminé leur traitement par dostarlimab n’ont montré aucun signe de tumeur à l’IRM, à la tomographie, à l’endoscopie, au toucher rectal et à la biopsie. « Au moment de ce rapport, aucun patient n'avait reçu de chimioradiothérapie ou subi une intervention chirurgicale, et aucun cas de progression ou de récidive n'avait été rapporté au cours du suivi (extrêmes, 6 à 25 mois). Aucun événement indésirable de grade 3 ou plus n'a été signalé. » indiquent les résultats de l’étude. 

Par ailleurs, tous les patients semblent avoir bien réagi au traitement. Or, si l’immunothérapie est en général mieux tolérée que les autres traitements anti-cancer aux effets secondaires lourds, une faible partie des patients peut rencontrer des complications plus sévères.

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Médicament miracle ?

Mieux vaut éviter de parler un peu trop vite de médicament anticancéreux miracle, malgré ces résultats encourageants et inédits. D’abord, un suivi plus long des patients est nécessaire pour évaluer la durée de la réponse au traitement, comme le conclut l’étude. Ensuite, l’essai clinique ne porte que sur un petit effectif, l’étude doit par ailleurs être répliquée pour être validée. Et enfin, les patients traités présentaient un certain type de tumeur. « On ne sait pas non plus si les résultats de cette petite étude menée au Memorial Sloan Kettering Cancer Center seront généralisables à une population plus large de patients atteints d'un cancer du rectum. » a indiqué le Dr Hanna Sanoff dans un article en complément de l'étude. Et si la docteure parle de « petite mais convaincante étude », elle reste prudente : « Ces résultats incitent à un grand optimisme, mais une telle approche ne peut pas encore supplanter notre approche thérapeutique curative actuelle. »

Voir aussi l'article : L'immunothérapie locale combat le cancer en 6 jours seulement

Sources :
The New England Journal of Medicine (étude)
The New England Journal of Medicine (article Dr Sanoff)
www.nytimes.com

auteur : Amélie Micoud - journaliste santé

Dernière mise à jour: juin 2022

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