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Mastication, reniflement… : à quel point détestez-vous ces bruits ?
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Les spécialistes parlent de misophonie, lorsque certains sons résonnent de manière particulièrement désagréable, au point d’entraîner de réels troubles psychologiques.
Comme l’explique le Dr Alain Cohen (Journal international de médecine), ce phénomène n’est pas (encore ?) reconnu officiellement comme un trouble mental, mais il n’en constitue pas moins une réalité douloureuse pour les personnes concernées. Le terme a été évoqué pour la première fois en l’an 2000 par des spécialistes ORL (nez-gorge-oreilles) américains et il décrit « la détestation ciblée de certains sons », une intolérance extrême en présence de bruits relativement anodins (mastication, reniflement…, par exemple), avec une réaction disproportionnée (stress, dégoût, agacement, colère progressive, voire accès de violence) et parfois une détresse psychologique.
L’explication ? On évoque à la fois une prédisposition cérébrale et/ou une réponse conditionnée depuis l’enfance, sans démonstration claire de ces mécanismes. Aucun traitement ne fait l’unanimité, d’autant que l’origine du trouble reste obscure et qu’il peut se manifester de manière très différente d’un patient à l’autre. Certaines approches se révèlent cependant utiles, comme la thérapie cognitivo-comportementale d’exposition progressive et contrôlée aux bruits détestés, dans le but de déconditionner la personne. Ce trouble doit être distingué de l’hyperacousie (intolérance aux sons en raison d’une hyper-fragilité de l’ouïe). Les personnes qui souffrent vraiment de « la haine du son » ne devraient pas hésiter à consulter : il est possible de les aider.