Les rêves chassent les mauvais souvenirs !
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Durant la phase du sommeil paradoxal, le cerveau semble agir comme s’il voulait chasser les mauvais souvenirs et relativiser les soucis.
Le stade du sommeil paradoxal est caractérisé par des mouvements oculaires rapides, un tonus musculaire (quasi) inexistant, ainsi qu’une activité cérébrale proche de l’éveil. C’est, aussi, la phase durant laquelle se construisent les rêves les plus élaborés.
Dans le cadre d’expériences conduites sur une trentaine de volontaires, et « en utilisant une grande variété de méthodes », comme l’indique Santé Log, des chercheurs de l’université de Californie ont constaté que « durant le sommeil paradoxal, la chimie du stress s’estompe pour prendre de la distance avec les soucis de la journée ».
Une réaction émotionnelle réduite
Presque tous les troubles de l’humeur – pensons notamment à la dépression – induisent des anomalies du sommeil généralement liées au sommeil paradoxal, rappellent les auteurs. Dans un état psychiquement « normal », ils considèrent que le sommeil paradoxal peut réduire la réaction du cerveau à des expériences émotionnelles vécues durant la journée, réduisant ainsi leur intensité, en supprimant certains messages chimiques impliqués dans le stress et l’excitation.
Pour en revenir aux expériences conduites sur un panel d’adultes en bonne santé (les résultats sont détaillés dans la revue « Current Biology »), elles ont consisté à leur faire visionner, deux fois à douze heures d’intervalle, cent cinquante images chargées d’émotion (selon des critères standardisés). La moitié des volontaires ont dormi entre les deux séances, mais pas les autres. Et il s’est avéré, parmi d’autres enseignements, que l’activité de l’amygdale – une région du cerveau profondément impliquée dans la réaction émotionnelle – était significativement réduite, d’un test à l’autre, parmi ceux qui avaient pu dormir (a contrario, elle a « considérablement augmenté » chez ceux qui ont été privés de sommeil).
« Ceci démontre que le sommeil paradoxal diminue l’intensité émotionnelle des expériences vécues », concluent les auteurs.