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Sexe sur Internet : comme la dépendance à l’alcool ou à la drogue

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Accro à la pornographie sur Internet, une addiction comme une autre ? La question n’est pas encore tranchée, mais les preuves probantes s’accumulent.
L’addiction au sexe sur Internet doit être envisagée comme une « sous-catégorie » de la dépendance à Internet, dont la réalité paraît assez bien établie. Des spécialistes en neurosciences ont analysé la littérature médicale disponible sur le sujet, et en particulier plusieurs dizaines de travaux réalisés en recourant à l’imagerie médicale (IRMf). Celle-ci permet de visualiser l’activation des structures cérébrales chez les personnes dépendantes, et surtout ce qu’on appelle « le circuit de la récompense ».
« Des preuves solides »
Comme l’explique le Dr Claire Lewandowski (Journal international de médecine), « les processus cérébraux de l’addiction à la pornographie en ligne sont identiques à ceux d’autres addictions comportementales, ou aux substances comme la drogue ». Plusieurs éléments retiennent l’attention des spécialistes.
• La possibilité de maintenir ou d’augmenter l’excitation grâce aux sources inépuisables d’images est qualifiée de « stimuli supra normaux », qui activent le circuit cérébral de la récompense à une intensité bien plus élevée que les stimulations naturelles, « au-delà même d’une réponse génétiquement programmée ». A la différence des personnes dépendantes au sexe, chez les addicts à la pornographie sur Internet, l’excitation sexuelle est renforcée par la très grande facilité d’accès aux contenus : le circuit de la récompense, réseau central de l’addiction, est donc stimulé en permanence, ce qui renforce le trouble du comportement.
• Les analyses cognitives sur les capacités de décision et de raisonnement des patients dépendants à la pornographie sur Internet ont montré des troubles similaires à ceux retrouvés dans d’autres addictions, comme l’alcool (troubles du raisonnement, de la compréhension et des capacités de décision).
• Les études sur la personnalité de ces patients dépendants ont mis en évidence une tendance à l’impulsivité et une difficulté à gérer les émotions. Ces troubles sont également identiques à ceux retrouvés dans d’autres addictions.
Le Dr Lewandowski poursuit : « Ainsi, cette revue de la littérature met en avant des preuves solides pour considérer l’addiction pornographique sur Internet comme une dépendance comportementale à part entière », avec ses caractéristiques neurobiologiques, psychologiques et cognitives.