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Prématurés : la musique pour stimuler le cerveau

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Une musique spécialement conçue pour les grands prématurés aide à renforcer le développement des réseaux cérébraux, et pourrait ainsi limiter les retards de développement.
Grâce aux progrès de la médecine, une large majorité des grands prématurés survit, mais la moitié présentent plus tard des troubles neuro-développementaux (apprentissage, concentration, gestion des émotions…). Ceci est lié au fait qu’à leur naissance, le cerveau de ces bébés est encore immature. Le développement cérébral doit se poursuivre aux soins intensifs, en couveuse, dans des conditions très différentes par rapport au ventre de la mère. Cette immaturité cérébrale, alliée à un environnement sensoriel perturbant, contrarie le développement normal des réseaux neuronaux.
Pour aider ces enfants, une équipe suisse (université de Genève) propose une piste originale : l’exposition à de la musique spécialement composée pour stimuler le cerveau. L’idée repose sur la nécessité d’aménager l’environnement des prématurés en y introduisant des stimuli agréables et structurants. Le système auditif étant fonctionnel très tôt, la musique est apparue comme un bon candidat.
Des résultats extrêmement prometteurs
Un compositeur a testé une série d’instruments en présence des tout-petits, afin d’observer leurs réactions (apaisement, attention…). Ces essais ont débouché sur la réalisation de trois morceaux de huit minutes chacun, intégrant le punji (flûte indienne des charmeurs de serpent), la harpe et les clochettes. Ils ont été diffusés à des moments adaptés : une musique pour accompagner la phase d’éveil, une autre celle de l’endormissement, et une troisième pour interagir durant les périodes d’éveil.
Une évaluation est intervenue en comparant trois groupes d’enfants : des prématurés qui ont écouté ces musiques, d’autres qui ne l’ont pas fait, et des bébés nés à terme. Le scanner cérébral (IRM fonctionnelle) a permis de constater, d’abord, que de manière générale, les prématurés présentaient une connectivité fonctionnelle entre les aires du cerveau moins bonne que celle des enfants nés à terme. Ensuite, il s’avère que les réseaux neuronaux des enfants ayant entendu les morceaux de musique se sont améliorés de manière « significative », avec une activité proche de celle des enfants nés à terme. Cet effet est très net sur le réseau dit « de saillance », essentiel pour l’apprentissage, les relations sociales et la gestion des émotions.
Ces constations sont extrêmement prometteuses, mais il reste à déterminer dans quelle mesure les améliorations constatées par l’imagerie médicale le sont aussi dans le développement effectif de l’enfant.