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Une plante miraculeuse contaminée par de l’urine humaine ?
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Une équipe française affirmait que le pêcher africain contenait naturellement un antidouleur puissant. Des chercheurs allemands affirment qu’il s’agit d’une contamination par de l’urine.
En septembre 2013, un article scientifique signé par Michel de Waard, directeur de recherche à l’Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm), avait fait grand bruit. Après avoir mené l’enquête dans le nord du Cameroun, le spécialiste affirmait en effet avoir découvert d’importantes concentrations d’une molécule identique à un antidouleur de synthèse bien connu, le tramadol, dans un arbuste réputé pour ses propriétés médicinales : le pêcher africain (Nauclea latifolia). Les populations sub-sahariennes l’utilisent contre l’épilepsie, le paludisme, la fièvre, les infections ou encore… la douleur. Selon Michel de Waard, une vingtaine de grammes de racines de cette plante pouvaient produire l’équivalent d’un comprimé de tramadol.
Disponible sur le marché parallèle
Mais une autre équipe, germano-camerounaise, conteste aujourd’hui formellement ces observations. Ces spécialistes indiquent qu’eux aussi ont trouvé du tramadol dans le pêcher africain, ainsi que dans cinq autres plantes et dans des prélèvements de terre et d’eau. Mais les quantités étaient beaucoup plus faibles que celles relevées par l’équipe française et n’ont été identifiées que dans le nord-ouest du Cameroun. Les échantillons provenant du sud du pays n’en contenaient pas du tout.
Les Allemands indiquent que le tramadol est facilement disponible sur le marché parallèle dans le nord du Cameroun : le médicament se retrouve dans les urines et les selles, avec ensuite une contamination des sols et de l’eau, et enfin des végétaux. En somme, « la présence de tramadol dans les racines est due à une contamination par le composé synthétique ». L’équipe française maintient ses résultats. Voici comme elle les présentait à l’époque de leur annonce.
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