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La maladie de Parkinson détectée dans la peau ?
news Un test cutané pourrait-il permettre de détecter des modifications subtiles indiquant à un stade précoce le développement de la maladie de Parkinson ? En tout cas, certains marqueurs sont identifiés.
La maladie de Parkinson est un trouble neurodégénératif progressif caractérisé par la dégénérescence de groupes distincts de neurones. L’endommagement des cellules du cerveau provoque une baisse du taux de dopamine (un neurotransmetteur qui permet la communication au sein du système nerveux), ce qui va déclencher des symptômes caractéristiques parmi lesquels les tremblements, la lenteur des mouvements, la raideur et la perte d’équilibre. En fait, le diagnostic est posé lors de l’apparition des premiers symptômes (souvent des tremblements dans une main) et le traitement consiste alors à administrer des médicaments destinés à augmenter la production de dopamine.
Une détection très précoce
Une équipe anglaise (université de Manchester) développe un test qui pourrait révolutionner la prise en charge de la maladie, dans la mesure où il ouvre la voie à une détection très précoce et à un suivi bien plus affiné.
Les chercheurs expliquent avoir utilisé une approche métabolomique. C’est-à-dire ? La métabolomique étudie l’ensemble des métabolites dits primaires (sucres, acides aminés, acides gras…) qui interviennent dans les fonctions essentielles de l’organisme. Sachant que des travaux récents ont montré que la maladie de Parkinson modifiait la nature des composés volatils émis par la peau, les chercheurs se sont interrogés sur l’origine de ces changements.
Pour y voir plus clair, ils se sont penchés sur le sébum, le film lipidique (gras) sécrété par les glandes sébacées, et dont le rôle consiste à protéger la peau contre le dessèchement et contre certains micro-organismes. Quelque 300 personnes ont été recrutées : des patients Parkinson sous médicaments, d’autres à un stade très précoce de la maladie, et des volontaires exempts du trouble.
Une précision de 85%
Afin d’analyser les prélèvements de sébum (effectués dans le haut du dos), les spécialistes ont utilisé une technique très sophistiquée, appelée la chromatographie en phase liquide couplée à la spectrométrie de masse, qui permet d’identifier et de quantifier précisément de nombreuses substances. L’intention consistait à rechercher les métabolites primaires qui distinguent les patients parkinsoniens. Et chez eux, les données montrent des altérations spécifiques du métabolisme des lipides, associées à leur formation (biosynthèse des acides gras), à leur transport (carnitine) et à leur fonction (sphingolipides et acide arachidonique).
Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que ces changements permettraient de déterminer la présence ou non de Parkinson avec une précision de 85%, et ceci dès le stade initial de la maladie. Qui plus est, au fur et à mesure que le trouble évolue, d’autres modifications subtiles interviennent. Autrement dit, sur base d’un simple prélèvement de sébum, il pourrait être possible de diagnostiquer la maladie de Parkinson de manière très précoce, et ensuite d’en surveiller de près l’évolution.
Voir aussi l'article : Maladie de Parkinson : pourquoi des jeunes en souffrent-ils ?