Qu'est-ce que la catatonie ?
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La catatonie est un syndrome neurologique qui se caractérise par des symptômes moteurs et comportementaux. La gravité et le type de symptômes dépendent de la cause sous-jacente. Il est crucial de dépister et de soigner rapidement la catatonie afin de prévenir des complications potentiellement graves, comme des problèmes respiratoires ou des lésions musculaires. Dans les cas les plus extrêmes, la catatonie peut engager le pronostic vital.
Symptômes de la catatonie

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La catatonie est souvent dépeinte comme un syndrome psychomoteur caractérisé par des postures et des mouvements anormaux, de la stupeur et, dans certains cas, un comportement violent. La catatonie peut faire partie d’une affection psychique plus étendue ou constituer un trouble indépendant.
Le diagnostic est souvent confirmé par la « Bush-Francis Catatonia Rating Scale » (BFCRS), une échelle standardisée qui prend en compte les différents symptômes de la catatonie. Le patient doit présenter au moins trois des symptômes énumérés sur cette échelle. Il peut notamment être question de :
- Stupeur : l’absence de mouvement et de réaction à l’entourage.
- Catalepsie : le maintien d’une posture, même si celle-ci est inconfortable.
- Mutisme : le patient ne peut ou ne veut pas parler, même quand il est possible de communiquer.
- Négativisme : l’opposition à des demandes ou à des tâches, verbalement ou physiquement.
- Excitation : des mouvements incontrôlés ou des explosions verbales sans motif clair.
- Echolalie : la répétition de mots ou de phrases prononcés par d’autres personnes.
- Echopraxie : l’imitation de mouvements ou d’actes de tiers, sans raison.
Les symptômes peuvent entraîner des complications sévères, comme des lésions musculaires ou des problèmes respiratoires, surtout si le patient se trouve dans un état de stupeur ou de catalepsie.
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Causes de la catatonie
La catatonie peut résulter de troubles psychiatriques et physiques. Il peut s’agir de troubles psychiques, neurologiques ou métaboliques.
Troubles psychiatriques :
- Schizophrénie : la catatonie figure souvent parmi les symptômes de la schizophrénie, surtout durant les épisodes psychotiques. Elle peut également se présenter sous la forme d’un sous-type spécifique de ce trouble.
- Trouble bipolaire : les patients peuvent sombrer dans un état catatonique pendant les épisodes maniaques comme durant les dépressifs. Les symptômes peuvent aller de la stupeur à une activité motrice accentuée.
- Dépression : la catatonie peut accompagner certains cas de dépression, surtout si celle-ci va de pair avec des caractéristiques psychotiques.
- Autisme : les personnes souffrant de ce trouble peuvent présenter des symptômes de catatonie, tels que mouvements répétitifs, attitudes inhabituelles ou résistance aux changements. Bien que ces symptômes soient souvent attribués à ceux de l’autisme, ils forment une entité clinique différente, que les professionnels de la santé doivent identifier.
Affections neurologiques :
- Maladie de Parkinson : la catatonie peut survenir chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, généralement en raison de troubles moteurs.
- Paralysie supranucléaire progressive (PSP) : cette affection rare s’accompagne de problèmes moteurs et cognitifs, parmi lesquels la catatonie.
- Encéphalite : Une inflammation du cerveau, souvent provoquée par une infection, peut provoquer un état catatonique.
- Affections cérébro-vasculaires : une attaque ou une hémorragie cérébrale peuvent déclencher une catatonie.
Troubles métaboliques et infections :
- Insuffisance rénale ou hépatique : de graves troubles du métabolisme peuvent entraîner une catatonie.
- Infections telles que la septicémie : les infections touchant le cerveau peuvent déclencher la catatonie.
Cause d’ordre génétique :
Une erreur du code génétique peut être à l’origine de la catatonie. Les patients souffrant du syndrome de Prader-Willi (PWS) ou du syndrome de Kleine-Levin (KS) sont plus exposés à la catatonie.
Traitement de la catatonie
Le traitement de la catatonie dépend de sa cause sous-jacente et de la gravité des symptômes. Les options de traitement comprennent :
- Benzodiazépines : le premier choix dans le traitement de la catatonie. Les médicaments comme le lorazepam ont démontré leur efficacité dans l’atténuation des symptômes de la catatonie, surtout dans les cas psychiatriques comme la schizophrénie ou le trouble bipolaire.
- Electroconvulsivothérapie (ECT) : dans les cas graves ou quand les benzodiazépines sont inefficaces, on peut avoir recours aux électrochocs. Cette thérapie se déroule sous anesthésie générale et offre un soulagement rapide. Elle est souvent utilisée par les institutions psychiatriques aux patients qui résistent à d’autres thérapies.
- Traitement de la cause sous-jacente : si la catatonie est due à un problème médical comme une infection, un trouble métabolique ou neurologique, le traitement doit s’attaquer à la cause primaire des symptômes.
Peut-on guérir de la catatonie ?
Même si la catatonie peut être grave, elle peut souvent être soignée, surtout si on guérit la cause sous-jacente. Les patients atteints de troubles psychiatriques comme la schizophrénie ou le trouble bipolaire peuvent être traités avec succès à l’aide de benzodiazépines ou d’ECT. Ils constatent généralement une nette amélioration de leur état.
Le pronostic dépend de la cause de l’affection. Le traitement d’une maladie physique à l’origine de la catatonie, comme une infection ou un trouble métabolique, contribue à guérir celle-ci.
Sources :
https://www.hersenstichting.nl
https://www.tijdschriftvoorpsychiatrie.nl
https://libstore.ugent.be
https://www.psyfar.nl
https://richtlijnendatabase.nl