Crise d’épilepsie : l’extraordinaire odorat du chien
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Grâce à son flair exceptionnel, un chien entraîné est capable de détecter une « signature olfactive » de la crise d’épilepsie. Une nouvelle démonstration que cet odorat est vraiment extraordinaire.
L’odeur corporelle peut changer en présence de certaines maladies, comme le cancer, le diabète ou un dysfonctionnement rénal. Des « nez électroniques » ont été développés pour détecter ces odeurs, mais à ce jour, ils sont toujours surpassés par l’odorat du chien.
Une équipe internationale, sous la coordination de l’université de Rennes, a réalisé une étude destinée à valider l’hypothèse selon laquelle il existait une « odeur de crise d’épilepsie », et que le chien pouvait l’identifier. Les chercheurs ont prélevé des odeurs corporelles de mêmes personnes pendant et hors crise d’épilepsie (repos, activité physique…), ainsi que des odeurs corporelles pendant une crise chez divers patients (crises aux caractéristiques différentes en termes de causes et de symptômes).
Une série de tests ont été réalisés avec des chiens entraînés. A chaque essai, les chiens étaient confrontés à sept réceptacles dans lesquels se trouvait un coton porteur d’odeur corporelle (une odeur différente par réceptacle).
Le résultat montre que dès le premier essai, les chiens passent plus de temps à explorer le réceptacle avec « l’odeur de crise », et ceci de façon répétée au cours des essais successifs et quel que soit le patient épileptique sur lequel cette odeur a été prélevée. Le taux de « bonnes réactions » (se figer devant le « réceptacle crise » et ignorer les « réceptacles non-crise ») fluctue entre 67% et 100% selon le chien, ce qui est remarquable.
Les auteurs expliquent : « Ceci montre que les chiens sont capables de discriminer les odeurs corporelles d’un même patient selon qu’elles ont été prélevées hors ou lors d’une crise, mais aussi de généraliser entre les odeurs de différents patients en crise. Il s’agit de la première démonstration de l’existence d’une « signature olfactive » des crises d’épilepsie, aux causes et aux symptômes différents ».
Cette découverte ouvre des voies prometteuses, avec comme prochaine étape l’identification des composants caractéristiques de ces odeurs, et à terme la possibilité de détecter les crises avant leur survenue (le patient pourrait alors se mettre en sécurité), via des « nez électroniques » ou des chiens d’assistance.