Chair de poule : un signe de maladie ?
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La chair de poule survient généralement quand il fait froid ou face à une émotion forte. Mais si elle apparaît sans raison, revient constamment ou s’accompagne d’autres symptômes, elle peut être le signe d’un problème de santé sous-jacent.
Pourquoi avons-nous la chair de poule ?
© Getty Images
La chair de poule, ou la piloérection, est le résultat de la contraction involontaire des muscles situés à la base des follicules pileux, ce qui a pour effet de hérisser les poils. Ce phénomène apparaît surtout sur les avant-bras, les jambes, la poitrine ou parfois la nuque.
Cette contraction est contrôlée par le système nerveux sympathique, la partie « automatique » du système nerveux qui prépare le corps à réagir rapidement en situation de danger. Celui-ci s’active en cas de froid ou d’émotion forte pour augmenter la vigilance, accélérer certains processus (comme le rythme cardiaque) et déclencher des réflexes protecteurs – dont la chair de poule fait partie
Voir aussi l'article : La chair de poule fait-elle pousser les cheveux ?
Déclencheurs de la chair de poule
- Le froid : la chair de poule peut accompagner les frissons quand le corps cherche à produire ou garder de la chaleur.
- Les émotions intenses : la peur, la tristesse, l’excitation, la joie… peuvent activer le système sympathique.
- Stimuli psychologiques : la musique, un discours puissant, les films ou l’ASMR peuvent déclencher des émotions qui causent une chair de poule.
- Plaisir sexuel : chez certaines personnes, l'excitation peut aussi activer ce réflexe.
- Effort physique : certains efforts, comme la défécation ou une contraction musculaire intense, peuvent déclencher une piloérection.
Pourquoi j’ai la chair de poule sans raison ?
Parfois, la chair de poule peut apparaître sans facteur déclencheur identifiable :
- Le système nerveux sympathique peut s’activer sans stimulus clair, provoquant une piloérection spontanée.
- Une mauvaise régulation de la température corporelle peut également entraîner une chair de poule sans sensation de froid, ce qui peut être lié à certains troubles métaboliques ou neurologiques. (voir plus bas).
Chair de poule constante : une kératose pilaire ?
© Getty Images - Kératose pilaire
Si votre peau présente une chair de poule permanente, avec de petits points rouges ou granuleux sur les bras ou les jambes, il peut s’agir d’une kératose pilaire (aussi appelée peau de fraise ou peau de poulet).
Cette affection bénigne est due à une accumulation de kératine dans les follicules pileux, qui bouche les pores et empêche l’élimination des cellules mortes. Résultat : la peau présente des petits boutons rouges, parfois accompagnés de démangeaisons ou de sécheresse.
La kératose pilaire touche surtout les personnes à peau sensible ou sujettes à l’eczéma, au psoriasis ou aux allergies.
Chair de poule : le signe d’une maladie sous-jacente ?
Si la chair de poule apparaît régulièrement, sans raison apparente ou s’accompagne d’autres symptômes, elle peut être le signe d'une affection sous-jacente comme :
- Anxiété ou stress chronique : chez les personnes souffrant d’anxiété ou de stress prolongé, le système nerveux sympathique peut rester hyperactif. Cette activation répétée peut provoquer une chair de poule fréquente, parfois accompagnée de palpitations, de tremblements ou d’autres symptômes physiques liés au stress.
- Sevrage de substances : lors d’un sevrage d’opiacés, d’alcool ou de nicotine, le corps peut réagir de manière inhabituelle. La piloérection fait partie des symptômes physiques fréquents, souvent accompagnée de sueurs, de frissons et d’inconfort général.
- Infections ou fièvre : la chair de poule peut également survenir dans le cadre d’une infection, lorsque le corps tente d’élever sa température interne. Elle est alors souvent associée à une sensation de malaise, des frissons ou une température corporelle élevée.
Rarement : des troubles neurologiques en cause
Certaines affections du système nerveux peuvent provoquer une chair de poule récurrente ou inexpliquée.
- Épilepsie : certaines formes d’épilepsie, en particulier celles qui touchent le lobe temporal du cerveau, peuvent provoquer une piloérection pendant les crises ou les auras qui les précèdent. Dans ce cas, la chair de poule est liée à l'activation anormale du système nerveux provoquée par l’activité électrique du cerveau.
- Dysautonomie : il s'agit un dysfonctionnement général du système nerveux autonome. Chez les personnes atteintes de dysautonomie, le système sympathique peut être hyperactif, provoquant une chair de poule fréquente ou excessive.
- Dysréflexie autonome : il s’agit d’une forme spécifique et extrême de dysautonomie, qui touche surtout les personnes ayant une lésion à la moelle épinière haute (au-dessus de T6). Elle peut déclencher une piloérection excessive et répétée en réponse à des stimuli bénins, comme une tension abdominale ou urinaire. Dans ces situations, la chair de poule peut s’accompagner de palpitations, maux de tête ou élévation de la pression artérielle, et nécessite souvent un suivi médical spécialisé.













