Attention aux activités esthétiques exercées par des non-médecins

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Une intervention esthétique n’est jamais sans risque, rappelle le Conseil Supérieur de la Santé. Dans un avis à destination du grand public et des praticiens – des esthéticiens/iennes notamment – l'organisation souhaite mettre en garde contre les actes esthétiques invasifs exercés par des personnes sans aucune compétence médicale.

Ces dernières années, de plus en plus de personnes, parfois très jeunes, ont recours à des soins esthétiques. Pourtant, une intervention invasive – une simple injection en est une – n’est jamais sans risque. Est considéré comme invasif le passage d’un instrument, d’une énergie ou d’un produit à travers la peau ou les muqueuses. Les tatouages, piercings et certaines techniques d’épilation ne sont cependant pas considérés comme tels dans l’application de la loi du 23 mai 2013, relative aux interventions esthétiques, et font l’objet, pour certaines pratiques comme le tatouage, d’une législation spécifique. En revanche, l’acte de détatouage, qui implique la pénétration dans le derme d’un rayon laser pouvant causer des dommages (brûlures, cicatrices, lésions oculaires...), est, quant à lui, considéré comme un acte médical.

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Mauvaises pratiques

Problème : beaucoup de pseudo praticiens réalisent des actes esthétiques qui doivent être réalisés par des médecins ou des infirmiers/ères. Or, les activités esthétiques invasives nécessitent des compétences pointues en termes d’utilisation des équipements, de gestes et de suivi. Une injection de botox ou d’acide hyaluronique via un stylo peut paraître anodine et pourtant, il s’agit d’une intervention qui peut avoir des effets secondaires ou des conséquences problématiques voire désastreuses : infections, cicatrices, allergies, nécrose des tissus...

Les réseaux sociaux se font, comme toujours, de redoutables échos de ces mauvaises pratiques. Des personnalités de la télé-réalité, des influenceuses et même des cliniques – la plupart du temps étrangères – n’hésitent pas à poster leur parcours chirurgie ou la pub de leurs prestations sur Instagram, codes promo à l’appui pour leurs followers qui voudraient bénéficier de tarifs (soi-disant) réduits. Certains particuliers, qui ne sont ni esthéticiens/ennes et encore moins médecins, proposent même des séances d’injection, avec possibilité de se déplacer à domicile.

Depuis quelques temps, des voix s’élèvent pour mettre en garde contre ces pratiques dangereuses, facilitées par les réseaux sociaux. Hélas, ces pratiques ont aussi lieu en cabinet et centres esthétiques dans nos contrées.

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Activités esthétiques non invasives

Sont considérées comme non invasives, et donc praticables par des médecins, infirmières, esthéticiennes et utilisateurs privés :

  • Le maquillage temporaire
  • Les peelings superficiels
  • L’épilation mécanique
  • Les lasers de type I pour l’épilation
  • Les pédicures/manucures
  • La lumière pulsée home LED

L’électrolyse et la LED médicale ne peuvent être pratiquées que par des médecins ou des infirmières sous supervision d’un médecin.

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Activités esthétiques invasives

Sont considérées comme invasives, et donc réalisables uniquement par un médecin et, pour certaines d’entre elles seulement, une infirmière sous supervision médicale :

  • Le botox
  • Les fillers/Produits de comblement
  • Le stylo hyaluronique
  • Les fils de suspension (ou fils tenseurs)
  • Le plasma lift
  • Le dermaroller
  • Le BB glow
  • Les lasers de type III et IV
  • La radiofréquence
  • Les ultrasons
  • La lumière pulsée (épilation et traitement vasculaire, en dehors des appareils destinés à un usage privé à domicile)
  • Le peeling profond
  • La cryolipolyse

Le laser de type II et le maquillage permanent, malgré leur caractère invasif, peuvent également être pratiqués par des infirmières en solo et des esthéticiennes.

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Protéger le consommateur, former et informer les praticiens

Le CSS souhaite préciser les rôles des médecins, infirmières et esthéticiennes. Pour ces dernières, des contrôles plus stricts dans les centres esthétiques, un programme de formation solide et une formation continue doivent garantir la sécurité mais aussi l’efficacité des traitements, cela dans l’intérêt du consommateur, mais aussi du praticien.

Le consommateur doit être protégé et informé avant les soins. Son consentement éclairé, avec délai de réflexion, doit être systématiquement proposé et respecté.

Voir aussi l'article : Botox et fillers : adressez-vous à un médecin

Source :
www.health.belgium.be

auteur : Amélie Micoud - journaliste santé

Dernière mise à jour: octobre 2022
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