Alcool et allaitement: peut-on boire quand on allaite?

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dossier Les idées reçues sur l’allaitement sont nombreuses, dont celle qu’on ne peut pas boire d’alcool quand on allaite. Est-ce vrai? Et si je bois, quelle quantité je peux m’autoriser? Quelle durée respecter entre la prise d’alcool et la prochaine tétée? Explications.

Bientôt le printemps et ses verres en terrasse! Une bonne occasion de mettre le nez dehors avec bébé, mais aussi de se poser l’éternelle question: est-ce que ça craint si je bois une petite bière? Sur internet, les réponses sont nombreuses, mais pour vous, ça reste flou : oui mais non, oui mais faut faire attention… Attendre 2 heures, 3 heures ou pas du tout… On fait le point.

Est-ce que l’alcool passe dans le lait maternel?

Oui. L’alcool passe dans le lait maternel, et la quantité d’alcool dans le lait est identique à la quantité d’alcool dans votre sang. Mais – et heureusement! – votre bébé n’absorbera pas tout l’alcool que vous avez dans le sang. Pour résumer, il n’aura pas le même taux d’alcoolémie que vous.

Exemple : vous avez bu deux verres de vin. Ça correspond à environ 0,5 g d’alcool par litre de sang. Alors vous avez 0,5 g d’alcool par litre de lait. On a bien dit par litre : ce qui signifie que, votre bébé ne recevra pas 0,5 g d’alcool, heureusement! Un bébé, même âgé de plusieurs mois, ne boit jamais un litre de lait en une tétée, mais en moyenne entre 50 et 150 ml par boire. Si vous avez 0,5 g d’alcool dans le sang au moment de donner le sein, votre bébé recevra en moyenne 10% de moins, donc 0,05 g d’alcool. Son système digestif va ensuite métaboliser cet alcool, qui sera en quelque sorte dilué dans son corps.

En gros, votre bébé ne sera pas alcoolisé comme vous après un verre. Vous pouvez déjà être rassurée sur ce point.

Est-ce que je dois tirer et jeter mon lait « pollué » par l’alcool?

Non! Exactement comme dans le sang, le taux d’alcool diminue dans le lait maternel. Il dépend aussi de facteurs comme l’ingestion de nourriture ou pas. C’est toujours mieux si vous n’êtes pas à jeun.

Dans tous les cas, pas besoin de tirer votre lait, puisque dans quelques heures, il n’y aura plus du tout d’alcool dedans et qu’il sera tout aussi bon pour votre bébé.

Combien de temps attendre entre une prise d’alcool et la prochaine tétée?

Bébé s’est endormi il y a 10 minutes, et vous avez entamé une petite bière avec votre amoureux devant Netflix. Mais votre petit bout vient de se réveiller… Pas de panique ! Il n’est pas nécessaire de vous ruer sur un biberon. D’autant qu’on part du principe que les bénéfices du lait maternel sont supérieurs aux conséquences d’une faible présence d’alcool dans ce même lait. Le pire serait de nuire à votre allaitement ou de l’arrêter parce que vous avez bu un petit verre, ou parce que vous en avez simplement envie.

  • À jeun, le pic d’alcoolémie dans le sang est à son maximum une demi-heure en moyenne après la prise d’alcool, et commence à redescendre une heure après.
  • Si vous avez mangé, l’alcool dans le sang est à son maximum trois quarts d’heure après la prise, pour commencer à redescendre une heure à 90 minutes plus tard.

Attention, ces durées dépendent des individus : votre sexe, votre corpulence (poids, taille), votre état général, votre bagage génétique, la vitesse à laquelle vous avez bu…

Après un petit verre, il est donc conseillé de donner la tétée tout de suite après (ou pendant ! Mais il faut assumer les regards en biais si vous sirotez votre verre de blanc bébé au sein…), ou 2-3 heures après. Bébé hurle une heure après la prise d’alcool ? Ne le laissez pas comme ça. Comme dit au-dessus, la quantité que bébé ingèrera ne sera, de toute façon, pas dramatique (pour autant que ça ne soit pas systématique, bien sûr).

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Et si j’ai un peu trop bu, ou si je bois un petit verre tous les jours pendant mon allaitement?

Ce que nous venons de dire, à savoir que bébé tète alors que votre taux d’alcoolémie est à son paroxysme, n’est valable que pour une consommation occasionnelle, et à condition que vous n’ayez pas bu plus que « permis ». Du bon sens en somme. Comme le dit la Leche League: « nous parlons ici d’une consommation d’alcool occasionnelle. Du lait maternel contenant de l’alcool, quotidiennement n’est certainement pas l’idéal, et une mère présentant un problème de consommation d’alcool a tout intérêt à demander de l’aide. Gardons bien en tête aussi que lorsque nous sommes responsables d’un enfant, il n’y a pas que le taux d’alcool dans le lait qui prime. Être alerte et réceptive demeure la priorité numéro un! »

Deuxième chose : l’alcool a un impact sur des hormones en jeu lors de l’allaitement. Il fait baisser l’ocytocine (responsable du réflexe d’éjection qui permet de faire sortir le lait du sein) mais augmente la prolactine (responsable de la production de lait), augmentant la sensation de seins pleins. Le risque, c’est d’avoir une belle montée de lait… mais moins de lait qui sort.

En gros, pour la grosse fiesta arrosée avec les copines, ou l’apéro tous les jours, c’est mieux d’attendre un peu…

Sources:
La Leche League
Informations Pour l’Allaitement (IPA)

auteur : Amélie Micoud - journaliste santé

Dernière mise à jour: juin 2023

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