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Témoignage: 'J’ai fait un burn-out parental'
dossier Laure-Anaïs, 32 ans, est la maman de deux enfants: Matéo 7 ans et Alessia 4 ans. Divorcée depuis deux ans, après une relation de 12 ans, elle a fait ce qu'on appelle un burn-out parental - maternel, en l'occurence - et a décidé de transformer cet épisode de vie en force, avec son blog A coeur ouvert avec L. A. Elle envisage le burn-out comme "un épuisement émotionnel et physique par la force des choses, lié à une cause" et, cette cause, pour elle, a été le devenir mère. Elle raconte.
"Je pense avoir toujours eu des prédispositions à la dépression. Une certaine fragilité émotionnelle sans doute due à mon passé et à mon hypersensibilité. Quand je suis tombée enceinte et que la grossesse parfaite que j'avais imaginée s'est terminée en alitement forcé, mes rêves se sont envolés. Moralement, j'étais donc, je pense, déjà affaiblie. Et l'accouchement prématuré qui a suivi n'a sans doute pas aidé. Je me suis donc retrouvée avec ce minuscule bébé dans les bras et, avec lui, mes angoisses... Et ma désillusion.
Voir aussi l'article : Burn-out parental : ce que le stress constant fait aux parents
La fatigue s'était accumulée petit à petit, quand un deuxième bébé qui ne dormait pas a fait son apparition. Je continuais à avancer toujours et encore, mais mon corps s'affaiblissait sans que je ne comprenne pourquoi. Les arrêts médicaux se succédaient, tantôt pour un mal de dos, tantôt pour des maux de ventre intenses. Mais malgré tous ces signaux physiques, la vie continuait - la vie devait continuer! - et les besoins des enfants passaient toujours avant. Parfois peut-être un peu trop... Alors est arrivé ce moment où je ne pensais plus à moi. Je rêvais d'ailleurs, de prendre un aller simple pour Bali, de ne plus revenir. J'avais l'impression que, de toute façon, mes enfants seraient mieux sans moi, et je n'arrivais plus à prendre du recul. J'étais en pilotage automatique et ne prenais plus aucun plaisir dans les moments passés avec eux. Je me sentais soulagée quand j'avais une heure pour moi ou quand ils partaient chez leurs grands-parents. Parfois, il m'est arrivé d'espérer me casser une jambe pour pouvoir souffler... Mais non, impossible, ils sont là. Un jour, le monde s'effondre. Je divorce. Je me retrouve seule avec mes enfants. J'angoisse, je ne vais jamais y arriver! Même si je ne travaille plus, les moindres moments avec eux me semblent insurmontables. La dépression est là et elle est même bien installée. Alors je m'enferme et me mets en mode survie.
Le déclic
Un dimanche, mes enfants sont en train de crier quand, pour moi, la vie s'arrête. Je n'y arrive plus - je ne peux plus - m'occuper de mes enfants. Je prends rendez-vous pour me faire hospitaliser. Ma psy avait commencé à me parler de burn-out parental, alors je me suis dit que c'était sérieux et qu'il était temps. C'était il y a un an. Le lundi matin, j'ai déposé mes enfants en me disant que je n'allais peut-être plus les revoir avant un long moment. Le lundi après-midi, on m'annonce que je suis attendue à l'hôpital le lendemain. Décider de me faire hospitaliser a été la meilleure décision de ma vie. Trois semaines après mon admission, j'ai commencé à me sentir un peu plus forte. Grâce au traitement mais pas seulement. Je me sentais plus armée pour affronter la vie.
Transcender le burn-out
J'ai ensuite décidé de prendre le temps de me reconstruire. Et un an après, je me reconstruis toujours. Je m'oblige à prendre soin de moi, en faisant de la méditation par exemple. Je crée pour donner un sens à cette expérience. J'écris un blog, je communique sur Instagram. J'ai l'envie de partager pour donner un sens à ce que j'ai vécu, pour aider à mon tour, en passant le message que la parentalité est le plus beau métier du monde mais aussi le plus difficile. Je souhaite dire aussi qu'on a le droit d'en parler négativement. Et que malgré cela, ça n'entachera jamais l'amour qu'on porte à nos enfants. Aujourd'hui, je ne changerais ma vie pour rien au monde. Ces épreuves ont fait de moi la personne que je suis. Alors merci à la vie de me donner la chance d'être encore sur Terre, 32 ans plus tard."
Le blog de Laure-Anaïs: A coeur ouvert avec L. A.