Maladies intestinales : les bienfaits de la campagne
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Les enfants qui grandissent dans une ferme s’exposent à un risque considérablement plus faible de souffrir à l’âge adulte d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin.
L’effet protecteur de la vie à la campagne avait déjà été démontré pour l’asthme et les allergies. L’exposition à la diversité microbienne dès la plus tendre enfance agit favorablement sur le développement du système immunitaire. C’est donc ce qui se produit aussi pour des affections comme la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse (rectocolite hémorragique). On sait qu’elles reposent sur une composante auto-immune, avec un dysfonctionnement du système immunitaire qui ne reconnaît plus certaines cellules de l’organisme et les agresse, ce qui conduit à un processus inflammatoire.
Une équipe danoise (université d’Aarhus) a étudié les dossiers médicaux de quelque dix mille personnes, nées entre 1945 et 1971 au Danemark, en Suède, en Norvège ou en Islande. Résultat : celles qui ont passé au moins les cinq premières années de leur vie dans une ferme (peu importe sa localisation) courent deux fois moins de risques de souffrir d’une maladie inflammatoire intestinale à l’âge adulte.
Les auteurs considèrent que ces facteurs environnementaux au début de l’existence sont déterminants dans la constitution du système immunitaire, et donc en l’occurrence pour ce qui concerne la fragilité face aux maladies inflammatoires intestinales. Ils ajoutent que ces troubles concernent une population de plus en plus importante, et que l’urbanisation croissante n’est sans doute pas pour rien dans cette progression.
Et comme tous les enfants ne peuvent pas grandir dans une ferme, ils conseillent aux parents citadins de ne pas aseptiser à outrance l’environnement de vie.