Les infections respiratoires du bébé et du jeune enfant

dossier Si nos organismes d’adultes souffrent durant l’hiver, il en va au moins autant pour les enfants, surtout en bas âge. Plus fragiles, démunis et désemparés, ils sont particulièrement vulnérables aux agressions hivernales. Comment prévenir et gérer au mieux cette période compliquée ?

Le jeune enfant présente un système immunitaire non encore abouti. Il se renforcera avec l’âge, évidemment, mais jusqu’à ce qu’il atteigne sa pleine maturité, un soutien sera nécessaire. La vaccination répond à cette préoccupation. Contre une série d’infections respiratoires typiquement de saison, il n’existe cependant pas de médicament à caractère préventif. Dans ces conditions, quels moyens peut-on utiliser pour aider les tout-petits à affronter les microbes si prompts à se propager en automne et en hiver ?

Il faut d’abord savoir, et ceci vaut d’ailleurs aussi pour les adultes, que durant la saison froide, les écarts de température entre l’intérieur et l’extérieur des habitations entraînent une fragilisation des voies respiratoires, qui deviennent alors nettement plus sensibles à l’action des microbes.

Davantage de personnes susceptibles de tomber malades, donc, et présentant qui plus est des symptômes – comme l’éternuement et la toux – favorisant la propagation des germes. Un régal pour les virus. Il convient dès lors de leur rendre la vie aussi compliquée que possible.

Pour cela, et concernant plus spécifiquement l’enfant.

Ne surchauffez pas sa chambre ! Le souci compréhensible de l’envelopper dans un cocon de chaleur ne fera rien d’autre que perturber le bon fonctionnement de son système respiratoire par un phénomène d’irritation. Veillez à maintenir une température ambiante tournant autour des 20 °C. Dans le même ordre d’idées, la pièce doit être aérée quotidiennement et si possible équipée d’un humidificateur. Et bien entendu, ne fumez jamais dans la chambre de votre enfant (ni ailleurs dans la maison…).

Évitez les endroits très fréquentés. Fuyez autant que faire se peut les transports en commun bondés et n’allez pas faire vos courses avec lui dans les grandes surfaces. Ce conseil peut paraître banal, mais comme la plupart des recommandations fondamentales, sa simplicité fait son efficacité.

Lavez-vous fréquemment les mains. De nouveau, c’est tout bête, mais le geste est crucial. Vos mains touchent continuellement des supports, des objets potentiellement contaminés par des microbes : les mettre en contact avec un bébé l’expose à un sérieux danger d’infection. Notez que l’inverse est également vrai : faites en sorte, en période d’épidémie grippale surtout, d’éviter qu’un enfant vous touche le visage. Le virus peut s’introduire dans votre organisme par le nez, la bouche ou les yeux.

Veillez à équilibrer son alimentation. En ce qui concerne les nourrissons, l’allaitement au sein s’inscrit comme la méthode idéale pour renforcer leur système immunitaire, par l’apport d’anticorps maternels. Notez que les laits premier et deuxième âge contiennent – si pas les anticorps de maman, bien sûr – des composants (vitamines, minéraux…) importants pour la bonne tenue de l’organisme en hiver. Quant aux plus grands, on leur appliquera un « régime adulte » modulé, en privilégiant surtout les fruits et les légumes.

Le sérum physiologique. Pour rincer les fosses nasales du bébé et limiter ainsi le risque de voir une infection se développer.

Si la maladie gagne la partie

Si malgré votre prudence, la maladie a néanmoins réussi à gagner la partie, pas de panique. A priori, tout devrait évoluer normalement. L’un des paramètres les plus importants à prendre en considération, c’est la fièvre. Et chez l’enfant, cela peut aller très vite et très haut. Comment faut-il réagir ?

Dévêtir l’enfant. L’emmitoufler fera grimper la fièvre en flèche. On le laisse en body ou en slip et on le recouvre d’un drap.

Ne pas pousser le radiateur à fond. La température doit, ici aussi, être maintenue aux alentours des 20 °C.

Lui donner souvent à boire. Afin d’éviter la déshydratation. Le petit patient peut se montrer réticent : il convient de le forcer un peu.

Le plonger dans un bain d’eau tiède ? Oui, s’il ne se sent pas incommodé.

Des médicaments ? Un peu de paracétamol peut être indiqué au-delà de 38,5 °C, mais il doit être administré avec beaucoup de circonspection, à intervalles précis, en tenant compte du poids de l’enfant et des doses maximales journalières…

Beaucoup de parents sont tentés, et cette réaction est parfaitement compréhensible, de se précipiter chez le médecin dès que le thermomètre montre des signes de… fébrilité. La première considération doit porter sur l’état général de l’enfant.

En d’autres termes, s’il fait une fièvre modérée mais qu’il s’alimente, joue, ne semble pas abattu, ne manifeste pas une humeur grincheuse, c’est bon signe. Même si en cas de doute il est toujours préférable de se tourner vers un praticien, on conseille de consulter un médecin si une fièvre significative :

• affecte un nourrisson de moins de 3 mois,

• dure plus de 24 heures (voire un peu plus si l’enfant se porte bien par ailleurs),

• s’accompagne de symptômes comme une violente diarrhée, des maux de tête, une raideur de la nuque, des difficultés à respirer, une toux qui ressemble à un aboiement, des douleurs en urinant, une éruption cutanée, des pleurs incontrôlables chez le bébé… De manière plus générale, si l’une ou l’autre attitude, comportement, manifestation de l’enfant vous paraît bizarre, vous inquiète, n’hésitez pas à téléphoner à un pédiatre ou à un médecin généraliste pour lui en parler. Si vous ne parvenez pas à le joindre, direction les urgences. Ce ne sera jamais pour rien : à tout le moins, vous serez alors rassuré.

• et bien évidemment si l’enfant souffre de convulsions.

Enfin, la toux doit elle aussi faire l’objet d’une réelle attention. Si elle se prolonge durant plusieurs jours, et si elle finit par s’accompagner de crachats, de fièvre et de douleurs, il est indispensable de faire appel à un médecin. Pour un bébé, une toux sèche avec une respiration rapide et sifflante justifie de le conduire aux urgences, en raison des risques de développement d’une bronchiolite.

auteur : Juan Miralles - journaliste santé

Dernière mise à jour: janvier 2024

Vous voulez recevoir nos articles dans votre boîte e-mail ?

Inscrivez-vous ici à notre newsletter.

vous pourrez vous désinscrire quand vous le souhaiterez
Nous traitons vos données personnelles conformément à la politique de confidentialité de Roularta Media Group NV.
volgopfacebook

volgopinstagram