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Chaque mois, vous proposons une consultation en ligne avec Karolien Raeymaekers, psychologue clinicienne-thérapeute comportementale. Cette fois, notre experte répond à la question de Julie, dont le fils de cinq ans a « peur de tout ».
Julie : « Les enfants des voisins ont peur pendant la chasse aux bonbons d'Halloween. Je comprends. Mais mon fils de 5 ans a peur de tout : d'un aspirateur, du coiffeur, d'aller aux toilettes, d'un toutou, de quelqu'un qui parle fort… Tout ce que vous voulez. Encore et toujours, il se blottit derrière mes jambes, arrête de jouer ou de parler et reste figé. J'ai évidemment essayé d'expliquer pourquoi il ne devait pas avoir peur, mais cela ne suffit tout simplement pas."
Karolien : « Les jeunes enfants ne sont pas toujours capables de comprendre leurs propres peurs, encore moins de les mettre en mots. Souvent, leur propre imagination est à l'origine de ces peurs. En tant que parent, il peut être alors difficile de découvrir l'histoire derrière le sentiment. Heureusement, la connaître n'est peut-être pas toujours nécessaire.
Le sentiment de peur, visible chez votre tout-petit, est un signal précieux. Un signal d'alarme à l'extérieur, pour indiquer l'urgence à l'intérieur.
Essayez de voir la détresse qui se cache sous la peur. Votre enfant a-t-il besoin de votre présence? Ou a-t-il besoin de repos, de jeu, de sécurité ou de reconnaissance? Chaque situation et chaque moment sont différents, nous ne pouvons donc pas comprendre directement ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Bien sûr, il peut aller aux toilettes seul, mais après une longue journée à l'école, il n'aura peut-être pas envie de le faire sans votre présence. Ou peut-être qu'il y a eu tellement de stimuli ce jour-là que l'aspirateur était juste la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Les enfants ont aussi besoin d'informations. Ils ne comprennent pas toujours le monde comme nous. Une situation très banale pour nous peut ne pas être claire pour eux. Sans cette clarification et cette prévisibilité, le niveau de tension monte et tout ne se passe pas comme il le faudrait à un « moment chargé ».
Ne commencez pas à chercher toutes sortes de conseils et de solutions. Mais prenez d'abord le temps de dire que vous voyez vraiment ce qui se passe. Votre fils a peur, et ce n'est pas un sentiment agréable. Soyez là pour lui. C'est votre proximité et votre attention qui assureront sa tranquillité.
Quand la tension s'apaise, vous pouvez essayer de voir ensemble comment gérer le sentiment de peur et comment vous pouvez y remédier. N'essayez pas de trouver une solution miracle. Il est normal d'avoir peur et ce sentiment ne doit pas disparaître d'un seul coup. Si nous pouvons réduire un peu ce sentiment de peur, cela apportera sûrement un certain réconfort.
Vous apprenez à votre fils à accepter un sentiment difficile, en quelque sorte. Vous lui apprenez à tolérer le sentiment, sans le subir. Faire face à ce sentiment effrayant équivaut alors à accepter toute petite aide disponible (livres qui abordent le sujet de la peur, veilleuse, porte de la chambre ouverte, rituels, etc.). De cette façon, il est possible de modérer la peur et la tension à un niveau plus facilement supportable.
Cependant, lorsque les enfants sont encore submergés par leurs émotions, il est difficile pour eux de prendre en compte nos paroles et toutes les petites aides extérieures. Leur peur est bien réelle et quand nous, les adultes, balayons cela d'un revers de main en disant que ce n'est rien, le sentiment ne disparaît pas pour autant, mais les enfants se sentent encore plus « seuls » dans ce sentiment. Un tout-petit n'a pas à toujours être capable de réguler ses émotions. Ça, c'est votre projet à long terme et vous pourrez y contribuer pendant longtemps.
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