Tabac et cannabis : la personnalité de l’enfant en dit beaucoup
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Caractère fortement oppositionnel et comportement marqué par l’inattention constituent deux éléments prédictifs d’un risque accru d’addiction au tabac et au cannabis.
Ainsi qu’à la cocaïne, indiquent ces chercheurs de l’université de Montréal (CHU Saint-Justine). Ce constat a été dégagé au terme du suivi, durant une période quinze ans, d’un groupe de quelque deux mille enfants (autant de filles que de garçons). Entre l’âge de 6 et 12 ans, ils ont été périodiquement « évalués » par leur mère et par leurs enseignants. Un état des lieux des addictions est intervenu lorsqu’ils ont atteint les 21 ans : 30% étaient fumeurs, 13% buvaient trop d’alcool (sans que l’on puisse – encore – parler d’alcoolisme), 9% consommaient du cannabis et 2% de la cocaïne.
Deux corrélations majeures, liées au comportement durant l’enfance, ont été mises en évidence.
• L’opposition. Le plus fort indicateur d’addiction. Le comportement d’opposition se manifeste par des traits comme l’irritabilité, l’emportement, la désobéissance, le refus de partage (de son matériel scolaire, par exemple), la propension à blâmer les autres, ou encore à ne pas les traiter avec égards. Etant entendu que ces attitudes sont ancrées dans la personnalité, et ne présentent donc pas un caractère ponctuel. Par rapport à ceux qui ne le sont pas, les enfants fortement oppositionnels s’exposent à un risque accru de 40% de développer une dépendance au tabac, doublé en ce qui concerne l’usage de cannabis, et triplé pour la cocaïne. Il est à observer que les indications des mères ont été cruciales : certains enfants déclarés fortement oppositionnels par la maman n’étaient pas du tout qualifiés ainsi par les enseignants, et la même association a été mise en évidence en ce qui les concerne. • L’inattention. Les enfants particulièrement inattentifs ont une probabilité 70% plus élevée de devenir addicts au tabac (le degré d’inattention révèle d’ailleurs l’intensité de la dépendance future). Les chercheurs avancent une hypothèse : la cigarette serait perçue comme un moyen de compenser le déficit d’attention, en permettant de mieux se concentrer. |
Ils publient leurs travaux dans la revue « Molecular Psychiatry ».