Dans quelle mesure la durée du sommeil influence-t-elle le risque de démence, dont la maladie d’Alzheimer ? Il apparaît que trop peu dormir en milieu de vie soit à considérer comme un élément important.
On pense souvent que le fait de dormir répond à une nécessité de repos, de récupération pour le cerveau comme pour l’organisme dans son ensemble. C’est vrai, mais la fonction du sommeil va bien au-delà. Dans ce contexte, il a été démontré qu’une restriction de sommeil pouvait contribuer au développement de troubles métaboliques et cardiovasculaires, en perturbant notamment la synthèse de certaines hormones ou de certains médiateurs de l’immunité. Des études tendent aussi à établir une association entre la dérégulation du sommeil et le risque de démence.
Pour approfondir cet aspect, une équipe française (Inserm - université de Paris) a examiné des données concernant quelque 8000 adultes âgés à l’entame de 35 à 55 ans, et suivis depuis 1985. Des informations concernant leur durée habituelle de sommeil ont été recueillies à intervalles réguliers, alors que périodiquement, une partie d’entre eux ont porté une montre équipée d’un actimètre (enregistrement du rythme veille - sommeil). Ces données ont été croisées avec les diagnostics de démence.
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Un risque de démence accru de 20 à 40%
La constatation majeure concerne les personnes âgées de 50 à 60 ans : par rapport à celles qui dorment 7 h par nuit, celles dont la durée habituelle de sommeil est inférieure à 6h s’exposent à un risque de démence accru de 20% à 40%. Cette association est indépendante de facteurs liés à la santé cardiovasculaire, métabolique ou mentale. Un sur-risque est également observé en cas de faible durée de sommeil à l’âge de 70 ans, mais il est plus flou.
Cette étude est dite d’observation, et elle n’établit pas de lien de cause à effet. Les chercheurs estiment néanmoins qu’un sommeil insuffisant en milieu de vie nuirait à la santé du cerveau par des mécanismes (directs ou indirects) qui restent à déterminer. En tout cas, ceci confirme la nécessité d’intervenir en cas de troubles du sommeil, sachant cependant que certains dorment « naturellement » moins que d’autres, et que cela ne signifie pas forcément que leur organisme en souffre.
En fait, ce qui apparaît le plus problématique, c’est le développement d’une
insomnie chronique chez une personne qui dormait jusque-là un nombre d’heures « normal » (7 h - 9 h). Dans ce cas, il est utile, pour ne pas dire important, d’en parler à son
médecin afin de déterminer les causes possibles de ces perturbations et d’organiser une prise en charge adaptée.
(Voir la vidéo courte ci-dessous).
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Dernière mise à jour: juin 2022
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