Hémorroïdes : causes, symptômes, traitements

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Hémorroïdes : causes, symptômes, traitements

dossier On estime qu’un tiers de la population souffre, à des degrés divers, de la maladie (la crise) hémorroïdaire. Quelles en sont les causes, comment peut-on la prévenir et de quels traitements dispose-t-on ?

Dans le langage courant, les hémorroïdes désignent la maladie en tant que telle. Pourtant, il s’agit d’une partie « naturelle » de notre corps, formée par des artères et des veines, qui contribue à la continence anale et au processus de défécation. On distingue les hémorroïdes internes - situées dans la partie haute du canal rectal - et les hémorroïdes externes, positionnées sur le bord anal.

Les symptômes

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Les hémorroïdes (pour maladie hémorroïdaire) correspondent au gonflement et à l'inflammation des veines du rectum et de l'anus. Elles peuvent passer totalement inaperçues. Lorsqu’elles se manifestent, elles déclenchent une sensation d’inconfort, de brûlure, d’irritation, de gonflement dans la région anale. Des pertes de sang rouge vif accompagnent la défécation, tout comme la production d’une sorte de mucus. Il est possible qu’elles s’extériorisent lors de la poussée.

Les hémorroïdes externes sont bien davantage susceptibles de provoquer des douleurs intenses (liées à une thrombose, avec présence d’un caillot de sang dans la veine) et des démangeaisons.

Ceci étant, comme l’explique le Dr Olivier Dewit, gastroentérologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc (Bruxelles), « il est important de préciser que tous les problèmes situés dans la région anale ne sont pas des hémorroïdes. Bon nombre de patients qui se plaignent de douleurs, de pertes de sang ou de gonflements croient en souffrir, alors que ces symptômes peuvent se manifester en présence d’autres pathologies, comme les fissures anales et les abcès ».

En tout état de cause, la présence de sang dans les selles et des saignements répétés, même peu abondants, doivent inciter à consulter un médecin.

Les facteurs de risque

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On peut citer :

• la constipation (attention à ne pas « bloquer la respiration » et « forcer le ventre » lors des tentatives de défécation)
• l’abus de laxatifs
• la diarrhée chronique
• la sédentarité
• le surpoids
• une activité professionnelle qui impose de rester de longues heures en position assise
• des efforts physiques avec augmentation de la pression abdominale (soulèvement de charges lourdes, notamment)
• rester trop longtemps assis aux toilettes (ce qui accentue l’afflux de sang dans les veines hémorroïdaires)
• la grossesse et l’accouchement
• certains sports comme l’équitation et le cyclisme

Le diagnostic

Pour bien identifier la maladie hémorroïdaire, une anuscopie est nécessaire. L’anuscope permet d’explorer visuellement le canal anal, d’identifier les hémorroïdes et de les classer selon leur degré de sévérité. Ceci est important afin d’orienter la prise en charge.

Stade 1 : les hémorroïdes peuvent saigner mais ne sortent pas.
Stade 2 : les hémorroïdes sortent au moment de la défécation mais réintègrent rapidement et spontanément le canal anal.
Stade 3 : les hémorroïdes s’extériorisent au moment de la défécation et doivent être replacées manuellement dans le canal anal.
Stade 4 : le prolapsus hémorroïdaire est permanent.

Le traitement

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Il dépend donc du stade de la maladie hémorroïdaire.

Hémorroïdes de stade 1

L'approche repose sur :

• L’hygiène intime : eau tiède, sécher sans frotter, application de compresses froides durant dix minutes trois ou quatre fois par jour (pour soulager les démangeaisons).
• La diététique, avec adaptation de l’alimentation, facilitant un bon fonctionnement de l’intestin pour une évacuation sans effort (ne jamais retarder la défécation). Il est nécessaire de privilégier les fruits, les légumes et les fibres ; et d’éviter les épices, les fritures et l’alcool. Une bonne hydratation est extrêmement importante.
• La pratique d’une activité physique même modérée mais régulière.
• Les médicaments (pommades et suppositoires anti-inflammatoires et analgésiques, ainsi le cas échéant que des antidouleurs par voie orale).

Si les symptômes ne s’améliorent pas, le médecin peut recommander une intervention locale. Les techniques seront adaptées au degré de sévérité de l’atteinte hémorroïdaire.

La ligature élastique (stade 1 résistant au traitement initial, stade 2 et stade 3). Elle consiste à poser un élastique à la base des hémorroïdes, provoquant ainsi une dévitalisation par strangulation. Après quelques jours, le tissu meurt et se détache. Il s’agit d’une méthode indolore et il n’y a pas de période de convalescence.

La sclérothérapie (stade 1 résistant et stade 2). L’injection d’une solution sclérosante provoque une réaction qui va entraîner une baisse de l'afflux sanguin, une diminution du volume et une sclérose.

La photocoagulation (stade 1 résistant) par infrarouges vise à provoquer un phénomène de rétractation de la veine. Il est également possible de réaliser cette intervention en utilisant un courant électrique (électrocoagulation).

La désartérialisation hémorroïdaire transanale (stade 2, stade 3, voire stade 4). La méthode THD ne nécessite pas l’ablation des tissus du canal anal, ce qui fait que la douleur postopératoire est considérablement réduite par rapport à l’hémorroïdectomie (voir ci-dessous). Ici, la technique consiste, à l’aide d’un anuscope équipé d’une sonde doppler, à localiser l’artère hémorroïdaire supérieure, qui va être suturée en quelques points internes.

L’hémorroïdectomie (stade 3 et stade 4). L’intervention chirurgicale traditionnelle, mais de moins en moins pratiquée. Elle vise l’ablation du tissu hémorroïdaire qui saigne ou qui descend. La technique est très efficace, mais très douloureuse (en raison du processus de cicatrisation). Elle nécessite une hospitalisation de plusieurs jours et une convalescence de quelques semaines.

L’anopexie par agrafage mécanique (stade 2, stade 3 et stade 4). Une partie du canal rectal est enlevée et les hémorroïdes sont repositionnées dans leur position d’origine. Une agrafeuse (stapler chirurgical) est utilisée pour retirer la muqueuse en excès et suturer celle qui reste.

La prévention

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Les moyens de prévention des hémorroïdes sont évidemment liés aux facteurs de risque et rejoignent les conseils prodigués en cas d’hémorroïdes de stade 1.

L’alimentation. Elle doit être riche en fibres afin de stimuler le transit intestinal : fruits, légumes et céréales complètes, avec au moins deux litres d’eau par jour (pour « gonfler » les fibres). Les fibres insolubles sont particulièrement indiquées (haricots, lentilles, noix, graines...).

Il est important aussi de réfléchir aux associations entre ce qui a été mangé la veille et la crise hémorroïdaire du lendemain. Il est ainsi fait état de l’effet désastreux, chez certaines personnes, de la consommation de fromages forts. Comme nous l’avons indiqué précédemment, l’alcool et les épices peuvent être particulièrement préjudiciables.

L’activité physique. Elle renforce le transit intestinal et muscle la ceinture abdominale.

Le contrôle du poids. Le surpoids (surtout du ventre, forcément) augmente la pression abdominale.

• En cas de travail qui exige de rester assis longtemps, il est important de s’accorder des pauses pour marcher un peu.



Dernière mise à jour: septembre 2022
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