Côlon irritable : quels changements alimentaires ?
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Il apparaît de plus en plus clairement que le syndrome du côlon irritable est associé à des modifications importantes du microbiote intestinal, que peuvent corriger des changements alimentaires.
Le microbiote intestinal, c’est-à-dire l’ensemble des micro-organismes (et en particulier les bactéries) qui y évoluent. Le côlon irritable (ou colopathie fonctionnelle) affecte environ 20% de la population occidentale. Les symptômes se traduisent par des douleurs abdominales, des ballonnements, des flatulences, de la diarrhée et/ou de la constipation.
Pendant longtemps, le déclenchement de la maladie a été mis sur le compte du facteur psychologique, et il est vrai que le stress chronique peut intervenir. Cependant, les recherches montrent que la composition du microbiote intestinal joue un rôle majeur dans le développement du syndrome, qui peut survenir après un seul épisode de gastro-entérite causée par des bactéries pathogènes. Les antibiotiques prescrits à cette occasion perturbent d’ailleurs encore un peu plus l’équilibre de la flore intestinale.
Autre élément, poursuivent ces chercheurs de l’université de Bologne : plus on observe des bouleversements du microbiote intestinal, plus les symptômes sont sévères. Dans ce contexte, les probiotiques ont montré une activité intéressante pour soulager les patients. Les spécialistes italiens insistent aussi sur la nature du régime alimentaire, singulièrement en ce qui concerne les apports en hydrates de carbone (glucides).
Réduire les quantités de certains aliments
Ils font en particulier référence au régime pauvre en FODMAPs, qui repose sur la diminution des quantités de sucres faiblement absorbés (dans l’intestin grêle) et fermentescibles (hautement fermentés dans le côlon). On identifie quatre grands types de sucres FODMAPs et leurs aliments pourvoyeurs.
• Les oligosaccharides (fructo et galacto-oligosaccharides) : blé, orge, seigle, oignons, poireaux, ail, échalote, artichaut, betterave, fenouil, petits pois, chicorée, pistache, lentilles, pois chiches…
• Les disaccharides (lactose) : lait, crème glacée, fromages frais non affinés…
• Les monosaccharides (fructose lorsqu’il est en excès par rapport au glucose) : pomme, poire, mangue, cerise, pastèque, asperge, sucre de table, miel…
• Les polyols (sorbitol, mannitol, maltitol et xylitol) : pomme, poire, abricot, cerise, nectarine, pêche, prune, pastèque, champignons, chou-fleur, chewing-gum, sucreries diverses…
La réduction des quantités - sans nécessairement supprimer ces aliments - agit favorablement sur des symptômes comme les ballonnements et les douleurs. Le régime doit être supervisé par un diététicien-nutritionniste (il ne faut pas se lancer seul !). Tous ces sucres ne sont pas forcément impliqués et des tests permettent d’identifier celui ou ceux qui sont en cause, ce qui évite des restrictions inutiles.