Ces 7 trucs fous sur la grossesse et la maternité qu'on ne savait pas

dossier Saviez-vous que vous avez naturellement plus de chances d'avoir des jumeaux lors d'une grossesse tardive? Que votre voix peut changer pendant la grossesse et même après? Qu'un fœtus laisse de ses cellules dans le corps (dont le cerveau) de la maman, même des années plus tard? Et bien d'autres choses encore tout aussi incroyables les unes que les autres... En voici quelques unes.

La probabilité d'avoir des jumeaux augmente avec l'âge

La probabilité d'avoir des jumeaux dizygotes (ou "faux jumeaux") est plus élevée si la future maman a plus de 35 ans lors de la grossesse. La faute à l'hormone responsable de la maturation des follicules, la FSH, qui s'emballe un peu aux alentours de 36-37 ans, causant alors des ovulations multiples. Paradoxalement, un taux élevé de cette hormone de stimulation folliculaire indique une diminution de la fertilité. Donc, entre 35 et 40 ans, vous avez moins de chance d'avoir un enfant à chaque cycle, mais plus de risques (ou de chances, ça dépend comment on l'envisage), d'avoir une grossesse multiple. Quelque part, c'est un peu comme si le corps compensait le déclin de la fertilité en lançant ses "dernières cartouches", si on ose dire. Enfin, la procréation médicalement assistée augmente les probabilités de grossesse multiple, mais dans ce cas, ça n'est pas vraiment une surprise ni un mystère de la nature.

La voix des jeunes mères change

Tout récemment, une étude publiée dans Evolution & Human Behaviour a mis en évidence une modification de la tessiture de la voix des jeunes mamans jusqu'à un an après l'accouchement. La voix des femmes, qui varie déjà pendant le cycle (notamment au cours de l'ovulation) et pendant la ménopause, devient plus grave après l'accouchement et dans les mois qui suivent. Les chercheurs de l'université du Sussex, en Grande-Bretagne, avancent deux hypothèses: la première d'ordre physiologique: la baisse des hormones sexuelles entrainerait une baisse de la tessiture, la seconde d'ordre comportementale: les jeunes mères modifieraient inconsciemment leur voix pour montrer leur maturité et leur capacité à élever un enfant. Nous, on avancerait bien une troisième hypothèse: le manque de sommeil!!! La fatigue peut entrainer une inflammation de la sphère ORL et/ou des cordes vocales. Ben voilà, ne cherchez plus. Chercheurs du Sussex, si vous nous lisez...

La phase de désespérance rendrait la maman qui accouche plus "efficace"

Lors d'un accouchement, surtout si celui-ci se déroule sans péridurale, les femmes connaissent souvent ce qu'on appelle phase de désespérance. Pendant les derniers instants de l'expulsion du bébé, il arrive que la parturiente panique et prononce des phrases comme "je vais mourir", "je ne vais pas y arriver", "laissez-moi tranquille" ou souhaite tout arrêter et partir (alors qu'elle ne le peut pas, bien évidemment). Elle peut être confuse ou montrer des signes d'agressivité. D'un point de vue physiologique, on observe lors de cette phase un pic d'adrénaline. Cette adrénaline permet de prendre le pas sur l'ocytocine, et vous sort de votre bulle, histoire de trouver force et énergie pour expulser votre bébé, après plusieurs heures de travail intense. En termes d'évolution (survie de l'espèce), une théorie avance que ce pic d'adrénaline aurait lieu pour permettre à la mère de mettre au monde son bébé rapidement, et fuir avec lui, en cas de danger. Intéressant!

La grossesse modifie le cerveau des femmes

On sait que les hormones ont une influence sur le comportement des individus. Mais les effets de la grossesse et de la maternité sur le cerveau humain restaient pratiquement inconnus, jusqu'il y a peu. Selon une étude publiée fin 2016 dans Nature Neuroscience, la grossesse entrainerait des changements durables dans la structure du cerveau humain. L'étude a comparé des femmes primipares (premier enfant) avec des pères primipares et des femmes nullipares (sans enfants). Les chercheurs ont constaté une réduction de la matière grise, dans la zone du cerveau liée aux aptitudes sociales (perception et interprétation des désirs, émotions et besoins d'autrui ou de soi-même). Ces modifications substantielles semblent corrélées au lien mère-enfant. En effet, si la matière grise diminue (pour plusieurs hypothèses), les régions du cerveau répondant aux besoins des bébés des semblent se développer pendant le post-partum. C'est en quelque sorte l'idée d'une adaptabilité du cerveau de la mère aux besoins de son enfant, ou, à tout le moins, une transition vers la maternité. Ces modifications ont été constatées sur une durée d'au moins deux ans.

Les hommes AUSSI connaissent des modifications hormonales et cérébrales en devenant pères

Eh oui, il n'y a pas que les femmes qui changent, chez les papas aussi c'est le grand chamboulement. Plusieurs études et travaux de recherche ont démontré des modifications profondes chez les hommes. D'un côté une baisse significative de la testostérone, l'hormone "masculine" par excellence, de l'autre, une augmentation de la production d'ocytocine, pendant les 6 premiers mois de bébé notamment. Le jeune papa, dopé à l'ocytocine, est lui aussi dans ce renforcement du lien parent - enfant. L'ocytocine, hormone de l'attachement, permet en quelque sorte au papa de baisser sa garde pour lui permettre de mieux s'occuper de son bébé et de participer aux besoins du foyer. L'ocytocine est également responsable d'une augmentation de la dopamine, l'hormone de la récompense. On peut le dire, papa est shooté à son bébé!

La mère garde des cellules de l'enfant qu'elle a porté

La future maman ne fait pas qu'échanger oxygène et nutriments avec son bébé. Lors d'une grossesse, des cellules passent d'un corps à l'autre, la maman recevant alors des cellules du fœtus qu'elle porte. On appelle ça le microchimérisme fœtal. Les études montrent que ces cellules, fonctionnant à la manière de cellules souches, auraient des effets bénéfiques sur la santé de la mère. Guérison et cicatrisation de blessures internes, des lésions du foie, et protection contre la maladie d'Alzheimer, dans le cas des cellules des fœtus masculins. Moins sympa, ces cellules pourraient aussi causer (et peut-être prédire?) certaines complications de la grossesse, comme la pré-éclampsie, la dépression post-partum, la ménopause précoce et certaines maladies. Pour l'instant, seul un lien de corrélation a été observé. Mais les recherches les plus récentes qui démontrent la présence d'ADN de fœtus masculin (et probablement aussi féminin) dans le cerveau des mères, ouvrent des perspectives autant passionnantes qu'utiles quant au rôle de ces cellules fœtales dans l'organisme.

Avoir son dernier bébé tard augmenterait l'espérance de vie

C'est en tout cas l'hypothèse d'une nouvelle étude publiée le 7 octobre dernier dans le North American Menopause Society. Les chercheurs ont étudié les chromosomes de 1200 femmes, et plus précisément les télomères leucocytaires. Les télomères sont les extrémités des chromosomes. Ils sont un peu comme des biomarqueurs de la longévité d'un individu. Pour faire simple: plus les télomères sont longs, et plus l'espérance de vie est longue. Or, l'étude met en évidence que, plus les femmes ont eu leur petit dernier à un âge tardif, plus leurs télomères sont longs. Mais les chercheurs restent prudents et recommandent davantage de travaux de recherche. Car c'est un peu l'œuf et la poule, on ne sait pas si la taille des télomères détermine l'aptitude à avoir un bébé plus tard, ou si c'est la grossesse tardive qui augmente la taille des télomères. À suivre donc...
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auteur : Amélie Micoud - journaliste santé

Dernière mise à jour: octobre 2021

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