"J'ai appris cela de couples qui ont fait une fausse couche"

dossier La psychothérapeute Dove Presnall a été confrontée à une dépression postnatale. Après tout ce qu'elle a vécu, elle a décidé que sa pratique devrait être un lieu où les parents pourraient résister à la dépression, aux peurs et aux jugements des autres. Elle a confié aux Huffington Post les cinq choses qu’elle a apprisess auprès de couples qui ont perdu un enfant à naître.

Les mots font mal

  • Fausse couche: «Je déteste vraiment ce mot. Il sonne comme si on avait mal conduit. Ce diagnostic laisse entendre que quelque chose qui aurait bien pu se passer a mal tourné.
  • Au moins: avec le mot "au moins", les gens essaient d'atténuer les circonstances. C’est souvent bien intentionné, mais c’est quand même difficile à entendre. "Au moins, c'est arrivé tôt", "Au moins, tu peux réessayer."
  • Autres paroles bien intentionnées, mais terribles: "Ce n'était pas censé arriver", "Il y avait probablement une animalie, donc c'est mieux" et "Ne vous inquiétez pas, vous aurez une autre chance."
Bon conseil: si vous ne le diriez pas lors d'un enterrement, ne le dites pas à quelqu'un qui a perdu un enfant à naître. fausse-couche

Le deuil est réel

Presnall appelle l'expérience d'une grossesse interrompue un "deuil invisible". On perd un enfant qu’on n’a pas encore vu, mais qui nous manque. On se sentait déjà connectée à l’enfant, ne serait-ce qu'en raison des symptômes de la grossesse. Presnall dit que beaucoup de femmes rencontrées dans sa pratique aspiraient aux nausées matinales. Même s’il n’y a plus de ventre rond ni de bébé, la perte et le deuil sont bien réels. Comme il n’y a pas d’adieu (officiel) en cas de fausse couche, Dove conseille aux parents d’élaborer un rituel pour dire au revoir quand même. Partout dans le monde, les gens respectent des rituels et ce n'est pas pour rien : cela aide simplement à terminer une phase. À quoi ce rituel doit ressembler, c'est le couple lui-même qui en décide. Certains invitent des amis et la famille, d'autres partent ensemble pour faire quelque chose de spécial. Par exemple, un couple est allé au bord d’un ruisseau dans la forêt où il a mis des lettres à son bébé à naître dans un bateau avat de regarder le bateau disparaître lentement de sa vue.

Les partenaires réagissent différemment

Les cerveaux sont merveilleux : ils apprennent toujours, souvent pour faire les choses mieux ou plus efficacement à l'avenir. L'inconvénient est que le cerveau humain est très souvent convaincu que quelque chose aurait pu être évité. Cela s'applique également aux parents en deuil. Ils se sentent parfois désespérés lorsqu'ils essaient de découvrir comment ils auraient pu empêcher la fausse couche et où ils ont mal agi. Parfois, cela finit par une recherche de coupable.

La culpabilité et la honte peuvent séparer un couple

Le sentiment de douleur et de perte est déjà accablant et parfois, d'autres sentiments négatifs viennent s'y ajouter. On peut se sentir isolé(e) de son partenaire, et la honte est très souvent présente. Certains pensent que plus rien ne vaut la peine. Lorsque des couples se retrouvent dans cette période difficile et combattent ensemble la honte et la culpabilité, cela les rapproche. La douleur nécessite de la tendresse. fausse-couche

La guérison est possible

Le deuil a besoin de temps. On peut avoir l’impression que ça ne s'arrêtera jamais, mais il y a de la lumière au bout du tunnel. Comme on parle très peu des fausses couches, de nombreux couples ont le sentiment de ne pas être sur la bonne voie et/ou de ne pas progresser. Par conséquent, il peut être bon de demander les conseils des couples qui ont vécu cela. Planifiez les dates importantes : il semble parfois qu’alors que tout se passe très bien, on soit soudainement projeté dans un trou noir. Cela peut être déclenché, par exemple, le jour prévu de l’accouchement ou une autre date chargée de sens. Il faut s’y préparer, par exemple en y instaurant un rituel. Cela ne signifie pas qu’il faut tout arrêter ce jour-là. Si vous vous sentez bien à cette date et avez pris un jour de congé, profitez-en. C’est une victoire. Fixez des limites aux gens qui vous entourent : Il faut leur faire comprendre que continuer à vous demander si vous avez réessayé est bien intentionné mais très intrusif. Quelqu'un veut t’emmener quelque part pour te remonter le moral et tu n'en as pas envie ? Alors dis le. Dis que tu apprécies l'intention et ne garde que ce qui te convient. Par exemple, tu peux dire : "J'apprécie vraiment que vous vouliez que je me sente mieux, mais je suis juste triste maintenant. Je veux te voir / aller au cinéma / manger au restaurant, mais seulement si ça ne te dérange pas que je sois triste." Sois gentille avec toi-même. C’est toujours un bon conseil, mais c’est particulièrement important maintenant. Fais une manucure, réserve un massage, offre-toi une glace. Si ça t’ apporte un peu de plaisir et de réconfort et n’est pas dangereux, fonce. Sois gentille aussi avec ton/ta partenaire: Et si tu n’en as pas, dis à tes amis que tu as besoin d'un peu plus d'amour. fausse-couche

Ça devient plus facile

Rappelle-toi que le deuil devient plus facile avec le temps. Cela ne signifie pas que tu dois renoncer au souvenir de ton enfant. Tu trouvras tes propres moyens de maintenir la connexion avec lui.



Dernière mise à jour: avril 2020

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