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Comment la douleur marque les visages
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L’expression faciale de la douleur est un outil important de communication non verbale. Encore s’agit-il d’en décoder les subtilités.
La douleur est un processus extraordinairement complexe, et pas seulement sur un plan physiologique, puisque bien d’autres paramètres – en particulier psychologiques - interviennent dans ce mécanisme. Il va ainsi, aussi, de l’expression faciale de la douleur.
Des chercheurs attachés à l’université de Montréal viennent de publier une série d’articles sur le sujet (dans la revue « Pain » et le « Journal of Neuroscience »), qui fournissent un éclairage intéressant sur l’association subtile entre intensité et ressenti de la douleur. Pour illustrer le propos, l’un de ces spécialistes explique : « L’intensité de la douleur peut être comparée au volume d’un son, alors de sa dimension affective est à rapprocher de l’impression plus ou moins désagréable générée par ce même son » ; sachant que les deux composantes sont intimement liées.
Des expériences sous hypnose
Concernant, donc, le visage, des expériences réalisées sous hypnose montrent que le conditionnement amplifiant la sensation de douleur amène les participants à contracter davantage les muscles situés autour des yeux. Lorsque c’est l’aspect émotionnel de la douleur qui est amplifié, d’autres muscles sont plus fortement mobilisés : à hauteur des sourcils et de chaque côté des narines (l’activation de ces derniers provoquant une élévation de la lèvre supérieure).
Lorsque le cerveau des sujets est examiné par imagerie médicale, il s’avère que l’expression faciale est généralement proportionnelle à l’activité des régions cérébrales impliquées dans la douleur ; sauf que chez les « stoïques », une zone spécifique du cerveau est automatiquement activée, et va déclencher une réponse faciale atténuée.
Les auteurs expliquent que ces découvertes, et les pistes de recherches qu’elles dégagent, sont importantes pour la mise au point d’une méthode objective d’évaluation de la douleur. On sait en effet que le personnel soignant peut rencontrer d'énormes difficultés à estimer la douleur ressentie par un patient dont les facultés d’expression verbale sont compromises, voire inexistantes.