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Comment exploiter au mieux sa mémoire ?
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Réussir un examen – et pas seulement scolaire - passe par une bonne mémorisation des informations. Comment préparer et optimaliser ce processus ?
La mémoire repose sur des mécanismes complexes, que nous avons cependant tendance à synthétiser en trois étapes constantes : les données sont enregistrées, puis stockées et ensuite récupérées lorsqu’il y a besoin. C’est… oublier, ou ignorer, que différents types de mémoire coexistent, et font appel à des schémas (très) différents.
Lors de la préparation des examens (en particulier scolaires), et au moment de les passer, ce sont des formes de mémoire bien spécifiques qui interviennent. Le point avec le Pr Adrian Ivanoiu, neurologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc (Bruxelles), où il est responsable de la Clinique de la mémoire.
Les différents types de mémoire
« Tout d’abord, il y a la mémoire procédurale », explique le Pr Ivanoiu. « Elle concerne les gestes que nous avons appris en les pratiquant par essais et erreurs, et qui deviennent une habitude, comme rouler à vélo par exemple ». Deux : la mémoire déclarative, c’est-à-dire celle qui concerne l’enregistrement, le stockage et la restitution des informations sur le long terme. Enfin, la mémoire de travail, qui traite et maintient les informations à très court terme.
Comment préparer sa mémoire ?
Dans le cadre d’un examen, ce sont la mémoire déclarative et la mémoire de travail qui interviennent.
En ce qui concerne la mémoire déclarative, « elle permet de faire des liens, de reconstituer une information par la réflexion », poursuit le Pr Ivanoiu. « Elle fonctionne mieux si on est face à quelque chose de connu et si la matière étudiée est bien structurée et organisée ». Aller régulièrement aux cours (coup d’œil aux étudiants du supérieur) et étudier tout au long de l’année (ceci vaut évidemment pour tous les élèves), c’est l’une des clés.
A l’approche des examens intervient la mémoire de travail, qui nécessite beaucoup de concentration, avec des apports énergétiques importants. Elle est particulièrement sensible au stress, à la fatigue, ou encore à la prise de médicaments et d’alcool.
Sommes-nous tous égaux devant la mémoire ?
Non, puisque chacun présente de capacités propres d’enregistrement des informations.
Toutefois, « ce qui compte dans la mémoire, c’est à la fois notre capacité naturelle à créer des liens entre les informations ; mais aussi l’expertise, c’est-à-dire l’ensemble des connaissances accumulées dans un domaine particulier ». De fait, « en augmentant l’expertise dans un domaine, on augmente la capacité de mémoire dans ce même domaine ».
Sur un plan pratique, il est important d’identifier la méthode d’étude qui vous correspond et – surtout ! – de ne pas étudier sans comprendre. Le « bête » par cœur n’est pas productif. L’essentiel, c’est de s’imprégner de ce qui a été vu, lu et entendu, pour s’en souvenir le jour de l’examen, et pouvoir le restituer.
Le sommeil, c’est si important ?
Il est fondamental, au moins aussi important qu’une alimentation équilibrée, qu’être assidu et attentif aux cours, que de bien s’organiser et de structurer sa méthode de travail.
Le manque de sommeil influe sur la concentration (clé de voûte de la mémoire de travail) ; alors qu'un bon sommeil permet aux informations emmagasinées durant la journée de s’enfouir plus profondément dans le cerveau, de se consolider, et de renforcer les connexions, les passerelles entre les différentes parties de la matière étudiée.
Plusieurs expériences, aux résultats imparables, ont clairement mis en évidence les bienfaits pour la mémoire d’une bonne nuit de repos, par rapport à un sommeil insatisfaisant.
Pourquoi j’oublie si vite ce que j’ai étudié ?
En d’autres termes, on se souvient d’événements lointains, parfois même anodins, mais on ne retient pas bien longtemps la matière étudiée, si durement mémorisée. « Il serait impossible de tout garder en tête, cela demanderait trop d’énergie », souligne le Pr Ivanoiu. « Le cerveau est comme une maison où l’on n’allume que dans la pièce où l’on se trouve, sinon la note d’électricité serait trop salée ! ».
Le cerveau fait appel aux souvenirs lorsqu’il en a besoin et lorsqu’intervient une stimulation. Durant un examen, des indices permettent de faire remonter les informations à la surface, participent à l’activation des liens créés pendant l’étude. Pour la mémoire lointaine, c’est différent : des souvenirs puissants – même si ne nous les ressentons pas forcément ainsi - restent figés et faciles d’accès, et se manifestent par « flashs ». Ils relèvent en fait beaucoup de l’émotion. Par ailleurs, ceux qui sont souvent entretenus, souvent évoqués, sont forcément plus immédiatement accessibles.
Des produits peuvent-ils aider ?
La mémoire de travail peut effectivement être stimulée durant un laps de temps très court, par exemple après avoir bu un café le matin. La mémoire ne sera cependant pas plus efficace sur la durée : il s’agit d’un coup de fouet ponctuel.
Comme l’illustre le Pr Ivanoiu, « les synapses dans le cerveau fonctionnent sur un rythme de croisière ; ce rythme peut s’accélérer un temps, mais il existe un seuil qu’il ne pourra jamais dépasser ». L’effet stimulant d’un café est intéressant, mais en boire dix n’a pas d’intérêt : au contraire, l’excitation induite par la caféine peut être nuisible, tant pendant l’étude que lors de l’examen.
Conclusion : pas de recette miracle, mais « le plus important est de bien se connaître et d’être conscient de ses capacités, de ses forces comme de ses faiblesses ». Et de s’organiser !