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Cancer de la prostate : le test PSA fait-il plus de mal que de bien ?
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Le test PSA (antigène prostatique) a longtemps été considéré comme un outil de référence pour la détection du cancer de la prostate. Son intérêt est aujourd’hui très controversé. Voici de nouveaux éléments.
Avec le toucher rectal, le dosage de l’antigène spécifique prostatique constitue l’un des deux outils de dépistage du cancer de la prostate. En cas de désorganisation du tissu prostatique, comme cela se produit lors d’un cancer, le taux sanguin de PSA (fabriqué par la prostate) augmente de manière significative. Problème : cette hausse, alors souvent temporaire, peut avoir bien d’autres causes (inflammation de la prostate, adénome, et même éjaculation…).
Depuis quelques années, l’intérêt du test PSA en population générale est remis en question. En fait, estiment de nombreux experts, il expose à un risque élevé de diagnostics erronés, conduisant à des traitements inutiles, eux-mêmes sources potentielles de complications sévères (incontinence, impuissance…).
Plus d'inconvénients que de bénéfices
Une équipe allemande (Institute for Quality and Efficiency in Health Care) a réalisé une méta-analyse d’une dizaine d’études internationales, regroupant au total quelque 400.000 personnes. Deux grandes observations se dégagent.
• Le test PSA peut être utile à certains hommes, en permettant de prévenir ou de retarder un cancer métastasique. Toutefois, on ne sait pas vraiment si le dépistage par PSA augmente l’espérance de vie chez ces patients.
• Le test PSA peut être nuisible en raison des surdiagnostics (cancer de la prostate ne nécessitant pas de traitement) et des faux-positifs (pas de cancer de la prostate). Dans le premier cas, la prise en charge expose à des complications, alors que dans le second, l’annonce et le suivi (biopsie de confirmation) créent une forte anxiété.
Les auteurs estiment que globalement, le dépistage par dosage PSA induit « considérablement » plus d’inconvénients que de bénéfices. Ils indiquent qu’ils se trouvent « en bonne compagnie », puisqu’ils rappellent qu’à travers le monde, la plupart des autorités nationales de santé et des sociétés médicales s’opposent au dépistage généralisé par test PSA. Nous ajouterons qu’il revient au médecin, celui qui connaît le mieux son patient, d’évaluer individuellement la pertinence de procéder à ce dosage, qui peut présenter un réel intérêt dans certaines circonstances.
Voir aussi l'article : Cancer de la prostate : symptômes, causes, espérance de vie et traitements