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Perte d'un animal : comment consoler son enfant ?
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La mort d'un chien ou d'un chat provoque une immense tristesse, puisque nombre de propriétaires considèrent leur animal de compagnie comme un membre de la famille. Pour un enfant, la douleur est sans doute encore plus profonde, d'autant qu'il s'agit souvent de sa première confrontation avec la disparition d'un être aimé. Comment l'aider à affronter et à surmonter ce moment si difficile ?
L'importance d'en parler
Beaucoup de parents craignent d’en parler ouvertement avec leur enfant. Ils évitent d'aborder le sujet avec la conviction que l'enfant « oubliera vite ». Mais selon les spécialistes, ils ne feront qu’aggraver la situation. Si l'enfant ne peut pas partager ses angoisses et ses interrogations, il rencontrera plus de difficultés à faire son deuil.
Si vous expliquez clairement à l'enfant que son compagnon est décédé et comment cela est arrivé, vous l'aiderez à trouver du réconfort et vous faciliterez le processus de deuil. Dans le même temps, vous renforcerez le lien affectif avec votre enfant.
L'enfant et la mort d'un animal : les questions les plus fréquentes
Voici les questions les plus fréquentes auxquelles les parents sont confrontés lors de la perte d'un animal de compagnie. Comment y faire face et comment y répondre ?
A quoi pense un enfant lorsque son animal meurt ?
La manière dont l'enfant perçoit cette perte dépend de son âge.
- La plupart des enfants de 3 à 5 ans perçoivent la mort comme une situation temporaire et réversible. Ils vivent ainsi avec l’idée que le vétérinaire réussira à ramener l’animal à la vie avec une piqûre.
- Lorsque enfant atteint l’âge de 6 ans, il sait que la mort est irréversible, mais il pense qu’il s’agit d’un problème qui n’arrive qu’aux autres. À partir de cet âge, les enfants comprennent le « principe », mais ils ne sont pas encore en mesure d’accepter le fait que cela soit arrivé dans leur propre environnement.
- À partir de l’âge de 9 ans, l’enfant arrive à la conclusion que la mort est un phénomène irréversible et qu’elle peut également le frapper lui (ou elle) et son entourage.
- Entre 9 et 11 ans, l’enfant peut avoir le sentiment qu’il est plus ou moins responsable du décès de l’animal. Il peut par exemple penser que le chien ne serait pas mort s’il avait mieux pris soin de lui : sortir le chien un peu plus souvent, remplir son bol plus régulièrement...
Selon le Dr McNamee, de l’université de New York, les parents doivent se poser les questions suivantes :
- Notre enfant a-t-il déjà été confronté à la mort dans son environnement proche et combien de fois ?
- Avons-nous déjà, dans la famille, évoqué le sujet avec notre enfant ?
- Notre enfant a-t-il déjà abordé la notion de « mort » à l’école ou par le biais d’un programme télévisé ?
Des réponses à ces questions dépendra la capacité de votre enfant à comprendre et à accepter la mort de son animal domestique.
Que dire à son enfant ?
Les explications doivent être sincères, directes et correctes.
- Si vous dites à un jeune enfant que le chat « dort », cela peut provoquer des angoisses supplémentaires. Peut-être que l’enfant aura alors peur d’aller au lit, d’aller « dormir » à son tour…
- Si vous dites que l’animal est « parti », cela peut être perturbant pour un jeune enfant, car il s'attendra à ce qu'il revienne...
- Ne retardez pas l’annonce de la mauvaise nouvelle. Si l'enfant demande des détails, c'est le signe qu'il cherche en réalité du réconfort. Restez serein et rassurant.
Un enfant doit-il être présent lorsque l’on fait euthanasier l’animal ?
- Un enfant de moins de 5 ans ne peut pas concevoir ce que cela représente. Il vaut mieux lui dire que le chien était à ce point malade qu’il est décédé. Ou qu’il ne pouvait plus être soigné et qu’il souffrait tellement que le vétérinaire a dû lui faire une piqûre pour l’aider à mourir.
- À un enfant de plus de 5 ans, vous pouvez expliquer ce que signifie l’euthanasie et pour quelle raison cela se révèle parfois nécessaire. Soyez cependant prêt à répondre aux questions qui vont suivre…
- À un enfant de 7 ans ou plus, vous pouvez demander s’il souhaite être présent lorsque le vétérinaire piquera l’animal. Expliquez d’abord en détail ce qui va se produire, afin que l’enfant sache ce qui l’attend. Le vétérinaire expliquera ce qui va se passer (la manière dont l’organisme de l’animal réagira) et indique clairement à l’enfant que l'animal ne souffrira pas.
- Une autre possibilité consiste à permettre l’enfant de dire au revoir à son animal domestique juste après qu’il a été euthanasié.
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Quelles peuvent être les réactions ?
Un enfant qui a du chagrin ne donne pas toujours les mêmes signaux qu’un adulte qui fait son deuil. Un enfant peut se trouver dans un tourbillon d’émotions et balancer entre les extrêmes : être tout d’abord profondément triste et pleurer à chaudes larmes et ensuite soudainement se mettre à jouer et faire comme si de rien n’était.
- Un jeune enfant exprime ses sentiments par son comportement. Une autre manière de jouer, par exemple, peut être une manifestation de son chagrin. Il n’est également pas rare que des enfants entre 7 et 9 ans posent des questions morbides sur la mort et il vaut mieux leur répondre honnêtement, sans esquiver.
- Les adolescents réagiront peut-être aussi d’une autre manière. Ils se trouvent dans une phase de leur vie aux confins de l’enfance et de l’âge adulte et il se peut alors qu’ils réagissent soit exagérément, soit, au contraire, qu'ils n'éprouvent aucune réaction. Un ado préfère parfois ne pas évoquer son chagrin avec ses parents, mais il en parlera volontiers avec ses amis.
Tous les enfants, quel que soit leur âge, sont malheureux lorsqu’ils perdent un animal domestique, mais tous ne le montrent pas de la même manière.
Votre enfant peut-il voir que vous avez également du chagrin ?
Verser une larme ne peut certainement pas faire de tort, mais mieux vaut cacher un gros chagrin à votre enfant, car c’est bouleversant pour lui de voir des adultes en pleurs.
Vous pensez que votre enfant ne lâche pas prise ?
Encore une fois, pensez qu’un processus de deuil chez un enfant se déroule différemment par rapport à un adulte. Il y a des moments où il sera heureux et aura occulté tous ses malheurs, mais soudainement, il peut y avoir un élément déclencheur qui provoque une nouvelle explosion de chagrin. Chez un enfant, il n’est pas anormal que le sentiment de tristesse et de perte refasse régulièrement surface.
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Deuil d'un animal : comment aider son enfant à le traverser ?
Le deuil doit être vécu ensemble. Les enfants ont besoin de passer par un « processus d’adieu » et, en tant que parent, vous pouvez les aider. Ceci peut se dérouler de différentes manières.
Recherchez ce qui procure un sentiment d'apaisement à votre enfant : proposez-lui de faire un dessin de son animal, évoquez des souvenirs amusants, plantez un arbre dans le jardin en mémoire de l’animal, mettez une photo du chien ou du chat dans le salon ou dans la chambre de l’enfant… Il s’agit de souvenirs tangibles qui aident souvent bien plus que le simple fait de parler avec l’enfant.
Il existe un large éventail de livres pour enfants qui évoquent ce thème en expliquant d’une manière judicieuse la perte d’un animal domestique, et qui aident l’enfant à faire son deuil. Les livres qui expliquent que d’autres enfants ont aussi vécu la même expérience et racontent la manière dont ils ont géré cette situation sont particulièrement utiles. Les enfants y apprennent qu’il n’y a pas de problème à être fâché, en colère ou triste. Faites-en la lecture à votre enfant s’il est encore trop jeune pour lire lui-même ces récits, et laissez de côté les parties que vous considérez inadaptées.
Un deuil difficile ?
Voici des signaux qui indiquent que le processus de deuil se déroule difficilement :
- Le chagrin ne se manifeste pas par vagues, mais il est omniprésent.
- Il dure plus longtemps qu’un mois.
- Votre enfant parvient difficilement à trouver le sommeil et rencontre des problèmes à l’école (manque de concentration, mauvaises notes...).
- Votre enfant présente des soucis physiques qu’il n’avait pas précédemment : maux d’estomac, manque d’appétit… Essayez de garder une discussion ouverte, c’est le mieux que vous puissiez faire.
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Un nouvel animal ?
Respectez le processus de deuil de votre enfant et ne ramenez pas trop rapidement un nouvel animal à la maison. Laissez l’ensemble de la famille décider, et il est sans doute préférable d'attendre environ six mois.
Si l'enfant insiste pour accueillir un nouveau compagnon, il faut essayer de le faire patienter, en lui expliquant par exemple que d'autres membres de la famille ont besoin d'un peu plus de temps. Cette période de transition permettra aussi à l'enfant de prendre progressivement ses distances vis-à-vis de l’animal qui n’est plus là. Vous déciderez ainsi ensemble si vous conservez les jouets et les accessoires de l'animal disparu ou si vous les gardez pour le nouveau venu.
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