Schizophrénie : l’exercice physique, c’est un vrai traitement

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L’activité physique améliore sensiblement une série de capacités mentales fragilisées chez les patients schizophrènes. Plus la pratique est élevée, plus le bénéfice est important.
Cette équipe anglaise (université de Manchester) explique en introduction que les déficits cognitifs sont « envahissants » chez la personne souffrant de schizophrénie et que les options thérapeutiques demeurent limitées. Par déficience cognitive, on entend l’altération de la mémoire, de l’attention, de la vitesse de traitement de l’information, de la capacité de résolution des problèmes… Un intérêt croissant porte sur les bénéfices dits neurocognitifs de l’exercice physique pour améliorer ces facultés. Les chercheurs ont procédé à une méta-analyse d’une dizaine d’études réalisées sur le sujet ces dernières années. Des études de petite taille mais néanmoins suffisamment « solides », sachant que dans l’ensemble elles regroupent quelque 400 patients.
Sur base d’une pratique d’une durée médiane de 3 mois, les observations montrent d’abord que l’activité physique améliore la cognition globale. Ceci est particulièrement vrai lorsque la pratique est supervisée par un professionnel, et plus elle est intense (sur un plan quantitatif), plus elle s’avère bénéfique. Les effets les plus marquants portent sur la mémoire de travail (maintien et manipulation des informations à court terme), la cognition sociale (processus cognitifs intervenant dans les interactions sociales), ainsi que l’attention et la vigilance. Sur d’autres plans (vitesse de traitement de l’information, mémoire verbale, raisonnement, résolution de problèmes…), l’amélioration ne paraît pas clairement significative, en tout cas dans ce travail-ci.
Les auteurs concluent : « Etant donné les défis soulevés par l’amélioration de la cognition, et les bénéfices plus larges de l’exercice physique, une plus grande attention doit être accordée à la pratique d’une activité physique supervisée chez les personnes schizophrènes ».