Dépendance et risques du tabac : les petits fumeurs sont-ils protégés ?
news On considère souvent que les fumeurs légers sont moins dépendants à la nicotine que les gros fumeurs, et qu’ils auraient donc plus facile à arrêter, ou que quelques cigarettes par jour ou par semaine ne nuisent pas vraiment à la santé. Penser cela est une erreur.
Premier point : quelle que soit la quantité, la cigarette présente toujours un danger. Assez logiquement, plus on fume, plus le risque pour la santé augmente, mais une ou deux cigarettes par jour sont déjà nocives. Or, beaucoup de fumeurs dits légers sont persuadés que ce n'est pas réellement le cas, et que de toute façon, s’ils le voulaient, ils décrocheraient sans problème parce qu’ils ne sont pas dépendants.
Une équipe américaine (université de Pennsylvanie) démontre que c’est une illusion dans bien des cas. Elle a interrogé quelque 7000 fumeurs sur base des 12 critères définis pour l'addiction à la cigarette, ou plus exactement ce que les spécialistes appellent le trouble d’utilisation du tabac.
J'arrête demain si je veux : vraiment ?
Le résultat montre d’abord que l’écrasante majorité (85%) des fumeurs quotidiens sont dépendants à des degrés divers, c’est-à-dire légèrement, modérément ou sévèrement. De fait, plus on fume, plus la dépendance risque d’être forte. Sur ce plan, la barre des 21 cigarettes par jour peut toujours être considérée comme pertinente, puisqu’au-delà, trois quarts des fumeurs sont modérément ou sévèrement dépendants. Par contre, on peut oublier la traditionnelle barre des 10 cigarettes par jour, le seuil en dessous duquel la dépendance ne serait que relative, tout comme les méfaits du tabac.
Les auteurs de cette enquête observent en effet que deux tiers des fumeurs légers (1 à 4 cigarettes par jour) manifestent des signes de dépendance, et que c’est même le cas pour un quart de ceux qui fument quelques cigarettes… par semaine. Autrement dit, l’affirmation « J’arrête demain si je veux » est sans doute très optimiste pour une proportion importante des petits fumeurs. Or, puisque beaucoup sont convaincus qu’ils ne sont pas accros, et qu’en plus leur santé ne souffre pas démesurément, assez peu d’entre eux se tournent vers une aide pour arrêter. Qui plus est, un médecin confronté à un fumeur léger insistera peut-être moins sur la nécessité d’un sevrage tabagique, et le traitement approprié ne sera pas proposé. Or, répétons-le, le danger pour la santé démarre dès la première cigarette.
☞ Pour connaître les 12 critères de la dépendance au tabac et évaluer votre degré d’addiction : cliquez ici.
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