Exercice physique : le cerveau préfère le canapé
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Notre cerveau doit redoubler d’effort pour que nous pratiquions une activité physique : la tendance « naturelle » est à la sédentarité.
C’est un conflit, un combat, que l’on peut résumer ainsi : le cerveau doit solliciter des ressources importantes pour s’échapper d’une attirance spontanée vers la minimisation de l’effort. Ceci renvoie à ce qu’on appelle le paradoxe de l’activité physique, qui oppose le système contrôlé fondé sur la raison (« Je dois faire du sport pour être en bonne santé ») et le système automatique fondé sur l’affect (les sensations d’inconfort et de fatigue ressenties pendant l’activité physique), ceci expliquant la raison pour laquelle beaucoup s’y mettent mais ne tiennent pas la distance. Lorsque l’affect l’emporte sur la raison, la personne tend vers la sédentarité.
Un héritage de l'évolution
Une équipe suisse (université de Genève) a procédé à des expériences sur des adultes qui déclaraient vouloir être actifs dans leur quotidien, mais qui ne l’étaient pas forcément. Les tests reposaient sur des jeux de rôle, avec un enregistrement de l’activité cérébrale par encéphalographie (EEG). Ce qu’il faut retenir, c’est que dans un premier temps, les participants tentent de faire appel aux ressources nécessaires pour fuir leur penchant naturel qui les pousse à la minimisation de l’effort. C’est la force de la raison. Cependant, ceci sollicite une forte activité cérébrale, bien supérieure à celle qui est mobilisée lors du choix de la sédentarité. C’est le combat entre la raison et l’affect.
« Le cerveau doit solliciter bien plus de ressources pour s’éloigner des comportements sédentaires, plutôt que de suivre son penchant naturel pour la minimisation de l’effort », résument les chercheurs. D’où vient se penchant ? « La minimisation de l’effort était capitale pour l’espèce humaine au cours de son évolution. Cette tendance à l’économie et à la conservation des ressources augmentait les chances de survie et de reproduction. » Aujourd’hui, dans nos sociétés, cette optimisation énergétique n’a plus lieu d’être - bien au contraire ! -, mais l’héritage de l’évolution marque encore notre cerveau de son empreinte.