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Que faire pour éviter une crise de migraine ?
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Un traitement préventif est recommandé aux personnes qui souffrent d'au moins deux crises de migraine par mois, ainsi qu'à celles qui ont des crises longues ou très intenses.
Le but de ce traitement est de réduire le nombre d’attaques au moins de moitié et d’en atténuer autant que possible la sévérité.
Sans médicaments
Les traitements non médicamenteux n'ont pas été suffisamment explorés, mais certaines techniques de relaxation comme le biofeedback ont démontré leurs effets préventifs. Chez les enfants, il est prouvé qu’une amélioration de l’hygiène du sommeil (en particulier du rythme) et une bonne gestion du stress pouvaient aider à prévenir les attaques.
Évitez les déclencheurs
Sauf pour la caféine et l’alcool, il n’est pas encore scientifiquement prouvé que des aliments puissent en tant que tels déclencher une crise. Tenir un journal de vos consommations peut vous aider à déterminer si certains aliments ou boissons agissent sur vous.
Ce qui est certain, c’est que bien des (mauvaises) habitudes alimentaires peuvent jouer un rôle important dans les crises de migraine.
• Manger trop peu ou sauter un repas peut conduire à un trop faible taux de sucre dans le sang (hypoglycémie). Il se peut que vous ayez l’impression que c’est le vin que vous avez consommé durant une soirée qui a provoqué votre migraine, alors que c’est le fait que vous n’ayez pas mangé (ou pas assez), que vous ayez mangé trop tard ou que vous soyez fatigué.
• Consommer trop peu de liquide peut conduire à la déshydratation et provoquer une crise.
Les techniques de relaxation, biofeedback et physiothérapie
• Selon certaines recherches, le biofeedback, associé ou non à la relaxation musculaire, peut aider à prévenir une crise de migraine. Une thérapie comportementale peut également avoir un effet bénéfique.
• La recherche sur l’effet de la physiothérapie en est encore à ses balbutiements. Il est juste prouvé que la manipulation vertébrale, la diathermie pulsative et la neurostimulation électrique peuvent avoir des effets limités sur l’apparition d’une crise.
L'acupuncture
Des études ont montré que l’acupuncture peut réduire le nombre d’attaques, tandis que d’autres n’ont trouvé aucun effet positif.
L'oxygénothérapie hyperbare
La recherche n’a à ce stade trouvé aucun effet.
Les médicaments
De nombreux médicaments sont utilisés pour prévenir une crise de migraine ou l’atténuer. Ce sont en réalité des médicaments destinés à d'autres troubles, comme l’épilepsie ou l’hypertension artérielle, et qui ont révélé par hasard leur utilité dans la lutte contre la migraine. Ces médicaments doivent être pris chaque jour durant plusieurs mois. Si la crise a déjà commencé, ces médicaments n’aident pas.
Actuellement, un certain nombre de médicaments qui bloquent l’action du PRGC (peptide relié au gène calcitonine) sont testés, mais pas encore disponibles Le PRGC est une protéine qui est libérée lors des crises de migraine.
Un traitement préventif doit être maintenu au moins pendant 3 mois pour en mesurer l’efficacité. Après 6 à 12 mois, il peut être diminué pour voir si les crises reviennent. Tous ces médicaments ne sont pas enregistrés contre la migraine (cela varie selon les pays), et en théorie, ils ne sont alors pas remboursés dans cette indication.
Les bêta-bloquants
Certains bêta-bloquants, en particulier le propanolol, le timolol et le metoprolol, peuvent prévenir une crise de migraine ou l'atténuer. Il s’agit de médicaments utilisés notamment contre la tension artérielle élevée.
En Belgique, le propranolol et le metoprolol sont également enregistrés comme antimigraineux. Ils doivent être évités durant la grossesse. Ils sont déconseillés pour les enfants.
La dose doit être progressivement augmentée afin d’éviter les effets indésirables comme l’hypotension, l’aggravation de symptômes de l’asthme, les cauchemars, la prise de poids et les troubles de l'érection.
Les bêta-bloquants ne peuvent pas être utilisés en cas de pression artérielle trop basse ou de fréquence cardiaque trop lente.
Les inhibiteurs calciques
Certains inhibiteurs calciques, en particulier la flunarizine, peuvent réduire le nombre d’attaques de plus de moitié. Ils sont également utilisés contre l’hypertension, notamment. Ils sont inscrits en Belgique pour la prévention de la migraine, sauf pour les enfants.
La clonidine
Ce médicament est également utilisé pour traiter l’hypertension. Son efficacité pour réduire le nombre d’attaques n’a pas été prouvée mais il a cependant été enregistré pour la prévention des migraines en Belgique.
Les anti-épileptiques
• Le valproate diminue le nombre de crises de plus de moitié. Comme il est utilisé à plus faible doses dans le cas de la prévention de la migraine que contre l’épilepsie, ses effets secondaires sont limités. Ce médicament ne doit pas être utilisé pendant la grossesse. Ses effets secondaires possibles sont les nausées, la fatigue, les tremblements, les étourdissements, la prise de poids et la perte de cheveux.
Le valproate n’est pas enregistré en Belgique pour la prévention de la migraine et n’est donc pas remboursé dans ce cas.
• Le topiramate est le seul médicament anti-épileptique enregistré en Belgique pour la prévention des crises de migraine. Il ne peut pas être utilisé en cas de grossesse. Il provoque relativement peu d’effets secondaires. Les plus importants sont l’anorexie, la perte de poids, les picotements et les troubles de la mémoire, de la parole et de l’humeur.
• La gabapentine et la carbamazepine sont moins efficaces et provoquent plus d’effets secondaires. Ils ne sont pas enregistrés pour la prévention de la migraine.
Les antidépresseurs
• Les antidépresseurs tricycliques dont principalement l’amitriptyline ont prouvé qu’ils pouvaient diminuer le nombre et l’intensité des attaques.
• En ce qui concerne les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), l’effet est insuffisamment prouvé.
Le candesartan
Le candesartan est un modulateur du système rénine-angiotensine. Il serait aussi efficace que le propranolol pour diminuer le nombre et la sévérité des crises. Les effets secondaires les plus fréquents sont les vertiges et les picotements.
Les antagonistes de la sérotonine
• Le pizotifène diminue légèrement le nombre d’attaques, mais provoque sédation et prise de poids. Il est déconseillé.
• Le méthysergide réduit le nombre d’attaques, mais il n’est pas recommandé en raison d’effets secondaires potentiellement graves.
La pilule contraceptive
Bon nombre de femmes qui prennent la pilule, environ une sur dix, souffrent de migraine ou de maux de tête durant la semaine sans prise. Ce n’est pas un effet secondaire de la pilule, mais une conséquence d’un taux d’oestrogènes plus bas durant cette période. Les hormones féminines ont en effet une influence sur la migraine. Cela explique pourquoi des femmes qui ne prennent pas la pilule ont des crises de migraine autour de leurs périodes de règles et pourquoi les crises de migraine peuvent diminuer pendant la grossesse. Et ceci explique aussi la raison pour laquelle certaines femmes qui prennent la pilule ont moins de maux de tête.
Les méthodes suivantes peuvent aider à résoudre ce problème de maux de tête.
• Vous pouvez enchaîner les plaquettes, sans semaine de pause, trois fois d’affilée, si vous prenez une pilule monophasique (avec la même dose sur toute la durée du cycle).
• Vous pouvez prendre la pilule en continu, sans pause, jusqu’à ce que vous ayez des saignements. À ce moment, interrompez la prise de pilule pendant une semaine et ensuite recommencez. Ici aussi, cela ne fonctionne qu’avec une pilule monophasique.
• Vous pouvez, en concertation avec votre médecin, essayer une autre pilule ou une pilule plus légèrement dosée, ou un contraceptif qui ne contient que des progestatifs (minipilule), ou un stérilet chimique. Ils ne contiennent pas d’oestrogènes mais empêchent l’ovulation, de sorte que le taux d’oestrogènes reste stable.
• Vous pouvez prendre des oestrogènes durant la semaine sans pilule.
• Votre médecin peut vous prescrire des analgésiques, à prendre deux ou trois jours avant les règles.
La vitamine B2 (riboflavine)
Des études ont montré que la vitamine B2 diminue le nombre d’attaques, mais pas leur intensité.
La phytothérapie
Il n’existe aucune preuve que la grande camomille (Tanacetum parthenium) ait un effet bénéfique. Le grand tussilage a montré des effets bénéfiques, mais à cause de sa toxicité, ce produit n’est pas vendu en Belgique, ni comme médicament, ni comme complément alimentaire.
Le magnésium
Le magnésium peut avoir un impact, très limité, sur la diminution du nombre de crises, mais pas sur leur intensité.
La toxine botulique
D’après les études disponibles, il semble que la toxine botulique n’ait pas d’effet sur le nombre et l’intensité des crises.
La coenzyme Q10
L’effet de la coenzyme Q10 est à peine exploré.