Infarctus : quelles conséquences sur la sexualité ?
news
Après une crise cardiaque, une proportion importante de patients, et en particulier les femmes, connaît des troubles sexuels. Les médecins doivent aborder le sujet de manière plus approfondie.
L’enquête a été réalisée par une équipe américaine (université de Chicago) et espagnole (université Complutense de Madrid). Elle a porté sur quelque 2.800 patients, avec une moyenne d’âge de 49 ans. Les paramètres de leur activité sexuelle ont été abordés un mois et un an après une crise cardiaque. Que faut-il retenir ?
• Parmi les personnes sexuellement actives avant l’accident cardiaque, 64% des hommes et 55% des femmes ont repris une activité sexuelle dans le mois qui a suivi l’infarctus. A 1 an, la proportion s’établit à 95% chez les hommes et 91% chez les femmes.
• A 1 an, 60% des femmes et 45% des hommes indiquent avoir connu un ou plusieurs troubles sexuels, sachant que dans la majorité des cas, ces soucis n’existaient pas avant l’infarctus. Chez les femmes, les deux problèmes les plus fréquemment cités sont le manque d’intérêt et un trouble de la lubrification (sécheresse vaginale). Chez les hommes, il s’agit des difficultés d’érection et du manque d’intérêt.
• Les patients qui n’ont pas dialogué d’emblée avec leur médecin sur les questions de sexualité sont les plus susceptibles de retarder la reprise d’une activité sexuelle.
• Un haut degré de stress et/ou un diabète constituent des indicateurs significatifs de la probabilité d’une perte d’activité sexuelle dans l’année qui suit la crise cardiaque.
Cette étude met en évidence au moins deux éléments importants. Le premier porte sur la fréquence des troubles sexuels après un infarctus, en particulier chez les femmes. Le second insiste sur le caractère essentiel d’une bonne communication avec le médecin : le dialogue est globalement insuffisant, sachant que ce manque d’échanges, d’informations, de conseils…, concerne deux fois plus les femmes que les hommes. Les auteurs appellent leurs confrères à considérer la sexualité comme partie intégrante du suivi de ces patients, essentielle à leur bien-être, à l’instar des considérations physiques et psychologiques.