Hypertension : le sel de potassium contre l'infarctus et l'AVC
news La consommation excessive de sel est néfaste pour la santé cardio et cérébrovasculaire. Pour réduire le risque de problèmes, il pourrait être utile de se tourner vers du sel à teneur réduite en sodium et enrichi en potassium.
Des apports élevés en sodium et faibles en potassium concourent au risque cardiovasculaire. Le sel que nous consommons habituellement, qu’il soit déjà présent dans les aliments (« naturellement » ou ajoutés) ou sous forme de sel de table, est composé de chlorure de sodium. Les recommandations fixent à 5 g la quantité quotidienne maximale à ne pas dépasser, mais de manière générale, nous nous situons bien au-delà, en fait jusqu’à 9 à 12 g en moyenne par jour.
Essentiel, mais en petites quantités
Or, de nombreuses études ont établi un lien très net entre des apports trop élevés en sel et le risque d’événement cardiovasculaire. En cause : l’hypertension artérielle. De fait, le sodium est essentiel au bon fonctionnement de notre organisme, qui n’en demande cependant pas de grandes quantités : à peine quelques grammes, nous l’avons dit. Chez les personnes dont la tension artérielle est satisfaisante, le contrôle des apports suffit. Chez celles qui présentent une hypertension, une baisse drastique est nécessaire en cas de consommation élevée, que ce soit en faisant très attention aux assaisonnements (salière) ou aux aliments avec beaucoup de sodium ajouté (charcuterie, pain, plats préparés, conserves…).
Mais ce n’est pas toujours si simple. Une bonne piste : le potassium, au goût assez proche du sodium. Naguère, une équipe chinoise avait calculé qu’à l’échelle de cet immense pays, le remplacement du sel de sodium par du sel de potassium permettrait de prévenir… 11% des décès annuels d’origine cardiovasculaire. Des chercheurs australiens (The George Institute for Global Health) ont conduit une étude dont les conclusions vont dans le même sens.
Appauvri en sodium et enrichi en potassium
Quelque 20.000 seniors ont été suivis pendant plusieurs années : la moitié ont été invités à consommer du sel appauvri en sodium (75%) et enrichi en potassium (25%), alors que les autres n’ont rien changé à leurs habitudes. Il est à noter que les participants présentaient des facteurs de risque cardio et cérébrovasculaire significatifs, puisque certains avaient déjà souffert d’un accident vasculaire cérébral (AVC) et que tous étaient hypertendus.
Le résultat de l’analyse met en évidence un bénéfice important de la consommation du sel sodium - potassium, puisqu’on observe un risque d’AVC plus faible de 14% par rapport à l’autre groupe (sel classique), une baisse de 13% du risque d’événement cardiovasculaire (infarctus du myocarde, notamment), et de 12% du risque de mortalité à cinq ans. Les auteurs encouragent donc l’usage du sel de substitution, singulièrement chez les personnes à haut risque cardio et cérébrovasculaire.
Mais attention. Pour ceux qui envisageraient cette démarche, il est utile d’en parler d’abord à son médecin. En effet, le sel de potassium doit être utilisé avec une grande prudence chez les patients souffrant de problèmes rénaux. Ceci étant, dans le cadre de l’étude australienne, le sel de substitution n’a pas engendré d’effets indésirables notables, et en tout cas, ses bénéfices ont été largement prédominants.
Voir aussi l'article : Remplacer le sel classique par du sel de potassium : une bonne idée ?