La radiopelvimétrie: pourquoi faire une radio du bassin avant l'accouchement?

dossier Vous êtes à quelques semaines de votre accouchement, et on vous a prescrit une radiopelvimétrie. Vous vous demandez sûrement ce que c’est exactement. Pourquoi faire une radio du bassin? Que mesure exactement cet examen? Ça n’est pas dangereux pour le bébé? Explications.

Bébé en siège, antécédent de césarienne, petite taille de la maman… Autant de raisons qui expliqueront le choix du praticien d’effectuer une radiopelvimétrie, pour s’assurer que bébé pourra s’engager – et se dégager – correctement dans la bassin maternel. Mais la radiopelvimétrie ne doit pas faire oublier l’épreuve du travail, ou quand votre corps travaillera aussi pour laisser passer bébé.

Qu’est-ce qu’une radiopelvimétrie?

La radiopelvimétrie, ou pelviscanner, est un examen radiologique qui se fait généralement aux alentours du 8e mois de grossesse, pour avoir les mensurations exactes du bassin. Il n’est pas systématique, et se fait sous signes d’appels. L’examen mesure trois diamètres de votre bassin interne (qui sont les passages les plus étroits de votre bassin): le détroit supérieur, le détroit (ou transverse) moyen, et le diamètre promonto-rétro-pubien (écart entre l’os du pubis et le sacrum). Il permet une étude morphologique de votre bassin ultra-détaillée.

Ensuite, la somme des deux derniers diamètres donne un indice, qu’on appelle indice de Magnin. C’est une indication sur l’aspect favorable ou non d’un accouchement voie basse. Cet indice peut être confronté à la mesure de l’os bi-pariétal de votre bébé (= largeur de sa tête au niveau des oreilles). Selon le résultat obtenu, le praticien peut avoir un indice supplémentaire sur la conduite obstétricale à tenir. Tenter une voie basse ou anticiper une éventuelle césarienne.

La radiopelvimétrie, c’est dangereux pour bébé?

Avec la pelvimétrie par scanner, la patiente est confortablement allongée sur le dos. Elle n’a pas à retenir sa respiration pendant l’examen. Dans le cas d’une radiographie, trois clichés sont réalisés: la femme sera alors photographiée debout, assise et couchée.

L’examen est indolore, rapide, et vous expose, dans les deux cas (surtout avec le scanner), à une faible dose d’irradiation. Par ailleurs, à 8 mois de grossesse, le fœtus est parfaitement formé. Il n’y a donc aucun risque d’entrave au bon développement de votre bébé.

Dans quels cas prescrit-on une radiopelvimétrie?

Le saviez-vous? Un examen clinique, avec toucher vaginal, peut d’ores et déjà permettre d’avoir une idée de la profondeur du bassin. Par exemple, la sage-femme peut sentir, à l’écart des doigts, la distance entre l’os du pubis et le sacrum. Lorsque le gynécologue ou la sage-femme a un doute sur la bonne largeur du bassin, il ou elle prescrit une radio (ou scanner) de cette partie de votre anatomie. Une radiopelvimétrie vous sera prescrite, toujours en complément de l’examen clinique si:

  • Vous êtes petite (1m50, 1m55…)
  • Vous avez un antécédent de césarienne car bébé est resté « coincé » au moment de l’expulsion (accouchement dystocique)
  • Bébé se présente en siège
  • Bébé est estimé gros à la dernière échographie (macrosomie)
  • Vous attendez des jumeaux
  • Votre bassin a subi un traumatisme (chutes, accident, contusions…)
  • Vous avez une anomalie du bassin (malformation des hanches, suspicion d’asymétrie, etc.)
Il s’agit là des raisons principales. Un cumul de signes d’appels peut inciter à la prescription de l’examen (vous êtes petite ET attendez des jumeaux…), et d’autres raisons peuvent le justifier, selon vos antécédents. Il arrive que l’examen soit aussi demandé pour vérifier le squelette du fœtus, si l’échographie suspecte une anomalie.

L’épreuve du travail

Si le pelviscan est idéal pour connaitre la morphologie précise de votre bassin, il ne peut pas prédire l’issue du travail. En effet, la radiopelvimétrie, comme tout examen, a ses limites: la mère est « scannée » couchée sur le dos, jambes tendues la plupart du temps. Une marge d’erreur est aussi possible dans les mesures.

Aussi, il y a ce qu’on appelle l’épreuve du travail. Déjà, dans les dernières semaines avant l’accouchement, les ligaments, les tissus conjonctifs et les tendons de la future maman, sous l’influence de la relaxine, vont continuer à se relâcher, pour préparer le corps à un accouchement par les voies naturelles. Mais surtout, le jour J, seule l’épreuve du travail peut dire si oui ou non une femme peut accoucher par voie basse. Le travail des contractions, les hormones (ocytocine, etc.), la ou les positions que vous adopterez pour favoriser l’avancée et la sortie de bébé…

Et puis il y a votre bébé. Les os de son crâne ne sont pas fixes, et vont bouger pour s’adapter au canal que forme votre corps, pour sa venue au monde. D’où le crâne parfois en forme d’obus d’un bébé né par voie basse. Pas de panique, sa petite tête retrouve sa forme très rapidement! Enfin, bébé va se mouvoir pour travailler lui aussi à sa naissance.

Une femme peut donc accoucher par voie basse avec un indice de Magnin pourtant défavorable, quand une autre, à l’indice favorable, peut rencontrer des difficultés au moment de la poussée pour mettre au monde son bébé. L’accouchement garde sa part de mystère!

auteur : Amélie Micoud - journaliste santé

Dernière mise à jour: juin 2023

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