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Migraines de la maman, coliques du bébé
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Les mères migraineuses sont trois fois plus susceptibles de mettre au monde un bébé qui souffrira de coliques.
Les parents pensent à tort que les coliques de leur bébé sont le résultat d’un problème digestif. En fait, ils inversent la séquence des événements. On parle de colique lorsqu’un nourrisson en bonne santé est saisi de pleurs intenses, hurle, se tortille, sans raison apparente, de façon soutenue et récurrente, en dehors de heures de repas et en particulier le soir. L’idée qu’un souci gastro-intestinal est à l’origine de ces « crises » vient du fait qu’à force de pleurer, l’enfant avale beaucoup d’air, ce qui provoque la formation de gaz. En général, ce phénomène apparaît vers la troisième semaine après la naissance, et s’estompe vers le quatrième mois.
La cause des coliques n’est pas bien connue. Une équipe de l’université de San Francisco vient d’ajouter une pierre à l’édifice, en démontrant que les bébés de mères migraineuses sont deux à trois fois plus susceptibles d’être affectés par des coliques (29%, contre 11% des enfants de mères non migraineuses).
Une étape du développement
Invitée à commenter ces résultats pour le quotidien suisse « Le Temps », le Dr Russia Ha-Vinh Leuchter (Hôpitaux universitaires de Genève) explique : « Cela va dans le sens des recherches sur les pleurs du nourrisson que nous menons actuellement. Nous pensons que ce phénomène est lié à la maturation des structures neurobiologiques qui permettent notamment de gérer le cycle jour/nuit. Cela rend tout à fait plausible l’idée d’une sensibilité plus grande des bébés de familles où il y a des migraineux. Cette hypothèse ne signifie pas que ces crises de colique soient pathologiques. Nous considérons plutôt qu’il s’agit d’une étape du développement, durant laquelle certains bébés s’expriment simplement plus que d’autres. Les coliques sont un état d’hyperéveil, au moment justement où le bébé devrait entrer dans le sommeil. Mais il n’y arrive pas ».
Alors, que faire ? En tout cas, le régime alimentaire n’ayant à voir dans ce processus, les mamans ne doivent pas culpabiliser, et en particulier cesser d’allaiter. A partir de là, « certains bébés profitent d’être à l’abri d’une forte lumière ou du bruit, d’autres d’être emmaillotés, d’autres de faire un tour en voiture… », poursuit la spécialiste suisse.
Mais il n’existe pas de solution universelle et, souvent, seul le temps fera de l’effet. Et les parents auront à faire preuve d’une grande patience.