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Les antidépresseurs font pousser les neurones
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Si l’efficacité des antidépresseurs n’est plus à démontrer, leur mécanisme d’action reste relativement méconnu. Une équipe française vient de faire une découverte étonnante : ils font pousser certaines cellules du cerveau !
Pour gérer les situations de stress, l’organisme déclenche un système de protection basé sur la libération d’hormones spécifiques. Or, chez les patients dépressifs, ces processus semblent complètement dérégulés. Une équipe de chercheurs de l’Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) vient de découvrir que c’est précisément à ce niveau qu’agissent les antidépresseurs.
Comment ? En stimulant la production de nouveaux neurones dans le cerveau, qui vont à leur tour participer à la régulation du stress, dont l’autogestion inefficace est souvent en cause dans la dépression. Pour mener à bien leurs travaux, les scientifiques ont procédé sur des souris. Exposées à des situations de stress, elles ont rapidement manifesté les signes dépressifs classiques : perte de poids, désintérêt, altération de la régulation des hormones du stress, etc.
Contre l'anxiété et la douleur chronique
Qui plus est, les chercheurs ont constaté que, contrairement à leurs congénères, les souris stressées ne « fabriquaient » plus de nouveaux neurones dans une zone spécifique du cerveau, l’hippocampe. Or, après administration d’un antidépresseur durant quelques semaines, et malgré l’exposition continue au stress, les souris adoptent à nouveau un comportement qualifié de normal. Et fait remarquable : la production des neurones de l’hippocampe a repris !
Pour affiner tout cela, les spécialistes ont procédé à la destruction, par rayon X, de ces nouvelles cellules cérébrales, et ont observé que les souris sombraient à nouveau dans la dépression. En d’autres termes, les antidépresseurs stimulent la fabrication de ces neurones de l’hippocampe, qui eux-mêmes agissent alors contre la dépression, par une gestion plus efficace du stress.
Les chercheurs considèrent que leur découverte déborde le cadre de la maladie dépressive, en indiquant qu’elle peut contribuer à une meilleure approche de problèmes comme l’anxiété, la douleur chronique, voire le suicide.