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Interactions entre les anticoagulants (AODs et AVK) et l'alimentation
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Les anticoagulants permettent à votre sang de coaguler moins rapidement. Ils réduisent ainsi le risque qu’un caillot ne se forme dans vos vaisseaux sanguins et ne provoque un infarctus cérébral, une thrombose ou une embolie pulmonaire. Certains aliments peuvent affecter l'effet de votre traitement anticoagulant, en particulier si vous prenez des antagonistes de la vitamine K (AVK).
Pamplemousse, canneberge, asperges, alcool, curcuma… Voici les règles à respecter afin d’éviter les interactions entre anticoagulants AVK et alimentation.
Anticoagulants AVK et anticoagulants oraux directs (AODs)
Il existe deux grandes classes d’anticoagulants sur le marché belge. Ils agissent sur différentes étapes de la production des protéines de la coagulation : les coumarines (antagonistes de la vitamine K ou AVK) et les anticoagulants oraux directs ( (AODs).
- Les antagonistes de la vitamine K (AVK) agissent de manière indirecte en bloquant l'action de la vitamine K. Ils provoquent ainsi une carence artificielle en vitamine K. Or, la vitamine K permet la synthèse de plusieurs facteurs de coagulation dans le foie. Certains aliments (riches en vitamines K) et certains médicaments peuvent entraver l’efficacité du traitement.
- Les anticoagulants oraux directs (AODs) agissent de manière directe sur les facteurs de la coagulation. Ce type d’anticoagulants est surtout sensible à l’alcool et peut interagir avec certaines plantes comme le millepertuis. Il existe également des risques d’interactions avec les anti-inflammatoires non-stéroïdiens, les antidépresseurs, le tramadol…
Interactions entre les AVK et les aliments riches en vitamine K
Si vous prenez des anticoagulants anti-vitamines K, vous n’êtes pas obligé d’abandonner complètement les aliments contenant de la vitamine K. Toutefois, vous ne devriez pas en manger trop. Ils risqueraient alors de neutraliser l'effet du traitement.
La vitamine K se trouve principalement dans les légumes verts. Il est donc préférable de ne pas en manger trop à la fois ou de mettre les mêmes légumes verts au menu trois fois par semaine. Il s'agit notamment de la salade, du cresson, de la roquette, du brocoli, des épinards et de l'endive.
Les asperges, l'avocat, l'huile de tournesol, les produits laitiers, les fruits, les œufs, le foie gras, les abats et les céréales sont également relativement riches en vitamine K. Toutefois, dans le cadre d'une alimentation équilibrée et d’une consommation stable et régulière de ce type d’aliments, l'impact des repas quotidiens sur l'effet de vos anticoagulants est faible.
Les aliments qui fermentent (choux, chou-fleur, brocoli, choux de Bruxelles, chocolat, châtaignes, massepain) ont la caractéristique de former plus de vitamine K dans l’intestin. Il faut donc diminuer leur consommation.
Interactions entre les anticoagulants et les fruits
« Des études montrent que vous devriez également éviter de boire du jus de canneberge, de pamplemousse et de grenade si vous prenez des anticoagulants », conseille le Dr. Jay Bishop, spécialiste en médecine vasculaire.
Tout comme la vitamine K, ces jus contiennent tous des substances qui peuvent empêcher le bon fonctionnement des anticoagulants. Ce type d’aliments vous expose à un surdosage d’AVK.
Toujours envie d'agrumes ? Choisissez une orange ou un verre de jus d'orange. La pastèque, les pommes, les bananes, les poires et les pêches sont également des fruits sûrs.
Voir aussi l'article : Pamplemousse et médicaments : pourquoi il faut faire très attention
Interactions des AVK avec l’alcool et le tabac
Si vous consommez de l'alcool, il est toujours préférable de le faire avec modération. Mais c'est particulièrement important si vous prenez des anticoagulants.
Comme les anticoagulants oraux, l’alcool est métabolisé par le foie. L’interaction des deux peut provoquer des effets indésirables.
Une consommation excessive d'alcool peut affecter la vitesse de coagulation du sang. De plus, il augmente le risque de chute. Une chute peut rapidement provoquer des ecchymoses, voire une hémorragie interne.
Le tabac peut modifier l'activité anticoagulante des AVK.
Voir aussi l'article : A quel âge arrêter l’alcool pour éviter la démence ?
AVK et compléments alimentaires
Depuis des siècles, les gens utilisent des compléments alimentaires à base de plantes en raison de leurs propriétés curatives. « Mais si vous prenez des anticoagulants, la phytothérapie peut faire plus de mal que de bien », prévient le Dr Bishop.
Les recherches montrent que les compléments alimentaires à base d'acide oméga-3 issus d'huile de poisson ou de glucosamine exposent à des surdoses d'AVK et aux hémorragies graves en cas de blessures.
Le millepertuis réduit l’effet des AVK et des AODs et augmente le risque de thrombose.
Par conséquent, si vous prenez des anticoagulants, il est préférable de ne pas les associer à des suppléments tels que le ginkgo biloba, l’huile d’onagre, l'ail, le curcuma, l'huile de menthe poivrée et le millepertuis avant d'avoir consulté votre médecin.
Voir aussi l'article : Phytothérapie pour débutants : se soigner avec les plantes
Les interactions entre les AVK et l'alimentation sont complexes et nécessitent une attention particulière. Si vous êtes sous anticoagulants, informez toujours votre médecin de tout changement dans votre régime alimentaire. |