L’appendicite : douleurs, causes et traitements

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L’appendice est une excroissance de la taille d'un petit doigt située au début du gros intestin. L'appendicite est une inflammation de l'appendice. Elle se caractérise par de fortes douleurs abdominales du côté droit en dessous du nombril. Ces douleurs apparaissent de manière brutale et intense. Quelles sont les causes d'une appendicite ? Quand s'inquiéter ?

Appendicite : inflammation de l'appendice

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L'appendice mesure entre 2 et 20 cm de long. Il est à peu près aussi épais qu'un crayon et se compose principalement de tissu lymphatique. Son rôle n'est pas clair. Pendant longtemps, il a été considéré comme un organe résiduel et inutile. Cependant, des recherches récentes ont montré qu'il constituait une réserve de bactéries intestinales. Cet échantillon permettrait de reconstituer notre microbiote intestinal après une diarrhée infectieuse par exemple.

Lorsque l'appendice s'enflamme ou s'infecte, on parle d’appendicite. Une ablation chirurgicale du petit organe est alors requis. Cette pathologie touche environ 7% de la population. Elle peut survenir à tout âge, mais se produit surtout entre 5 et 24 ans, avec un pic vers 6 ans.

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Les causes de l'appendicite

Se ronger les ongles ? Avaler un chewing gum ou un noyau de cerise ? Consommer trop d'alcool ? Qu'est-ce qui cause réellement l'appendicite ? 

Les causes de l'appendicite ne sont pas claires. Généralement, l'inflammation est causée par une obstruction à l'intérieur de l'appendice. Et dans la plupart des cas, ce bouchon est causé par l'accumulation de matières fécales durcies. Parfois, il peut également s'agir d'un corps étranger ou de parasites (vers intestinaux). 

Dans la mesure où un chewing gum n'est pas digéré et traverse intact le tube digestif jusqu'à sa sortie par l'anus, il n'y a pas de risque pour l'appendice. 

L'alcool n'est pas une cause d'appendicite mais bien de pancréatite.

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L'importance de consulter en cas de douleur

Les symptômes d’une appendicite peuvent considérablement varier d'un patient à l'autre et ne sont pas toujours très révélateurs. Le diagnostic peut être difficile à établir, en particulier chez les enfants, chez qui la maladie peut évoluer très rapidement, chez les personnes âgées, chez qui les symptômes sont moins évidents, et chez les femmes enceintes.

Un examen minutieux est nécessaire. Dans le cas d'une appendicite aiguë, l'appendice peut éclater et provoquer une péritonite. Une rupture de l'appendice implique la propagation de l'infection dans la cavité abdominale. Cette affection est potentiellement mortelle (5 cas de péritonite sur 100). Elle nécessite une hospitalisation d'urgence.

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Symptômes de l'appendicite : quel côté ?

Si vous avez déjà entendu parler d'appendicite, vous savez certainement que l'un des premiers symptômes caractéristiques est une douleur du côté droit. Mais ce n'est pas toujours le cas...

Les symptômes évocateurs et douleurs

Dans la moitié de cas :

  • La douleur commence dans le haut de l'abdomen ou autour du nombril.
  • S'en suivent des nausées et des vomissements
  • Après quelques heures, la nausée disparaît et la douleur se déplace plus bas dans le ventre, du côté droit. La douleur est vive et continue et accentuée à la palpation de la zone. Tousser et bouger augmentent la douleur.
  • Une légère fièvre et parfois de la diarrhée.

Chez de nombreuses personnes, en particulier les enfants, la douleur peut être plus diffuse ou moins intense. 

Les examens

Lorsque le médecin soupçonne une appendicite, il cherchera à écarter d'autres causes possibles de douleurs abdominales (infection intestinale, calculs rénaux, colites...).

  • Il procédera à une analyse de sang afin de déterminer la nature de l'inflammation et à un prélèvement d’urine pour exclure d’autres possibilités (infection urinaire...).
  • Une échographie permettra de visualiser et d'examiner la région douloureuse. Elle peut donner une image tronquée chez les personnes en surpoids ou en cas d’aérophagie.
  • Le scanner intervient si l’échographie n’a pas été concluante.
  • La laparoscopie est plus invasive : afin d'inspecter la cavité abdominale, le chirurgien y introduit un tuyau muni d’une caméra par une petite incision pratiquée dans la cavité abdominale.Cette technique est particulièrement utile chez les femmes, puisque des manifestations qui font penser à une appendicite peuvent relever d’un problème aux ovaires ou à l’utérus.

Le diagnostic est généralement posé avec moins de difficultés chez l'enfant.

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Le traitement

Dans le cas d'une appendicite précoce avec des symptômes bénins, les antibiotiques peuvent parfois suffire comme traitement. Mais une intervention chirurgicale est généralement nécessaire.

L'ablation chirurgicale de l'appendice doit être effectué dès que possible. Rappelons que si la paroi de l’appendice éclate, l’infection se propage alors dans la cavité abdominale (péritonite) et entraîner le décès.

Selon la gravité de l'inflammation, le chirurgien procédera à une opération classique ou à une opération en trou de serrure. Après quatre à cinq jours, le patient peut quitter l'hôpital normalement. La convalescence dure au maximum plusieurs semaines.

En quoi consiste l'opération ?

L’intervention se déroule sous anesthésie générale. Au cours de l'intervention chirurgicale, l'appendice est recherché, libéré et retiré.

Le chirurgien pratique une petite incision à droite dans le péritoine (technique traditionnelle) ou au milieu du ventre (sous le nombril) lors d’une laparoscopie.

Il peut arriver que le praticien identifie des adhérences aux parois intestinales. C'est ce qu'on appelle un infiltrat appendiculaire (ce phénomène se produit généralement après plusieurs jours de maladie et constitue une réaction naturelle de l'organisme). Dans ce cas, il n'est pas possible d'opérer immédiatement. Du repos et l'administration d'antibiotiques aideront à calmer l'inflammation avant l'opération. Des analyses de sang et des examens cliniques réguliers permettront d'évaluer l'évolution de la situation.

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Complications et douleurs post-opératoires

La survenue de complications dépend de la gravité de l’inflammation. Il s’agit le plus souvent d’hémorragies ou d’infections de la plaie (interne) ou de la cicatrice. Un ralentissement du transit intestinal est possible. En cas d’infection, des antibiotiques seront prescrits. S’il s’agit d’un abcès sévère, le chirurgien pourra décider de réopérer afin que le pus soit entièrement évacué. Des douleurs aiguës apparaissant quelque temps après l'intervention inciteront à consulter sans tarder.

Convalescence

Une perfusion de liquide et de médicaments sera mise en place après l’opération. Le transit intestinal va se remettre à fonctionner progressivement. L’apport en nourriture ira de concert. Après quelques jours, le patient pourra se laver et déambuler normalement. Il rentrera chez lui après quatre ou cinq jours et reviendra à une alimentation habituelle. On procédera après sept jours au retrait des fils. En cas d’abcès, la plaie sera gardée ouverte avec un drain.

Sources :
https://www.gezondheidenwetenschap.be
https://www.thuisarts.nl
https://www.msdmanuals.com



Dernière mise à jour: novembre 2023
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