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Cancer de la prostate : surveiller plutôt que traiter ?
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Dans le cas d’un cancer de la prostate localisé, la surveillance active confirme son intérêt par rapport aux traitements comme la prostatectomie ou la radiothérapie.
Comme l’explique Le Quotidien du Médecin, « deux études récentes dressent un tableau complet des effets secondaires associés aux différentes stratégies de traitement du cancer localisé de la prostate : prostatectomie, radiothérapie, curiethérapie et surveillance active. Il en ressort que la surveillance active reste une option viable qui préserve la qualité de vie des patients, avec un risque d’évolution très faible ».
• La première étude (Vanderbilt University Medical Center) a inclus les données de 2550 patients. Environ 60% ont été orientés vers la prostatectomie, 25% vers la radiothérapie ou la curiethérapie et 15% vers la surveillance active. Après un suivi de trois ans, les auteurs notent que la prostatectomie radicale est associée à une baisse plus importante des fonctions sexuelles et à un plus grand risque d’incontinence urinaire que les autres options. Les patients traités par curiethérapie ou radiothérapie présentent cependant plus de symptômes irritatifs que ceux opérés ou sous surveillance. On n’a pas constaté de différence en ce qui concerne les fonctions hormonales et ano-rectales.
• La seconde étude (université de Caroline du Nord) a concerné 1141 patients, dont 41% traités par prostatectomie, 22% par radiothérapie, 10% par curiethérapie, et les autres sous surveillance active. Les chercheurs ont constaté des scores de dysfonction érectile plus défavorable chez les patients avec une prise en charge chirurgicale, de même qu’un risque accru d’incontinence. Les patients traités par radiothérapie ou curiethérapie connaissent plus fréquemment une aggravation de l’obstruction urinaire et une irritation. Enfin, une augmentation des troubles des fonctions ano-rectales n’est observée que chez les patients sous radiothérapie. A bout de deux ans, ces différences s’estompent et les effets secondaires deviennent aussi fréquents quel que soit le protocole thérapeutique. Les auteurs expliquent que « les patients sous traitement expérimentent plus tôt des troubles qui sont principalement liés à l’âge chez ceux sous surveillance ».
• Un éditorial associé à ces deux études indique que « plus de trois décennies de tests PSA ont conduit à un sur-traitement des cancers de la prostate à un stade peu avancé, et à l’heure actuelle, nous manquons encore de données de bonne qualité pour informer objectivement les patients sur les risques associés aux différents traitements ». On lit aussi que « le risque d’évolution d’un cancer localisé de la prostate est généralement faible ou très faible », sachant que la structure de la glande ainsi que le pourcentage de cellules cancéreuses déterminé par la biopsie constituent des éléments prédictifs importants.
La Quotidien du Médecin fait état d’une étude publiée l’année dernière, qui avait montré, après un suivi de dix ans, « la faible mortalité par cancer des patients avec un cancer localisé de la prostate, sans différence significative entre les différentes stratégies, alors qu’il n’y a pas de progression de la maladie chez 80% des patients sous surveillance active ». Les résultats de ces deux dernières études sont proches de ceux de cette étude plus ancienne, dans laquelle les patients n’avaient pourtant pas bénéficié des techniques les plus modernes.