Lombalgie (mal de dos): causes, durée, traitements, à ne pas faire

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Sept personnes sur dix âgées de 35 à 64 ans souffrent de lombalgies. La lombalgie correspond à un mal de dos situé au niveau des vertèbres lombaires, soit dans le bas du dos. Les causes ne sont pas toujours identifiables bien que la station assise prolongée soit un facteur de risque. La douleur peut survenir soudainement ou progressivement. Elle est généralement lancinante ou intense. Le fait de bouger, mais aussi de se tenir debout ou de s'asseoir peut provoquer des douleurs considérables. Parfois, la douleur irradie dans les fesses, les cuisses, une jambe ou les deux.

La lombalgie s’estompe généralement après 6 semaines. Certains traitements peuvent être contre-productifs. Que faut-il faire et ne pas faire en cas de mal de dos ? 

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Les causes du mal de dos

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Le mal de dos peut avoir une cause évidente, comme une blessure musculaire, une fracture ou un affaissement vertébral, une hernie discale, une infection, la maladie de Bechterew, de l’arthrose, un cancer... Dans ce cas, on parle de lombalgie spécifique.. Cependant, dans plus de 9 cas sur 10, aucune cause physique probante ne peut être mise en évidence. On parle alors de lombalgies communes ou aspécifiques. Parfois, ces douleurs sont également appelées douleurs lombaires mécaniques, car elles s'aggravent généralement à l'effort ou au mouvement et diminuent au repos.

Les douleurs non spécifiques sont probablement liées à une surcharge des structures très sensibles de la colonne vertébrale, comme les disques, les articulations, les nerfs et les muscles. On emploie parfois des termes très compliqués pour identifier ces maux : blocages vertébraux, points trigger myofasciaux, etc. Le problème est qu'aucune lésion évidente n'est généralement décelée.

Enfin, pour compliquer encore un peu plus le puzzle, toutes les anomalies du dos ne provoquent pas de douleurs. Par exemple, on détecte souvent des imperfections de certains disques sur les images d’une IRM sans que le patient en souffre. En cas de mal de dos commun, procéder à une batterie d’examens coûteux n’a guère de sens, à moins que le médecin ne soupçonne un réel problème sous-jacent.

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Facteurs de risques de la lombalgie

Bien qu’on ne connaisse pas les causes précises des lombalgies communes, on sait que certains facteurs peuvent accroître le risque de maux de dos :

  • un travail physique lourd et/ou le fait de devoir soulever de nombreuses charges lourdes
  • des torsions et flexions fréquentes du tronc
  • une exposition fréquente à des vibrations, par exemple en tant que chauffeur de poids lourd
  • un travail sédentaire (position assise prolongée)
  • une mauvaise posture due au stress ou à la fatigue
  • la grossesse
  • le surpoids
  • le manque d’exercice physique
  • l’âge
  • une faiblesse des muscles dorsaux et abdominaux

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Symptômes

Les symptômes les plus typiques de la lombalgie, spécifiques ou communes, sont les suivants :

  • Une douleur violente ou lancinante dans le bas du dos.
  • La douleur s'aggrave lorsque vous bougez ( en marchant, en vous levant d'une chaise, en soulevant un objet...).
  • La douleur peut irradier dans la fesse, la cuisse, une jambe ou les deux.
  • Parfois, le dos est raide au lever, le matin.

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Vous devez faire appel à votre médecin dans les plus brefs délais si vous présentez un ou plusieurs des symptômes suivants car ils peuvent indiquer la présence d’une pathologie plus grave qu’une simple lombalgie.  

  •  Après une semaine, la douleur reste importante et ne semble pas diminuer
  • La douleur s’aggrave, même quand vous ne bougez pas et surtout la nuit
  • La douleur irradie jusqu’aux orteils
  • La douleur s’accompagne d’insensibilité, de fourmillements et/ou de symptômes de paralysie dans les jambes
  • La douleur est accompagnée de problèmes urinaires (fuites ou incapacité à uriner)
  • Apparition des symptômes avant l’âge de 20 ans ou après 55 ans
  • La douleur fait suite à un accident (chute, accident de la circulation…)
  • Une perte de poids inexpliquée
  • La douleur dure plus de 6 semaines

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Combien de temps dure le mal de dos ?

Heureusement, une lombalgie commune disparaît généralement d’elle-même. La gêne diminue progressivement et, au bout d'un certain temps, vous pouvez à nouveau bouger sans douleur. Certaines personnes guérissent de leur mal de dos en quelques jours, d’autres doivent patienter plusieurs semaines mais les symptômes durent rarement plus de 6 semaines. Cependant, le risque de rechute est considérable. Trois quarts des patients souffrent à nouveau du dos dans l’année suivant la lombalgie. 

Dans 5% des cas, la lombalgie dure plus de 6 semaines. Quand la douleur ne disparaît pas au bout de 12 semaines, le problème est qualifié de lombalgie chronique.

On ne sait pas pourquoi la lombalgie persiste chez certains patients. Il n’est pas exclu que certains facteurs psychologiques interviennent, comme la peur de la douleur, la réticence à bouger, l’inquiétude quant à l’évolution des symptômes, la désorganisation ou encore la peur de perdre son emploi. La lombalgie chronique est problématique car peu de tests ont démontré l’utilité réelle des traitements individuels.

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Traitement des lombalgies

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© Getty Images

De nombreux traitements sont proposés pour soulager les maux de dos, sans qu’il existe la moindre preuve de leur efficacité. Certains peuvent même s’avérer contre-productifs. Une chose est sûre : il est essentiel de continuer à bouger autant que possible. En général, une approche multidisciplinaire, associant plusieurs techniques, est plus efficace qu’une intervention isolée.

  1. Restez actif. Continuez à bouger et essayez de poursuivre vos activités quotidiennes (travail, ménage, loisirs…), même si vous souffrez. Faire de l’exercice en cas de douleurs lombaires ne provoque pas de dégâts. Mais allez-y doucement et ne forcez pas. Faites des exercices qui permettent de ménager votre dos. Des études révèlent que ne pas bouger ou éviter des mouvements fait plus de tort que de bien au dos. Les personnes souffrant du dos sont plus exposées au développement d’une lombalgie chronique si elles restent inactives. La recherche a montré, par exemple, que plus un employé est incapable de travailler longtemps en raison de douleurs dorsales, plus ses chances de reprendre le travail diminuent. Si la douleur s’aggrave ou reste trop considérable pour vous permettre de bouger au bout de quelques jours, consultez votre médecin traitant.
  2. Pas de repos au lit. En cas de fortes douleurs, la position allongée peut apporter un certain soulagement mais uniquement en dernier recours et pas plus de deux jours maximum. Ne restez pas non plus couché toute la journée : essayez de bouger de temps en temps. Un repos excessif affaiblit la musculature et retarde la guérison. La position en semi-fowler est la plus adéquate pour atténuer les lombalgies : allongez-vous sur le dos, les jambes posées sur une chaise basse ou une boîte, de sorte que les genoux et les hanches soient fléchis à environ 90 degrés.
  3. La thérapie par l’exercice. Une thérapie par l’exercice personnalisée, sous la direction d’un thérapeute expérimenté, peut accélérer la guérison et vous aider à rester actif. On renforce notamment les muscles du tronc. Durant la phase aiguë, la thérapie par l’exercice n’est souvent pas possible mais elle est fortement recommandée en cas de lombalgie chronique ainsi que pour éviter toute rechute, une fois la phase aiguë surmontée. Il existe différents types de programmes : les exercices de renforcement musculaire, les exercices aérobiques, les exercices de stabilité, de flexion et d’extension, la méthode McKenzie, etc. On n’a pas déterminé de traitement idéal. L’essentiel est d’adapter le programme aux besoins et aux possibilités de chaque patient et de l’exécuter avec suffisamment d’intensité. Rien n’indique que les exercices effectués dans l’eau, parfois appelés hydrothérapie, soient meilleurs que les autres.
  4. La thérapie manuelle. A court terme, les manipulations (craquer, en langage courant) semblent apporter un certain soulagement et permettre de retrouver une mobilité normale plus rapidement. Toutefois, la manœuvre doit être effectuée par un thérapeute expérimenté car elle n’est pas dénuée de risques.
  5. Les médicaments n’accélèrent pas la guérison mais permettent de continuer à faire de l’exercice. Prenez les analgésiques pendant quelques jours (pas plus de 5 jours sans consulter un médecin), puis voyez si vous pouvez vous en passer progressivement. Préférez le paracétamol et n’ayez recours aux anti-inflammatoires non-stéroïdiens comme l’ibuprofène que si le paracétamol n’a pas d’effet. Les décontractants musculaires n’ont guère de sens, à moins que le médecin n'ait clairement établi que certains muscles étaient trop contractés à cause de mauvaises habitudes de mouvement induites par la douleur.
  6. La chaleur. De nombreuses personnes aiment garder leur dos au chaud. Une douche chaude, une compresse chauffante ou une bouillotte peuvent être utiles.
  7. Le massage n’est pas un traitement recommandé mais peuvent faire du bien, pour autant qu’ils soient légers. Quelle que soit la personne qui vous masse, indiquez-lui où vous avez mal. N’autorisez jamais un masseur non-professionnel à traiter votre colonne vertébrale.
  8. L’acupuncture. Les avis divergent considérablement quant aux effets de l’acupuncture. Certaines études font état d’un effet positif alors que d’autres n’en constatent absolument pas. Mais elle n’est pas mauvaise en soi.
  9. La thérapie comportementale. On conseille aux personnes victimes de lombalgie chronique de suivre des séances de thérapie comportementale afin de mieux gérer la douleur, la peur de bouger, etc.

Voir aussi l'article : Mal de dos : à qui les exercices physiques font-ils le plus de bien ?

Traitements à ne pas faire en cas de lombalgie

Les traitements suivants ne sont pas conseillés en cas de lombalgie commune, qu’elle soit aiguë ou chronique :

  • La traction spinale, sous quelque forme que ce soit (motorisée ou manuelle, en continu ou par intermittence, dans différentes positions et avec diverses forces de traction).
  • Le port d’un corset ou d’une ceinture en cuir ainsi que toute autre forme de soutien.
  • Diverses formes d’injections dans le dos.
  • TENS (Transcutaneous electrical nerve stimulation), neurostimulation électrique transcutanée en français.
  • Les ultrasons, le laser ou la thérapie par interférence électromagnétique.
  • La dénervation par radiofréquence.
  • La thérapie Intra-discale électro-thermale ou la thermo-coagulation intra-discale percutanée par radiofréquence.
  • L’opération : une simple lombalgie ne peut jamais faire l’objet d’une intervention chirurgicale.

Voir aussi l'article : Mal de dos : l’infiltration lombaire et ses effets secondaires

Conseils contre les douleurs lombaires

Vous ne pouvez pas accélérer la guérison mais vous pouvez apprendre à contrôler la douleur en adaptant votre position et vos mouvements :

  1. Au lit, allongez-vous sur le dos, en plaçant quelques coussins sous vos genoux, ou couchez-vous en chien de fusil, sur le côté, les jambes légèrement relevées.
  2. Pour sortir du lit, allongez-vous sur le côté, placez vos jambes au bord du lit et appuyez-vous sur vos deux bras pour vous relever. Pour vous coucher, asseyez-vous au bord du lit, en vous poussant sur vos mains puis faites basculer les jambes sur le lit, sans bouger le dos.
  3. Optez pour une chaise droite, de préférence munie d’accoudoirs, afin de pouvoir vous y appuyer pour vous relever. Essayez de rester assis en gardant le dos droit et en rentrant le ventre. Pour vous relever, placez vos mains sur les accoudoirs et glissez au bord de la chaise. Posez un pied juste sous le siège et l’autre en avant. Essayez de garder le dos droit en vous relevant.
  4. Pour soulever un objet, fléchissez les genoux et gardez le dos bien droit. Tenez l’objet près du corps. Surtout, ne le tenez pas à bout de bras.
  5. Ne soulevez pas trop d’objets en même temps et évitez d’en porter sur de longs trajets. Ménagez-vous des pauses si nécessaire.
  6. Évitez de pencher et de pivoter en même temps. Si vous devez ramasser un objet qui se trouve derrière vous, tournez-vous avant de fléchir les genoux. En sortant de l’auto, opérez un quart de tour simultané du tronc et des jambes. Placez vos pieds hors du véhicule et cherchez un appui pour vos mains.

Voir aussi l'article : Vidéo - Trucs et astuces pour éviter le mal de dos

Les maux de dos concernent la plupart des secteurs et quasiment tous les métiers. L’agence fédérale des risques professionnels (Fedris) a mis au point un programme de prévention des maux de dos. Plus d’informations à ce propos le site web de la Fedris.

Voir aussi l'article : Ergonomie au travail : comment bien aménager son bureau ?

Sources :
https://richtlijnen.nhg.org
https://www.uzleuven.be
https://www.healthline.com



Dernière mise à jour: juillet 2023

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