C'est qui les meilleurs ? Nous, évidemment !
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Par un processus inconscient, nous avons systématiquement tendance à considérer que les membres de notre groupe font mieux que les autres.
L’expérience a été conduite par des chercheurs de l’université du Queensland (Australie). Vingt-quatre volontaires ont été répartis en deux équipes. Il a été demandé à chacun d’apprécier la rapidité d’exécution des actions réalisées par les membres de sa propre équipe et par les « adversaires ». Résultat : la plupart des participants avaient une vision faussée, déformée, de la réalité ; en considérant, dans quasi tous les cas où ce n’était pas exact, que leurs équipiers jouaient plus vite que ceux d’en face.
Le plus intéressant, finalement, c’est que ce jugement ne relève pas d’une prise de décision consciente – la mauvaise foi, en somme, ou l’excès d’enthousiasme, pour être plus gentil… -, mais repose sur une modulation de l’activité cérébrale, avec une perception différente des actions de jeu selon qu’elle implique un équipier ou un adversaire. Ces mécanismes ont été observés « en live », par imagerie médicale.
Dans un article publié par la revue « Human Brain Mapping », les auteurs expliquent que leur étude, au-delà d’expliquer la vision « tronquée » propre aux plus fervents supporters, devrait contribuer à mieux comprendre les processus qui entrent en jeu dans la psychologie du groupe, et les dérives potentielles (déconsidération, voire exclusion de « l’autre », surestimation de soi…).