Anesthésie : quels peuvent être les effets secondaires ?

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Grâce aux progrès réalisés en matière d’appareillage, de médication et de technique, l’anesthésie est devenue très sûre ces dernières années. Mais comme tout acte médical ou chirurgical, elle présente des risques d’effets secondaires indésirables et de complications.

Des réactions allergiques aux substances injectées peuvent ainsi survenir. L’intubation peut abîmer la dentition et une position inadéquate pendant l’opération peut coincer un nerf du bras ou de la jambe, provoquant un engourdissement et une perte de force dans le membre concerné. L’apparition de complications graves suite à l’anesthésie découle presque toujours de circonstances imprévues ou est liée à votre état de santé avant l’opération.

Voir aussi l'article : Quels sont les différents types d’anesthésie ?

Facteurs de risque de l'anesthésie

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Les complications auxquelles vous êtes exposé dépendent de différents facteurs :  

  • Vos antécédents médicaux, comme de sévères pathologies ou des maladies comme le diabète, l’hypertension, les problèmes cardiovasculaires…  
  • Des éléments personnels comme le tabagisme, une consommation abusive d’alcool, un manque d’exercice physique ou l’obésité. Cesser de fumer ou perdre du poids quelques semaines avant l’opération peut diminuer les risques. Veillez à faire suffisamment d’exercice, même si vous vous déplacez difficilement. Si nécessaire, demandez des séances de kinésithérapie.
  • Le type d’opération. S’agit-il d’une intervention planifiée ou d’urgence, d’un acte chirurgical court ou long ?
  • Plus l’intervention est complexe et l’anesthésie longue, plus vous êtes exposé à des effets secondaires et/ou à des complications.
  • Une opération réalisée en urgence comporte plus de risques. Vous êtes souvent plus malade, déshydraté et votre corps réagit plus violemment aux effets de l’anesthésie. 
  • Le type d’anesthésie. Une anesthésie locale est parfois plus sûre qu’une générale.

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1. Nausées et vomissements

Selon certaines sources, 1 patient sur 3 est nauséeux après une opération. Vomir n’est pas agréable. En outre, les vomissements et les hauts de cœur peuvent aggraver la douleur consécutive à une opération, surtout si elle concernait l’abdomen.  Les vomissements peuvent prolonger votre séjour à l’hôpital de manière inopinée car vous pourriez vous déshydrater et vous pourriez avoir besoin plus longtemps d’une perfusion. Des vomissements violents peuvent déchirer la plaie opératoire et même abîmer l’œsophage ou les poumons, même si c’est extrêmement rare. 
Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’apparition de nausées consécutives à l’anesthésie :

  • Le type d’opération. Certains actes provoquent plus souvent des nausées. Les opérations du ventre, les interventions urologiques, gynécologiques ainsi que les opérations des oreilles et des yeux déclenchent plus de nausées. 
  • Suite à une opération du nez ou de la bouche, vous pouvez avaler du sang, qui irrite l’estomac. Le malaise se dissipe généralement quand vous avez vomi ce sang.
  • La durée de l’intervention. Une opération de plus de 2 heures augmente le risque de nausées. 
  • Les médicaments administrés pendant et après l’intervention. Beaucoup de médicaments ont un impact sur la digestion. Ainsi, les gaz anesthésiques et les antidouleurs à base de morphine peuvent être à l’origine de nausées. 
  • Vous-même.  Les enfants, les femmes, les non-fumeurs, tous ceux qui ont déjà été en proie à des nausées après une anesthésie, de même que les personnes souffrant du mal des transports, sont plus exposés. 
  • Si vous avez déjà été victime de nausées après une intervention chirurgicale ou si vous souffrez du mal des transports, il est préférable de le signaler à l’anesthésiste durant la discussion précédant l’opération. Il pourra ainsi anticiper le problème en vous administrant un médicament anti-vomitif ou en ayant recours à d’autres produits anesthésiques. 
  • Etre à jeun. Rester trop longtemps à jeun avant une opération et attendre trop longtemps pour recommencer à boire et à manger ensuite augmente le risque de malaises. 
  • Le stress. Les sentiments des personnes stressées ou anxieuses ont un impact sur les plaintes physiques, qui peuvent s’exprimer par des nausées. 
  • Les déplacements. Après une anesthésie, on est plus sensible au mal des transports. Si on vous reconduit à la maison le jour de l’opération, il n’est pas exclu que vous vous sentiez mal pendant le trajet et que vous deviez vomir. Le simple fait d’être ramené dans votre chambre après une intervention peut provoquer des nausées. 


Que pouvez-vous faire ?

Les nausées peuvent durer de quelques heures à quelques jours mais peuvent être traitées. 

  • Il est nécessaire d’être à jeun avant une opération afin de prévenir tout vomissement pendant l’intervention. Cela veut dire que vous ne pouvez ni boire ni manger au moins six heures avant l’opération. 
  • Après une anesthésie, ne vous relevez pas trop vite et n’essayez pas non plus de quitter le lit trop rapidement. Ne recevez pas trop de visites. Accordez à votre corps le temps de se rétablir de l’opération et de l’anesthésie. 
  • Une fois réveillé, n’attendez pas trop longtemps avant de boire. Vous pouvez commencer à boire par petites gorgées dès que vous êtes bien éveillé. Après la plupart des interventions, vous pouvez manger un bout dès que vous en avez envie mais après certains actes, généralement dans l’abdomen, un jeûne plus long est requis. Suivez les instructions du chirurgien et du personnel infirmier. 
  • Une douleur aiguë peut déclencher des nausées. Demandez un antidouleur à temps mais n’exagérez pas, car certains médicaments puissants peuvent accentuer les nausées.

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2. Enrouement et mal de gorge

Le problème se présente à concurrence d’une anesthésie sur 100. Quand l’anesthésiste procède à une intubation pour vous aider à respirer pendant l’opération, vous pouvez souffrir d’enrouement et de mal de gorge pendant quelques heures à quelques jours. Cela va d’ennuyeux picotements à une douleur persistante. Vous pouvez avoir la gorge sèche, la voix enrouée ou avoir mal en déglutissant. 
La sonde gastrique employée dans certaines opérations peut également irriter la gorge.

Il n’est généralement pas nécessaire de traiter le mal de gorge, qui disparaît spontanément endéans les 48 heures. Si nécessaire, on vous donnera un antidouleur ou des pastilles à sucer. Contactez votre médecin si vous avez toujours mal à la gorge après 2 jours ou si vous restez enroué.

Voir aussi l'article : Anesthésie locale : comment mieux relaxer le patient pendant l’opération

3. Vertiges

Les vertiges surviennent environ 1 fois sur 100 anesthésies, envrion. Les anesthésiques et la perte de sang peuvent faire baisser la tension artérielle. On se sent faible et on a l’impression de tomber dans les pommes. L’administration d’un médicament ou une perfusion hydratante peuvent résoudre le problème.

Voir aussi l'article : Que faire contre les vertiges : deux méthodes efficaces

4. Vue trouble ou double

On peut parfois avoir une vision trouble ou voir double peu après un acte chirurgical, à cause des produits anesthésiants ou de la pommade utilisée pour hydrater vos yeux et les protéger pendant l’opération. Ce problème disparaît généralement vite et spontanément.

5. Frissons

Ce phénomène se produit environ 1 fois sur 100, qu’il s’agisse d’une anesthésie générale ou locale. Il est possible qu’après l’opération, vous claquiez des dents ou frissonniez, parce votre corps a été refroidi pendant l’intervention.

Pour prévenir tout risque d’infection, les salles d’opération sont ventilées. On y maintient un courant d’air froid. Or, un corps anesthésié perd ses facultés de réaction au froid. Les vaisseaux sanguins ne se rétractent pas, ce qui entraîne un refroidissement, d’autant que les muscles ne produisent plus de chaleur. Les patients plus jeunes souffrent plus fréquemment de frissons, de même que les personnes qui subissent de longues interventions ou une opération au ventre.

On peut être victime de frissons sans avoir été refroidi : les gaz et certains médicaments peuvent déclencher ce phénomène et la douleur peut l’aggraver. Dans ce cas, on peut vous offrir une couverture chauffante ainsi qu’un apport supplémentaire d’oxygène, puisque frissonner augmente les besoins du corps en la matière.

6. Migraine

Environ 1 fois sur 100 anesthésies. Les médicaments anesthésiants peuvent donner mal à la tête, de même que l’opération. Le stress et la déshydratation jouent également un rôle mais la migraine se dissipe généralement très vite, avec un simple antidouleur. 

Une anesthésie spinale ou péridurale (la piqûre dans le dos) peut provoquer des maux de tête plus violents, généralement situés au niveau du front ou dans le cou. La douleur s’aggrave quand on se redresse ou qu’on s’assied mais diminue dès qu’on se recouche. On peut être nauséeux et ne pas supporter le bruit ni une lumière vive. Les muscles de la gorge et du cou sont raides et sensibles. 

Ce type de migraine peut survenir quelques jours après la piqûre mais peut être soulagé par des antidouleurs. Il est également conseillé de s’allonger. Si le mal de tête persiste plus de quelques jours, un traitement spécifique est nécessaire. 

Si vous souffrez de violents maux de tête après ce type d’anesthésie, prévenez le spécialiste, surtout si en plus, vous êtes assoupi, étourdi, dans un état de confusion ou que vous devez vomir.  

Les patients qui fument ou consomment beaucoup de café, de thé ou de coca sont plus exposés au mal de tête.

Voir aussi l'article : Migraine et mal de tête : trop ou pas assez de caféine ?

7. Démangeaisons

Des démangeaisons se produisent environ 1 fois sur 100. Les produits comportant de la morphine peuvent induire des démangeaisons mais celles-ci peuvent également être l’effet d’une réaction allergique. Un traitement médicamenteux peut résoudre le problème.

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8. Mal au dos et aux articulations

Se produit environ 1 fois sur 100. Bien que le personnel veille à vous placer dans la meilleure position possible durant l’intervention, vous pouvez souffrir de douleurs au dos ou aux articulations après, étant resté dans la même position, sur une table dure, durant l’opération. Ces désagréments disparaissent souvent rapidement, parfois à l’aide de médicaments.

Une péridurale peut être à l’origine de douleurs à l’endroit de la piqûre mais celles-ci disparaissent au bout de quelques jours. Cette douleur temporaire peut irradier dans les deux jambes ou dans les cuisses mais est facile à soulager.

Prévenez votre médecin si vous êtes en proie à d’intenses douleurs dorsales ou à une perte de sensibilité dans les jambes suite à une péridurale.

Que pouvez-vous faire ?
Si vous souffrez régulièrement du dos ou du cou, avertissez l’anesthésiste ou le personnel infirmier de la salle d’opération, afin qu’ils puissent prendre les mesures nécessaires -comme un coussin sous le cou, le dos ou les genoux.

Voir aussi l'article : Péridurale : respecter avant tout le choix de la maman

9. Douleur pendant l’injection

Se produit environ 1 fois sur 100. Certains médicaments peuvent provoquer une sensation de brûlure au moment de l’injection.

10. Hématomes ou douleurs à l’endroit de la perfusion

Surviennent environ 1 fois sur 100. La perfusion peut provoquer un hématome ou une certaine douleur si un vaisseau sanguin est touché, que vous avez bougé ou qu’une infection se déclenche. Mais le problème disparaît sans traitement. Si vous souffrez trop, on peut placer la perfusion à un autre endroit du corps. 

11. Confusion et perte de mémoire

Survient environ 1 fois sur 100. Le corps a besoin de temps pour se rétablir d’une opération. En plus, il reste un certain temps sous l’effet des produits anesthésiants. On peut donc être somnolent et ne plus se souvenir de l’opération pendant quelques heures, voire plus. De légères difficultés de concentration, une vue trouble et des problèmes de coordination peuvent également se présenter. Les antidouleurs ont également un effet sur la mémoire et la concentration. 

On relève parfois un comportement inadéquat ou confusionnel mais essentiellement chez les personnes âgées, les patients qui consomment des narcotiques ou sont alcooliques ainsi que les personnes ayant des antécédents psychiatriques. La confusion est nettement plus rare après une anesthésie locale qu’à la suite d’une anesthésie générale.  

Dans la plupart des cas, ces effets secondaires se dissipent dès que les anesthésiants sont éliminés mais parfois, des troubles de la mémoire perdurent plusieurs jours, voire plusieurs mois. Une anesthésie générale menée convenablement n’entraîne pas de perte de mémoire à long terme. 

Troubles prolongés de la concentration

Certaines personnes éprouvent des difficultés à se concentrer ou à effectuer des tâches qui ne leur posaient pas de problème avant une anesthésie. Elles ont plus de mal à suivre le déroulement d’un film, à se souvenir d’une conversation, à faire une liste de courses…

Ce trouble de l’attention post-opératoire peut survenir de quelques jours à quelques semaines après une intervention chirurgicale. On ne connaît pas la cause exacte de cette perte de mémoire. Le type d'anesthésie - locale ou générale - ne semble pas jouer de rôle important dans ce problème. Il peut s’écouler des mois, voire des années, avant que le patient ne se rétablisse. 

Confusion grave

Les personnes âgées sont particulièrement sujettes à la confusion. Le dérèglement du rythme normal à cause de la douleur, d’un sommeil de moindre qualité ou le séjour dans un environnement étranger peuvent entraîner une certaine confusion. Parfois, elle ne survient qu’au bout de quelques jours. Elle n’est pas toujours décelable et varie au fil de la journée : on se sent bien le matin mais on ne sait plus où on est le soir et la nuit. Cela peut être angoissant pour le patient comme pour ses proches. 

Il faut peut-être prolonger l’hospitalisation. Une personne âgée ayant souffert d’une confusion grave court le risque de ne plus pouvoir vivre aussi indépendamment qu’auparavant. Le personnel médical traitera les facteurs déclencheurs et reverra la prise de médicaments si nécessaire. 

Les symptômes de confusion varient d’une personne à l’autre. On peut être anxieux, perdu, crier ou au contraire se replier sur soi-même.

Voir aussi l'article : L’anesthésie, un coma réversible

12. Infection pulmonaire

Se produit environ 1 fois sur 1.000. Les infections des voies respiratoires sont plus fréquentes lors d’opérations thoraciques ou abdominales. Elles nécessitent parfois une admission aux soins intensifs. Dans de rares cas, l’infection pulmonaire peut être provoquée par un reflux gastrique dans les poumons. Ce type d’infection est souvent plus grave et plus difficile à traiter. C’est pour cela qu’on ne peut pas manger avant une opération. 

Les fumeurs sont plus exposés à une infection pulmonaire. Il est donc préférable d’arrêter de fumer quelques semaines avant un acte chirurgical.

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13. Problèmes urinaires

Survient environ 1 fois sur 1.000. Après certaines opérations, en particulier si on a procédé à une anesthésie spinale ou péridurale (la piqûre dans le dos), les hommes peuvent avoir du mal à uriner et les femmes peuvent être victimes de fuites. On peut placer une sonde urinaire mais celle-ci augmente le risque d’inflammation de la vessie. 

Prévenez toujours votre médecin si vous éprouvez des difficultés à uriner après une opération ou une anesthésie locale.


Voir aussi l'article : Inflammation chronique de la vessie (syndrome de la vessie douloureuse) : symptômes et traitement

14. Douleurs musculaires

Se produit environ 1 fois sur 1.000. Dans certains cas, comme lors d’une opération urgente, qu’il faut pratiquer sans jeûne préalable, l’anesthésiste peut vous administrer un décontractant musculaire, qui peut engendrer des douleurs par la suite. Celles-ci disparaissent spontanément.

15. Troubles respiratoires

Survient environ 1 fois sur 1.000. Certains antidouleurs ralentissent la respiration, après l’intervention chirurgicale. Si les décontractants musculaires agissent encore, vous pouvez être en proie à une faiblesse musculaire, qui touche aussi les muscles qui vous aident à respirer. On résout le problème en modifiant la médication.

Voir aussi l'article : Anesthésie : quel effet sur le cerveau de l'enfant ?

16. Lésions aux lèvres, aux dents et à la langue

Se produit environ 1 fois sur 1.000. En serrant les mâchoires pendant la phase de réveil, vous pouvez vous blesser aux lèvres. L’intubation ou la pose d’une sonde gastrique peuvent abîmer vos dents. 

Lors d’une anesthésie générale sur vingt, on peut se blesser aux lèvres ou à la langue. Ces lésions guérissent rapidement. Il suffit d’appliquer un peu de pommade. 

  • Les dents, les plombages, les couronnes, les bridges et les implants peuvent se briser, se détacher ou être abîmés. En général, les incisives sont les plus touchées. Il est parfois nécessaire de les enlever ou de les remplacer. 
  • Parfois, la pression du tube peut blesser le nerf de la langue. Celle-ci perd de sa souplesse et de sa sensibilité mais le phénomène est temporaire. Il disparaît spontanément après quelques semaines, voire quelques mois.

Voir aussi l'article : Douleur : la méditation, c’est comme une anesthésie

17. Aggravation d’une maladie préexistante

Survient environ 1 fois sur 1.000. L’équipe chirurgicale et anesthésiste veille à ce que l'anesthésie puisse débuter dans des conditions optimales. Si vous avez déjà été victime d’un infarctus ou d'un AVC, vous êtes plus à risque que cela se reproduise, y compris pendant l’anesthésie. D’autres pathologies, comme le diabète et l’hypertension, doivent faire l’objet d’un suivi post-opératoire. 

Les diabétiques font l’objet de mesures spécifiques. Par exemple, le matin de l’opération, on va contrôler leur taux de sucre à jeun.

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18. Réveil pendant l’anesthésie

Le terme prête à confusion. Il ne s’agit pas d’un réveil mais plutôt d’un « rétablissement de la conscience ». Dans la plupart des cas, on ne ressent aucune douleur mais on peut se souvenir d’événements qui se sont produits pendant l'anesthésie. 

Il y a fort peu de risques de s’éveiller. Cela dépend de votre état général, du type d’opération et d’anesthésie. 

Que ressentez-vous ?
On se réveille généralement au moment où l’intervention n’a pas encore commencé ou qu’elle vient de s’achever. En d’autres termes pendant l’endormissement ou le réveil. Ces périodes sont généralement courtes. Dans 3 cas sur 4, le patient ne reprend conscience que moins de cinq minutes. 

L’expérience la plus fréquente est le sentiment de ne pas pouvoir bouger, d’être paralysé, à cause de l’administration de décontractants musculaires. Dans un tiers des cas, on entend des bruits et on sent qu’on est touché. Un patient sur cinq, parmi ceux qui se réveillent, a mal. 

Si vous vous souvenez de certains événements qui se sont déroulés pendant l’anesthésie, signalez-le au personnel infirmier ou à l’anesthésiste. Celui-ci vous demandera de raconter précisément ce que vous avez vécu. 

La moitié des personnes qui ont repris conscience pendant une intervention chirurgicale juge l’expérience traumatisante. Certaines peuvent ensuite souffrir d’angoisses, de troubles du sommeil, de cauchemars.

Voir aussi l'article : Pendant une anesthésie générale, 1 personne sur 10 resterait (en partie) consciente

19. Lésions oculaires

Elles sont extrêmement rares (de 1 sur 10.000 à 1 sur 100.000). Une vue trouble ou une douleur oculaire est souvent provoquée par une petite déchirure de la cornée, soit la couche externe de l’œil, transparente. 

Une pression sur le nerf orbital peut faire pendre une paupière, temporairement. Le pansement adhésif utilisé pour couvrir vos yeux peut blesser la peau de la paupière. Vous pouvez souffrir d’un gonflement des paupières, votre tête ayant été en position basse pendant l’opération. Des réactions allergiques peuvent également provoquer des gonflements au visage et autour des yeux.  

  • La plupart des gens ne ferment pas complètement les yeux, une fois anesthésiés, ce qui les dessèche, d’autant qu'on produit moins de liquide lacrymal pendant l'anesthésie. La cornée colle donc plus facilement à la paupière. En rouvrant complètement les yeux une fois réveillé, cela peut occasionner des microdéchirures. 
  • Un accident est vite arrivé. Il se peut que les draps du champ opératoire ou un tube inséré dans le nez touchent un œil. C’est pour cela que, pendant une anesthésie générale, on emploie une crème ou des gouttes protectrices et qu’on colle les paupières. 
  • Une blessure à la cornée peut être très douloureuse. La guérison prend quelques jours et la douleur disparaît complètement. On soigne la blessure avec des antidouleurs ainsi que des gouttes ou une pommade afin de prévenir toute infection. Parfois, on utilise une coquille de protection. Quasiment toutes les blessures de la cornée guérissent sans cicatrice ni conséquence sur votre vue. 
  • C’est rarissime mais une cécité peut survenir, à cause d’une lésion de la rétine ou du nerf oculaire. Les causes possibles : l’hypotension artérielle, une pression sur le globe oculaire ou des caillots qui se fixent sur la rétine. Les opérations au dos, qui nécessitent une longue station en coucher ventral et les interventions complexes du cou exposent à un risque plus élevé.

20. Sévère réaction allergique à la médication

Elle est extrêmement rare (de 1 sur 10.000 à 1 sur 100.000). On détecte rapidement une réaction allergique. Ce problème peut parfois avoir une issue fatale, même chez une personne en bonne santé. C’est pour cela que l’anesthésiste vous demande toujours si vous ou des membres de votre famille avez des antécédents d’allergies.

L’anesthésie et l’intervention proprement dite vous mettent en contact avec toutes sortes de substances étrangères à votre corps : somnifères, antidouleurs, décontractants musculaires, perfusions, latex des gants chirurgicaux… Certains patients peuvent y être allergiques sans le savoir. 

La réaction peut se limiter à une éruption cutanée, de l’asthme ou une légère chute de tension mais on peut aussi être victime d’un choc anaphylactique, qui engage le pronostic vital.

Voir aussi l'article : Quelles réactions allergiques un médicament peut-il provoquer ?

21. Embolie

Des caillots peuvent se former dans les artères pendant et après l’acte chirurgical, surtout quand les membres sont longtemps immobilisés. On parle d’embolie quand le caillot bloque la circulation sanguine. 

Elle peut être grave si le caillot entrave la circulation sanguine et donc l’oxygénation d’organes importants comme les poumons ou le cerveau. Une embolie peut notamment entraîner des troubles du rythme cardiaque, une chute de tension, de l'apnée, une perte de conscience et des symptômes d’attaque. 

Les facteurs suivants peuvent augmenter le risque de formation de caillots : des antécédents d’embolie, des varices, certains types de cancer, la pilule contraceptive (surtout en combinaison avec le tabagisme), l’obésité, les troubles de la coagulation…



Voir aussi l'article : Anesthésie : le cerveau mémorise-t-il les odeurs ?



Dernière mise à jour: septembre 2022

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