Tennis leg : déchirure du mollet ou claquage

dossier

Le tennis leg est une déchirure musculaire qui doit son nom à la douleur soudaine et vive qu'il provoque chez les personnes qui pratiquent un sport comme le tennis. La déchirure, un claquage en jargon sportif, est généralement petite (1 - 3 cm). Des vaisseaux sanguins éclatent souvent en même temps.

Le tennis leg peut se produire dans tous les muscles mais il est plus fréquent dans les mollets (muscles jumeaux) et les cuisses (quadriceps et ischio-jambiers). La déchirure se situe généralement à l’insertion du tissu tendineux.

Voir aussi l'article : Tennis elbow (tendinite du coude) : causes, symptômes, traitements

Une déchirure musculaire

La déchirure des jumeaux est une des atteintes musculaires les plus fréquentes chez les sportifs. Elle se caractérise par une douleur subite lors de la contraction ou de l’étirement du mollet, comme si on lui avait donné un coup de fouet. Il est généralement impossible de poursuivre son effort ou même de s’appuyer sur la jambe blessée.

Les adeptes de sports explosifs comme le tennis, le badminton, le volleyball et les disciplines de sauts sont les plus exposés. Ce n’est pas un hasard si les anglo-saxons parlent de "tennis leg". Les sprinters peuvent en être victimes également.

Les hommes sont plus souvent victimes de cette blessure que les femmes. Les sportifs plus âgés doivent tenir compte du fait que la force et l’irrigation des muscles décroît progressivement au fil des années, ce qui accroît le risque de lésions.

Voir aussi l'article : Comment bien choisir ses chaussures de tennis ?

Comment se produit un claquage du mollet ?

123M_spierscheur_trap_kuit_beweging_sport_2022.jpg

Le claquage se produit généralement durant une brusque contraction du muscle, par exemple :

  • Au moment du démarrage, que ce soit au départ d’une course, dans un sprint au football ou en lançant un ballon au panier, en basket
  • En prenant son élan avant de sauter (en volleyball, notamment)
  • En accélérant à vélo, dans un col ou tout simplement en franchissant un pont
  • Plus rarement en marchant ou en restant debout

Voir aussi l'article : Course et pied trop incliné : avant tout, il faut renforcer les muscles

Symptômes

  • On ressent un coup, comparable à un coup de fouet, comme si on avait shooté sur le muscle. La douleur est intense et il devient difficile de marcher.  
  • Comme des vaisseaux sanguins se déchirent, le muscle blessé peut gonfler et un hématome peut apparaître, qui va pâlir après quelques jours et descendre dans le pied.
  • En cas de déchirure complète, on peut apercevoir un creux dans le muscle.

Voir aussi l'article : Claquage musculaire : quand faut-il passer une IRM ?

Déchirure ou claquage du mollet : quel traitement ?

Un claquage guérit de lui-même mais vous pouvez atténuer la douleur et favoriser la guérison de diverses manières.

Durant les 48 heures suivant la déchirure, il y a toujours une réaction inflammatoire, nécessaire pour activer le processus de guérison. Vous pouvez appliquer le fameux ICE (ou RICE) pour que ce processus se déroule de manière optimale. C’est une abréviation issue de l’anglais, qui signifie rest (repos), ice (glace), compression et élévation. 

  • Repos. Ne vous appuyez pas sur la jambe blessée et évitez de marcher pendant les 2 à 3 premiers jours. Evitez de contracter ou d’étirer le muscle déchiré et utilisez des béquilles si nécessaire. 
  • Elévation. Après le claquage, appliquez sans tarder de la glace et surélevez le membre touché. Vous pouvez vous allonger et placer un coussin sous la jambe douloureuse, par exemple.
  • Refroidissement. Placez des glaçons dans un sachet en plastique ou utilisez un cold pack. Enveloppez la glace dans un tissu pour ne pas geler la peau. Laissez la glace entre 10 et 15 minutes. Le premier jour, vous pouvez répéter l’opération 4 ou 5 fois. Après 24 à 48 heures, il est inutile de continuer à refroidir le muscle.
  • Bandage de compression. Dans certains cas, il peut conférer une certaine stabilité mais il n’accélère pas la guérison.
  • Ne massez jamais un claquage récent et évitez la chaleur ainsi que les pommades chauffantes.
  • Si vous avez vraiment mal et que ça vous empêche de dormir, vous pouvez éventuellement prendre un antidouleur style paracétamol. Vous pouvez en prendre 1 g quatre fois par jour. Si ce n’est pas suffisant, vous pouvez envisager un autre médicament, en concertation avec votre médecin, comme l’ibuprofène, le diclofénac ou le naproxène. Ces anti-inflammatoires non-stéroïdiens peuvent toutefois affecter le fonctionnement d’autres médicaments et provoquer des maux d’estomac. Ils n’accélèrent pas la guérison. 

Voir aussi l'article : Déchirure, claquage, élongation : quel traitement ?

Quand consulter ?

Au moindre doute ou en cas de blessure grave, consultez un médecin. Contactez certainement votre médecin traitant :

  • Si la douleur augmente au fil des jours,
  • Si vous ne pouvez toujours pas vous dresser sur la pointe des orteils après 3 jours,
  • Si vous ne notez pas d’amélioration nette au bout de 2 à 3 semaines ou si vous souffrez beaucoup,
  • Si vous remarquez que la jambe gonfle et est plus douloureuse après quelques semaines. Il peut s’agir d’une thrombose.

Voir aussi l'article : Pour calmer la douleur, du chaud ou du froid ?

Quand recommencer à bouger ?

Le muscle guérit spontanément en deux à huit semaines, en fonction de la taille de la déchirure. Des exercices ciblés peuvent faciliter la guérison. Il est conseillé de recommencer à bouger dès que possible.

Après 48 heures, vous pouvez recommencer à marcher et entamer de prudents exercices d’étirements, sans jamais dépasser le seuil de la douleur. Le muscle peut être sensible à la marche mais ne forcez pas si le mouvement fait vraiment mal. Mieux vaut alors attendre que ça aille mieux. Si vous persévérez malgré la douleur, vous risquez d’aggraver la déchirure.


  • Si vous pouvez remarcher sans douleur après un jour ou deux, le claquage n’est pas grave et vous ne devez prendre aucune mesure supplémentaire mais restez prudents dans votre pratique sportive : reprenez-la très progressivement. Il est conseillé de s’échauffer soigneusement, cela étant des études ont démontré que l’échauffement ne jouait pas de rôle dans la prévention de nouvelles blessures.
  • Essayez d’en faire un peu plus chaque jour en restant en-deçà du seuil de douleur. Appuyez-vous d’abord sur la jambe blessée et si ça va, effectuez quelques pas. Optez pour des chaussures au talon renforcé ou insérez une semelle épaisse à hauteur du talon, pour éviter d’étirer trop fort le mollet.
  • Votre mollet reste douloureux et vous avez du mal à rester debout sur une jambe ? Surélevez votre membre dès que vous vous asseyez, pendant la première semaine. Asseyez-vous ou couchez-vous sur le divan avec un coussin sous le mollet, par exemple. Louez des béquilles et utilisez-les tant que la douleur est intense.
  • Si vous parvenez à marcher prudemment, essayez de pédaler ou de nager. A vélo, utilisez un braquet plus léger que d’habitude.
  • Les étirements et les exercices légers, sans charge, peuvent accélérer la guérison.
  • La kinésithérapie n’est généralement pas très utile en cas de claquage : les séances n’ont pas d’impact sur la douleur ni la guérison. Toutefois, si vous ne parvenez pas à recommencer à bouger ou à faire des exercices, vous pouvez faire appel à un kinésithérapeute.

Voir aussi l'article : Tape de sport : tout sur le bandage adhésif thérapeutique et ses avantages

Quand reprendre le sport après un claquage ?

Une reprise trop rapide comporte un risque élevé de rechute. En général, vous ne pourrez reprendre vos activités sportives qu’après six à huit semaines. Recommencez très progressivement et augmentez lentement la charge d’entrainement. Effectuez des étirements et des exercices de renforcement en endurance-force du muscle blessé.

Vous devez rester en-dessous du seuil de douleur. Si un exercice fait mal, c’est que vous n’êtes pas encore prêt à le faire. Patientez une semaine avant de réessayer.
La tension musculaire ne peut pas être plus conséquente que dans le mollet sain et vous devez veiller à obtenir la même mobilité des deux côtés.

Observez une récupération suffisante après chaque séance. Vous ne pouvez reprendre un entraînement normal que quand vous ne ressentez plus la moindre douleur, que le muscle a retrouvé sa force et sa longueur initiales.

Voir aussi l'article : Tendon d’Achille : que se passe-t-il en cas de rupture ?

Comment éviter un tennis leg ?

  • Echauffez-vous avant l’entraînement ou la compétition et opérez un retour au calme de 10 à 15 minutes. Consacrez suffisamment d’attention à l’exécution correcte des étirements des mollets. Aucune étude n’a cependant démontré l’utilité des étirements avant le sport ni des exercices d’échauffement dans la prévention d’un claquage.
  • Augmentez progressivement l’intensité et la durée de vos entraînements, pour permettre à votre corps de s’y accoutumer.
  • Intégrez des exercices de renforcement musculaire à votre programme d’entraînement, avec une attention particulière pour les muscles du bas des jambes.
  • Adaptez votre tenue aux conditions climatiques. En début de saison ou quand vous êtes exposé à un vent mordant, il vaut mieux conserver un survêtement pendant l’échauffement. Des muscles et des tendons chauds résistent mieux aux efforts.
  • Portez des chaussures adaptées à votre pied et au type de sport pratiqué.

Voir aussi l'article : Faut-il s’étirer avant et après le sport ?

Quels exercices puis-je faire après un claquage du mollet ?

Il existe toute une gamme d’exercices qui permettent de renforcer et d’assouplir les mollets. Commencez par le premier exercice. Dès que vous le maîtrisez, passez au suivant. Si un mouvement est douloureux, c’est que votre mollet n’est pas encore suffisamment guéri. Attendez une semaine avant de réessayer.

Exercices à faire quand vous n’êtes pas encore capable de vous tenir debout

  1. En position assise, essayez d’étirer vos orteils. Maintenez dix secondes puis ramenez les orteils vers vous afin d’étirer le mollet. Maintenez dix secondes puis répétez l’exercice dix fois. Faites-le trois fois par jour.
  2. Etirez la jambe en avant et effectuez dix rotations du pied. Opérez une brève pause et répétez l’exercice trois à cinq fois, trois fois par jour. 

Exercice à faire quand vous pouvez rester debout

  1. Avancez votre jambe saine d’un pas, en direction d’un mur et posez-vos mains sur celui-ci. Laissez la jambe blessée en arrière, pied bien à plat. Fléchissez légèrement le genou de la « bonne » jambe et maintenez l’autre étendue. En gardant le pied bien à plat, talon compris, vous étirez le mollet. Maintenez la position dix secondes puis observez une pause de dix secondes. Faites preuve de prudence et ne déployez pas trop de force. Répétez l’exercice trois à cinq fois d’affilée, trois fois par jour.
  2. Placez-vous à un demi-mètre du mur, pieds légèrement écartés. Posez les mains sur le mur et fléchissez lentement les genoux. Continuez à vous abaisser en laissant bien le talon au sol, afin d’étirer les mollets. Maintenez dix secondes avant de vous relever. Répétez le mouvements trois à cinq fois d’affilée, trois fois par jour. 
  3. Recommencez progressivement à marcher, à monter les escaliers et à pédaler. Si vous y parvenez, vous pouvez passer à l’étape suivante.

Exercices de renforcement du pied, de la cheville et des mollets

  1. Tenez-vous sur vos orteils pendant dix secondes puis retombez sur les talons et attendez dix secondes avant de remonter. Effectuez l’exercice cinq fois d’affilée, trois fois par jour. Si le mouvement est aisé, faites-le une fois sur une jambe. Commencez par la jambe saine et enchaînez avec l’autre.
  2. Placez la partie antérieure de vos pieds sur une marche, talons dans le vide, pieds écartés à hauteur des hanches. Redressez-vous, genoux bien tendus. Veillez à pouvoir vous appuyer quelque part -à une rampe, par exemple. Dressez-vous sur les orteils et maintenez pendant 5 secondes puis abaissez les talons le plus bas possible, en-dessous de la marche et maintenez 5 secondes. Remontez ensuite sur les orteils, le plus haut possible, toujours pendant 5 secondes. Restez toujours debout. Effectuez l’exercice pendant trois minutes, une fois par jour.
  3. Pour cet exercice, vous avez besoin de place, sur un sol pavé. Dressez-vous sur les orteils et effectuez dix pas en avant. Tournez, en restant sur les orteils et faites dix autres pas mais cette fois en écartant les orteils vers l’extérieur (écartez les jambes à partir des hanches). Toujours en restant sur vos orteils, tournez et refaites dix pas mais cette fois en tournant les orteils vers l’intérieur, toujours à partir des hanches. Veillez à rester en position debout durant toute la durée de l’exercice, que vous répétez trois fois, une fois par jour. 

Quand vous parvenez à effectuer ces exercices de renforcement, vous pouvez reprendre prudemment la course ou développer plus de puissance à vélo.

Source : www.thuisarts.nl




Dernière mise à jour: août 2022

Vous voulez recevoir nos articles dans votre boîte e-mail ?

Inscrivez-vous ici à notre newsletter.

vous pourrez vous désinscrire quand vous le souhaiterez
Nous traitons vos données personnelles conformément à la politique de confidentialité de Roularta Media Group NV.
volgopfacebook

volgopinstagram