Un sein à l’aisselle : d’où viennent ces seins « en trop » ?

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news Les cas de polymastie, c’est-à-dire la présence d’un sein surnuméraire, sont rares, mais pas exceptionnels. Ces seins « en trop » peuvent concerner une série de localisations. Comment expliquer ce phénomène ?

Le dernier cas en date rapporté par la littérature médicale concerne une femme marocaine de 71 ans, mère de six enfants. En bonne santé générale, elle se présente à l’hôpital (CHU Ibn Rochid - Casablanca) en raison d’une grosseur douloureuse et ulcérée à l’aisselle. En fait, la patiente avait constaté voici de nombreuses années la présence d’un petit gonflement, pas vraiment gênant, et elle ne s’était pas inquiétée. L’évolution de la situation lui a fait craindre le pire.

Un sein sans aréole ni mamelon

L’examen clinique aboutit à une conclusion étonnante : il s’agit d’un sein, sans aréole ni mamelon. Les médecins procèdent à son extraction chirurgicale. L’analyse des tissus est rassurante - l’ulcération n’est pas associée à un cancer - et elle confirme le diagnostic initial : on se trouve face à un sein surnuméraire, ce qu’on appelle une polymastie.

Comme le rappelle Le Monde, cette affection congénitale concerne entre 1 et 5% des femmes (un peu moins les hommes). Comment expliquer cela ? Vers la quatrième semaine du développement de l’embryon, des papilles disposées à intervalles réguliers apparaissent sur deux lignes ventrales reliant la région axillaire (aisselle) et la région valvulaire (vulve). On parle de crêtes mammaires ou lignes mammaires (voir le schéma ci-dessous). Cinq à sept paires de papilles se développent chez les êtres humains, et vers la septième semaine de gestation, seule la quatrième persiste au thorax, et donnera ensuite les seins à partir de la 12ème semaine.

Un pseudo-sein au bras ou au visage

Il arrive cependant que certains « bourgeons » ne disparaissent pas spontanément, ce qui peut donner ce sein surnuméraire. Dans la grande majorité des cas, il est observé sur le thorax ou l’abdomen, mais on peut aussi en trouver dans la vulve, avec ou sans présence de mamelon et d’aréole. Et lorsque du tissu mammaire a migré, un pseudo-sein peut se former au bras, au cou ou au visage.

Ce sein surnuméraire est présent dès la naissance, mais il est généralement identifié lors de la grossesse ou après un accouchement, avec gonflement, douleur, voire écoulement d’un liquide laiteux. Cette anomalie doit faire l’objet d’un suivi régulier car ce tissu peut subir les mêmes atteintes qu’un sein normal : inflammation, kystes, ou tumeur maligne. Ces seins surnuméraires sont rares, mais pas exceptionnels, et en cas de grosseur suspecte, ce diagnostic doit être envisagé, même s’il paraît improbable.

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Source: Radiology Case Reports (www.journals.elsevier.com/r) via Le Monde (www.lemonde.fr) / Schéma : Par [2] — Milk lines.jpg by [1], CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.o

Dernière mise à jour: octobre 2021

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