Cancer de la prostate : l’obésité est-elle un avantage ?

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news C’est un constat étonnant : en cas de cancer de la prostate, en particulier à un stade avancé, le fait d’être en surpoids, et surtout en obésité, améliore les chances de survie.

Les spécialistes parlent de « paradoxe de l’obésité », un phénomène qui a déjà été observé dans d’autres types de cancers : les patients obèses répondent mieux au traitement. Pourquoi ? A ce stade, on ne le sait pas, et des hypothèses sont avancées, comme la relation entre les tissus graisseux et les génomes des cancers (leurs caractéristiques génétiques). Il est possible aussi que la survie soit améliorée en raison des interactions entre la chimiothérapie et d’autres médicaments, sachant que les personnes en surpoids, surtout s’il s’agit de seniors, prennent davantage de médicaments, et il est possible que ces traitements interagissent.

Un taux de survie plus favorable

Concernant le cancer de la prostate, une équipe italienne (Università Vita-Salute San Raffaele) a suivi pendant trois ans quelque 1500 patients souffrant de la maladie à un stade avancé (métastases). Le résultat indique que plus l’indice de masse corporelle (IMC) est élevé, plus les chances de survie augmentent, et ceci est particulièrement significatif lorsque l’IMC dépasse 30, soit en situation d’obésité. Cet IMC élevé est associé à un taux de survie plus favorable qu’il s’agisse de la mortalité toutes causes confondues, ou - et surtout - de la mortalité en raison du cancer de la prostate.

Invité à commenter ces données, un spécialiste allemand (Pr Peter Albers - université de Düsseldorf) indique : « Il existe de nombreuses explications possibles à cette association entre le poids corporel et l’issue d’un cancer métastasique. Il se peut que les patients avec un IMC élevé tolèrent mieux la toxicité des traitements et leurs effets secondaires. Dans le cancer de la prostate, on peut envisager un effet protecteur des hormones présentes dans les tissus graisseux. Par ailleurs, il est connu que les hommes avec un IMC légèrement trop élevé ont une espérance de vie plus longue que ceux très minces ».

Des recherches sont nécessaires pour identifier les processus biologiques qui sous-tendent ces relations. En l’état, les chercheurs se gardent bien de recommander de prendre du poids face au cancer. « Nous ne conseillons à personne de grossir, considérant cette maladie ou une autre. L’obésité constitue un facteur de risque de nombreux cancers et d’autres maladies, et il faut toujours viser un IMC sain compris entre 18 et 24. »

Voir aussi l'article : Vidéo - Le cancer de la prostate

Source: European Association of Urology (https://uroweb.org)

Dernière mise à jour: octobre 2021

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