Cancer du sein chez l'homme : les symptômes et les facteurs de risque

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Cancer du sein chez l'homme : les symptômes et les facteurs de risque

dossier Ce 7 octobre est dédié à la sensibilisation au cancer du sein chez l’homme. Car oui, eux aussi peuvent être touchés. D’après le Registre belge du Cancer, en 2018, 104 cancers masculins du sein ont été recensés dans notre pays. La majorité des cas concernaient les 60-80 ans. Parce que la maladie est 100 fois moins fréquente que chez les femmes, les patients sont généralement diagnostiqués tardivement et ne bénéficient pas toujours du traitement le plus approprié. D’où l’importance d’être attentifs aux symptômes et de continuer à soutenir la recherche.

Symptômes

Une petite masse douloureuse au sein est le symptôme le plus fréquent de lésion cancéreuse. Elle est le plus souvent située en dessous de l’aréole, la zone colorée entourant le mamelon, là où se concentre le tissu mammaire. Concernant le mamelon, c’est de l’eczéma, une ulcération, une rétractation, un écoulement de sang ou de liquide clair contenant des traces de sang qui doivent alerter et amener à consulter son médecin.

Facteurs de risque

Certains facteurs de risque de cancer du sein sont communs aux hommes et aux femmes : l’hérédité, l’exposition aux radiations, une maladie bénigne du sein dans le passé. Des facteurs de risque identifiés sont spécifiques aux hommes : une fonction testiculaire diminuée (production insuffisante de testostérone), le syndrome de Klinefelter (trouble héréditaire rare caractérisé par la présence d’un chromosome X supplémentaire), des organes sexuels peu développés, des anomalies hormonales.

Enfin, on soupçonne d’autres facteurs de risque possibles chez l’homme : un développement exagéré des seins (gynécomastie), divers problèmes de testicules (orchite, traumatisme, testicules non descendus), une prédisposition génétique avec le gène BRCA2 qui peut être associé à un risque élevé de cancer du sein chez l’homme.

D’après les études menées par le National Cancer Institute aux Etats-Unis, l’origine ethnique pourrait également jouer un rôle, les hommes d’origine africaine étant plus fréquemment atteints que les hommes d’origine caucasienne.

Hommes - femmes : des cancers qui diffèrent

Faute de suffisamment d’études et d’essais cliniques, on a longtemps pensé que les cancers du sein chez l’homme et la femme étaient très similaires. Et en effet, comme le rappelle la Fondation contre le Cancer, à la naissance, les seins sont constitués de manière quasiment identique chez tous les bébés. La différence se marque par la suite, pendant et après la puberté, quand les seins se développent chez la femme sous l’influence des hormones féminines. Chez l’homme, les seins ne se développent pas et conservent l’anatomie des seins d’un enfant prépubère. Les glandes mammaires et les canaux galactophores, qui permettent la lactation chez la femme, sont malgré tout bien présents chez l’homme, mais en nombre réduit. Pas étonnant donc que tout comme chez la femme, la plupart des cancers du sein chez l’homme soient des carcinomes, c’est-à-dire des cancers qui se développent au départ d’un épithélium, le tissu qui recouvre l’intérieur ou l’extérieur d’un organe. La forme la plus fréquente est le carcinome infiltrant des canaux galactophores (73%).

Mais comme le souligne l’International Male Breast Cancer Programme, mené en Europe, aux Etats-Unis et en Amérique du Sud, il existe bel et bien un sous-type de cancer du sein qui semble toucher uniquement les hommes. Par ailleurs, suite à une collecte et analyse rétrospective de données cliniques et d’échantillons biologiques provenant de 1822 cas de cancers du sein chez l’homme et la femme, il est apparu qu’alors que plus de 90% des hommes souffraient d’un cancer du sein avec récepteurs d’oestrogènes positifs, seuls 77% d’entre eux avaient bénéficié d’un traitement endocrinien après une intervention chirurgicale, ce qui aurait pourtant constitué le traitement approprié.

Pour les chercheurs, cela confirme qu’en raison de la rareté de la maladie, les hommes se voient généralement exclus des essais cliniques, et les médecins extrapolent souvent le traitement à partir d’études appliquées aux femmes. Dans notre pays, d’après le Registre belge du Cancer, en 2018, le taux de survie au cancer du sein chez l’homme à 5 ans était en moyenne de 84%.

auteur : Aurélia Dubuc - journaliste santé

Dernière mise à jour: octobre 2021

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