Testicules douloureux : causes, symptômes, traitements

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La douleur testiculaire soudaine peut avoir différentes origines. Souvent, la douleur est faible, passagère et sans conséquence. Mais parfois, elle peut traduire un problème plus grave. Causes, symptômes et traitements de la douleur aux testicules.

L'hypertension épididymale

On parle aussi de « boules bleues ». La douleur (inoffensive) irradie des testicules jusqu'au bas de l'abdomen en cas d'excitation prolongée sans pouvoir jouir.

La cause ? Elle renvoie à l'augmentation de la pression sanguine dans les parties génitales qui provoque l'érection et le gonflement des testicules. Les vaisseaux sanguins enflés sont de couleur bleue, d'où l'expression « boules bleues ». La douleur est en fait causée par des crampes.

Que faire ? Éjaculer est la seule solution.

La torsion testiculaire

La torsion testiculaire désigne la torsion du cordon spermatique, qui relie le testicule au reste du tractus génital. Le testicule tourne autour de l’axe d’irrigation sanguine et celle-ci est empêchée. C'est l'une des principales causes de douleur aiguë aux testicules. Elle survient principalement chez les jeunes hommes de moins de 20 ans. Au-delà de 35 ans, c’est rare.

La douleur commence dans le bas de l'abdomen et seulement plus tard dans le testicule lui-même. Un gonflement se produit, le testicule se déplace légèrement vers le haut et adopte une position plus horizontale. La douleur peut être accompagnée de nausées et de vomissements, et plus rarement de fièvre ou de douleur en urinant.

La cause ? On suppose que chez certains enfants, le testicule est plus grand que chez d'autres. Plus le testicule est volumineux, plus le risque de torsion est élevé. Chez l'adulte, des connexions apparaissent entre le testicule et le scrotum, ce qui empêche toute torsion. On ignore les raisons pour lesquelles certains adultes connaissent tout de même le phénomène.

Que faire ? Il est important de consulter un médecin sans tarder ou d’aller aux urgences. En cas de torsion du testicule, l'irrigation sanguine est compromise, et le testicule peut dépérir. Une petite opération doit être effectuée le plus rapidement possible, de préférence dans les 4 à 6 heures. À partir de 6 heures, les risques de dommages permanents sont élevés. Si une intervention chirurgicale n'est pas immédiatement possible, le médecin peut essayer de corriger la rotation manuellement.

Voir aussi l'article : Torsion testiculaire : cause, symptômes, traitement

Le traumatisme

En cas d’accident, un testicule ou les deux peuvent être endommagés.

La cause ? Il s’agit généralement d’une blessure directe, par exemple lors d’un exercice physique, d’un coup de pied dans l’entrejambe, d’une chute sur la barre du vélo...

Que faire ? Outre une vive douleur, une ecchymose survient souvent, qui disparaît lentement. Parfois, une petite opération est nécessaire pour prélever le sang dans le scrotum en effectuant une incision. Si le testicule est déchiré, il doit être soigné par voie chirurgicale.

Voir aussi l'article : Coup dans les testicules : quels sont les risques ?

L'inflammation du testicule ou de l’épididyme

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En cas d’inflammation de l’épididyme (un petit organe accolé au testicule), vous sentirez comme un fil douloureux au-dessus du testicule, lui-même sensible. Le testicule est parfois gonflé, rouge et chaud. Lors de la miction, des douleurs peuvent apparaître, ainsi qu’une sensation de brûlure. Souvent, les quantités d'urine seront faibles. Ce phénomène s'accompagne également fréquemment de fièvre. En cas d'inflammation testiculaire (orchite), le testicule est enflé et douloureux.

La cause ? L'inflammation est causée par une bactérie. Les germes sont les mêmes que ceux qui causent des inflammations des voies urinaires ou des maladies sexuellement transmissibles. Ceci se produit souvent après la mise en place d'une sonde vésicale. Le virus des oreillons était autrefois le principal agent responsable de l'inflammation testiculaire, mais il a pratiquement disparu depuis la vaccination systématique.

Que faire ? Cette affection est traitée avec des antibiotiques. Si une infection sexuellement transmissible en est à l’origine, des examens complémentaires s’imposent. Un analgésique aidera à soulager la douleur, de même qu’une compresse froide et le port d’un sous-vêtement de soutien.

La hernie inguinale

Une hernie inguinale peut causer des douleurs au scrotum. Si la hernie gagne en volume, elle peut pénétrer dans le scrotum. Elle pousse alors le testicule. La situation se développe généralement lentement. Une hernie inguinale est dangereuse si une portion d'intestin ne peut être remise en place. La hernie est alors très douloureuse, et accompagnée de nausées et de vomissements. Elle doit être traitée de toute urgence.

La cause ? Une hernie inguinale peut être congénitale ou se développer au fil des ans. La plupart des hernies inguinales surviennent chez les nouveau-nés. Le canal par lequel les testicules sont sortis n'est pas encore suffisamment fermé et une partie de l’intestin peut s’y introduire, formant une hernie. Les causes possibles des hernies inguinales à un âge plus avancé sont les suivantes : soulever des objets lourds, une trop grande pression en cas de constipation, des quintes de toux fréquentes ou une gain prise de poids importante.

Que faire ? Chez les nouveau-nés, comme le canal inguinal peut encore se fermer, aucune action immédiate n'est prise. Les bébés présentant une hernie inguinale ne sont généralement opérés qu'après une période de un à trois mois. À un âge plus avancé, la chirurgie permet généralement de remédier au problème.

Voir aussi l'article : Hernie inguinale : causes, symptômes et traitements

L'hydrocèle

Une hydrocèle est un épanchement de liquide dans le scrotum, qui provoque le gonflement de celui-ci. Ce phénomène est très fréquent. En général, une hydrocèle est petite et douce au toucher. Parfois, cependant, elle peut atteindre 15 cm de diamètre et même devenir si volumineuse que cela entrave certaines activités. On estime que l'hydrocèle se produit chez 1% des hommes de plus de 40 ans. Elle est également fréquente chez les nouveau-nés, mais elle disparaît généralement spontanément au cours de la première année de vie.

La cause ? Dans certaines circonstances, comme un traumatisme ou une infection, mais aussi très souvent sans cause apparente, la quantité de liquide autour des testicules augmente considérablement, ce qui provoque une hydrocèle.

Que faire ? Un traitement n'est pas absolument nécessaire, à moins que l’hydrocèle ne devienne très grosse, lourde et gênante. L'intervention se fait alors via une incision du scrotum, ce qui permet d’éliminer le fluide. Cette opération se pratique également chez les enfants dont l'hydrocèle n'a pas disparu entre 12 et 18 mois. Si l'hydrocèle est causée par une infection bactérienne, des antibiotiques suffiront généralement.

La spermatocèle (ou kyste de l’épididyme)

Il s’agit d’un gonflement formé par l’accumulation de sperme dans le scrotum.

La cause ? Une défaillance dans la connexion entre le testicule et l’épididyme, à cause d’une inflammation, d’un accident, après une opération de stérilisation...

Que faire ? Souvent, une spermatocèle n'a pas besoin d'être traitée. Si elle est gênante ou douloureuse, elle peut être retirée chirurgicalement. Après l'opération, une récidive est possible. De plus, il existe un risque que les douleurs empirent.

Voir aussi l'article : 15 conseils pour un sperme sain

La varicocèle

Il s’agit de varices qui se forment autour des testicules. Il peut arriver qu’on ressente une douleur et une sensation de chaleur et de pression dans le scrotum et que cette douleur augmente le soir ou pendant l’exercice. Généralement, c’est totalement inoffensif. Chez les adolescents, une varicocèle peut être à l’origine de la taille différente des testicules, qui peut altérer la fertilité.

La cause ? Il s'agit d'un problème congénital qui ne se manifeste souvent que lorsque le testicule grandit, car c’est à ce moment qu’il nécessite plus de sang et donc un drainage plus intensif des vaisseaux sanguins.

Que faire ? La varice est traitée au moyen d'une petite opération qui consiste à l’obturer.

Le cancer du testicule

Le cancer du testicule est relativement rare et il touche généralement les hommes âgés de 16 à 30 ans. C'est une affection maligne qui évolue généralement rapidement et peut se propager. Typiquement, on constate un gonflement dur et irrégulier du testicule, qui peut être accompagné de douleurs (y compris dans l’aine et au bas du dos) et d'une sensation de lourdeur dans le scrotum.

La cause ? On ne connaît pas avec précision la ou les causes d'un cancer du testicule.

Que faire ? Un traitement doit être entamé dès que possible. Il consiste dans un premier temps en une ablation chirurgicale du testicule. En fonction de l'étendue de la tumeur et de la présence ou de l'absence de métastases, un traitement supplémentaire sera envisagé : chimiothérapie ou radiothérapie.

Voir aussi l'article : Cancer du testicule : savoir reconnaître les signes

Les calculs rénaux

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Une pierre au rein peut causer une douleur qui peut irradier vers l'aine et le scrotum. Elle provoque généralement des nausées.

La cause ? Les douleurs sévères sont généralement causées par un calcul rénal descendant dans l'uretère (connexion entre le rein et la vessie).

Que faire ? Au moyen d'une échographie des reins et d'une radiographie, il est possible de déterminer la taille et la localisation du calcul pour déterminer le traitement approprié.

Voir aussi l'article : Calculs aux reins : quels conseils ?

La prostatodynie

Une douleur à la prostate peut être tiraillante, lancinante, parfois brûlante, dans la zone située entre le scrotum et l’anus, dans le bas du dos et dans le pénis. La douleur n'est pas continue mais se produit par vagues. Parfois, des troubles urinaires tels que des brûlures ou des mictions fréquentes peuvent également survenir. Des problèmes d’impuissance y sont également liés.

La cause ? La cause exacte est inconnue. La douleur se manifeste surtout en cas de froid, de tension, de nervosité, de consommation de boissons alcoolisées, de nourriture très épicée et de position assise prolongée. Les hommes autour de 40 ans en souffrent plus souvent que les hommes plus âgés ou plus jeunes, mais la maladie survient à tout âge. Dans cette affection, la prostate n'est pas enflammée mais seulement irritée.

Que faire ? La douleur n'est pas associée à une maladie grave mais elle peut être difficile à vivre. Parfois, des antidouleurs ou d’autres médicaments, des bains chauds, des exercices du plancher pelvien et le repos atténuent les symptômes. Des éjaculations régulières (deux ou trois fois par semaine) peuvent également réduire les symptômes.

L'inflammation de la prostate (prostatite)

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Une inflammation de la prostate peut survenir à tout âge. Elle provoque le gonflement du tissu prostatique, et donc la compression de l'urètre. Uriner devient plus difficile et généralement plus douloureux. Il peut également y avoir une douleur brûlante dans la région située entre le scrotum et l'anus. Les testicules peuvent être plus sensibles et douloureux au toucher. Des douleurs au bas-ventre et à l’aine peuvent également se produire.

La cause ? L'inflammation peut être aiguë ou chronique. Une inflammation aiguë de la prostate est généralement causée par une bactérie. L'inflammation chronique de la prostate peut également être causée par une bactérie, mais souvent la cause n’est pas identifiable.

Que faire ? En cas d'inflammation bactérienne de la prostate, le traitement consiste en une cure antibiotique à long terme (au moins 30 jours), à respecter strictement (ne pas arrêter la prise). Si vous avez mal, le médecin vous prescrira également un analgésique léger. Tant que vous vous sentez malade et fatigué, il faudra vous ménager. Il est également important de boire suffisamment, au moins 2 litres par jour. Des éjaculations régulières (deux ou trois fois par semaine) sont recommandées pour éliminer le fluide prostatique enflammé.

Il n'existe pas de traitement clair pour l'inflammation non bactérienne chronique de la prostate. Différents traitements peuvent être essayés, mais ils ont souvent peu de résultats. Parfois, le médecin prescrira un traitement antibiotique, s'il ne peut pas formellement écarter une inflammation de cause bactérienne. La physiothérapie du plancher pelvien, l'électrostimulation analgésique et la thermothérapie sont d'autres traitements possibles. Des bains chauds, des massages périodiques de la prostate et une éjaculation fréquente permettraient également de réduire les symptômes.

Voir aussi l'article : Sang dans le sperme : quand faut-il s'inquiéter ?



Dernière mise à jour: juillet 2023
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