Rose, brune, bleue, noire… : pourquoi la couleur de la sueur peut-elle changer ?

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news Le phénomène est très étonnant. Dans certaines circonstances, la sueur normalement incolore peut prendre des teintes diverses : rose, brune, bleue, jaune, noire… Comment expliquer cela ?

Le cas est rapporté par une équipe française (Centre hospitalier Victor Dupouy - Argenteuil). Une fillette de 9 ans est adressée en consultation en raison d’une étrange coloration brune sur le nez, le front, le pourtour de la bouche et les joues. Les zones du visage (pourtour des yeux protégé par des lunettes) et du corps non exposées à la lumière ne sont pas affectées.

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En frottant avec une compresse humide, la coloration part facilement, explique Le Monde, puisque le pigment adhère au tissu. Néanmoins, la coloration réapparaît deux heures plus tard. Les dermatologues soupçonnent une pseudochromhidrose, c’est-à-dire une coloration de la sueur qui peut être consécutive à un contact avec un colorant (vêtement par exemple), à l'administration d'un médicament, à la réaction à un produit chimique (auto-bronzant…) ou en raison d'une prolifération bactérienne. Elle est à distinguer de la chromhidrose, une coloration primitive de la sueur.

L'efficacité du traitement antibiotique


Les médecins s’orientent vers la piste bactérienne, et singulièrement les bactéries dites chromogènes, présentes sur la peau où elles sécrètent des pigments qui vont colorer la sueur. De fait, après identification d’un genre de micro-organisme connu pour colorer la sueur (Corynebacterium), un traitement antibiotique oral et en pommade vient à bout du problème. L’hypothèse : le rayonnement UV a induit une réaction photochimique de la peau, elle-même modifiée par la présence de bactéries chromogènes associées à une infection cutanée.

Le Monde poursuit en rappelant que ces cas sont rares, mais que la littérature médicale en rapporte périodiquement : « Ces dernières années, des dermatologues espagnols, français, grecs, indiens, japonais, néo-zélandais et thaïlandais ont décrit des cas de pseudochromhidrose dans lesquels la sueur était de couleur rouge, brune, rose, bleue, jaune ou noire ».

Le plus souvent, des bactéries sont impliquée, et un traitement antibiotique résout la situation. Mais la cause peut être très différente. Des dermatologues sud-africains ont ainsi rapporté le cas d’une infirmière de 26 ans qui présentait une coloration rouge de son uniforme au cou et aux aisselles, avec des traces sur le soutien-gorge et sur la culotte. Lors d’un entretien, elle a expliqué qu’elle consommait des grandes quantités d’un snack aromatisé à la tomate. Une analyse poussée a montré que trois des cinq colorants utilisés dans la fabrication de cet aliment avaient les mêmes caractéristiques que les pigments retrouvés sur les textiles. « Tout indique donc que ces colorants hydro et liposolubles ont été excrétés par les glandes sudoripares », conclut Le Monde.

Source: Annales de dermatologie et de vénéréologie (www.em-consulte.com/revue/A) via Le Monde (www.lemonde.fr)

Dernière mise à jour: juillet 2020

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