Comment peut-on vivre avec un demi-cerveau ?

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news L’ablation d’un hémisphère cérébral est une intervention qui peut s’avérer nécessaire dans des cas extrêmes. Et de manière absolument remarquable, le cerveau parvient à se réorganiser.

Cette procédure chirurgicale est appelée hémisphérectomie. Elle peut être indiquée chez des enfants souffrant d’épilepsie aux conséquences désastreuses et résistant à tout traitement. L’hémisphère cérébral à l’origine des crises est enlevé, et le patient vit donc avec un demi-cerveau. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, ces personnes, qui rencontrent évidemment certaines difficultés, présentent un fonctionnement cérébral remarquable.

Attention, émotions, conscience, mémoire


Comment expliquer cela ? Une équipe américaine (California Institute of Technology) a étudié leurs connexions cérébrales en recourant à l’imagerie médicale (IRMf). Six patients âgés de 21 à 31 ans ont été intégrés dans cette étude. Ils avaient été opérés, selon les cas, entre l’âge de 3 mois et de 11 ans. Leur activité cérébrale a été comparée avec celle de quelque 1500 personnes témoins. Et on constate que cette activité est étonnamment similaire entre les deux groupes. En fait, expliquent les chercheurs, la moitié restante du cerveau devient en quelque sorte multitâches, par la construction d’un câblage neuronal très dense et surtout une « hyper connexion » entre les réseaux cérébraux. Ces caractéristiques expliqueraient la manière dont le cerveau compense la perte de matière cérébrale.

Si ce renforcement de la connectivité cérébrale concerne tous les réseaux examinés ici, il porte en particulier sur des fonctions comme l’attention, les émotions, la mémoire ou la conscience. Ces observations soulèvent bien des questions, ainsi que des espoirs. L’un des mystères porte sur les mécanismes qui entrent en jeu dans la réorganisation du cerveau après l’ablation d’un hémisphère. Une autre interrogation renvoie au fait que certaines personnes peuvent vivre (quasiment) normalement avec un demi-cerveau, alors que d’autres présentent de très lourdes séquelles lorsqu’une petite région cérébrale est touchée par un AVC ou une lésion traumatique. Et s’il était envisageable alors de stimuler la plasticité cérébrale en s’inspirant de la réorganisation cérébrale après hémisphérectomie ?

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Voir aussi l'article : Cerveau gauche et droit : comment ça fonctionne ?

Source: Cell Reports (www.cell.com/cell-reports/h) - Photos : Caltech Brain Imaging Center

Dernière mise à jour: juin 2021

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