news
Une idée largement répandue veut que si une femme simule l’orgasme, c’est avant tout pour ne pas contrarier son partenaire. Vraiment… ?
L’explication serait beaucoup plus nuancée et complexe que cela, selon une spécialiste américaine, qui a présenté les résultats de ses travaux lors d’un congrès de l’ « Association for Psychological Science ».
Erin Cooper, attachée au département de psychologie de l’université Temple (Philadelphie), a interrogé 366 femmes, âgées de 18 à 32 ans, sur les raisons qui les ont poussées, ou qui les conduisent, à simuler l’orgasme, que ce soit lors de la pénétration ou du sexe oral.
La psychologue rappelle d’abord que des études antérieures ont montré que 60% des femmes simulent plus ou moins régulièrement la jouissance. « Nous savons que c’est une situation très répandue, mais nous n’en savons pas grand-chose d’un point de vue scientifique », indique-t-elle.
Au départ de son enquête, elle pensait, comme beaucoup d’entre nous, que la simulation était liée, pour l’essentiel, au souci de ne pas contrarier le partenaire, de préserver son sentiment de virilité. En fait, en approfondissant la question, il est apparu que bien souvent, les femmes ne le font pas pour le conjoint, mais avant tout pour… elles-mêmes. On ne parle évidemment pas ici de simulations tout à fait ponctuelles, occasionnelles, qui peuvent se produire dans un couple par ailleurs pleinement épanoui sexuellement.
Une distance émotionnelle
Et donc, poursuit Erin Cooper, une frange importante des femmes qu’elle a rencontrées expliquent entretenir un rapport difficile avec leur propre intimité, doutent de leur « fonctionnement » sexuel, font « semblant » pour préserver leur propre ego, veulent « en finir » au plus vite ou encore cherchent à maintenir le partenaire à une certaine « distance émotionnelle » (elles refusent de s’investir complètement dans le plaisir, et donc le simulent).
Il est étonnant d’apprendre, aussi, que certaines femmes indiquent simuler l’orgasme pour renforcer leur excitation. C’est assez paradoxal, et cela ne concerne que très peu de dames, mais voilà… Pour elles, ajoute Erin Cooper, « la simulation doit être perçue comme un des nombreux outils dont disposent ces femmes pour avoir une expérience sexuelle positive ».
Sur un plan psycho-social, la spécialiste note enfin que les hommes ou les femmes qui montrent un comportement timide, réservé, emprunté dans le cadre d’une relation sexuelle expriment souvent les mêmes attitudes dans leur vie sociale. Et inversement, sans doute, encore qu’à toute règle correspondent pas mal d’exceptions…
 |
 |
